La semaine dernière, le dollar américain a actualisé ses plus hauts de plusieurs mois, mais a finalement perdu du terrain par rapport à la plupart des principales devises.
Ce renversement a apparemment fait réfléchir beaucoup à ce qui s'est passé.
Le dollar, considéré comme un actif refuge, a tendance à se renforcer face à l'aversion pour le risque, dont l'indicateur est la baisse de la valeur des stocks et du prix du pétrole. Toutefois, cette fois, le taux de change du dollar américain a chuté avec Wall Street et le pétrole, sans tenir compte de la croissance des rendements du Trésor.
Pourquoi tout est-il sans dessus dessous ?
Selon les experts, les causes en doivent être recherchées dans la double nature du dollar. D'une part, il constitue un actif défensif vers lequel les investisseurs se tournent lorsque les risques globaux augmentent. De l'autre côté, le billet vert est la monnaie nationale et on l'achète si on croit que l'économie américaine est plus forte que les autres. Cependant, la longue guerre commerciale entre Washington et Beijing fait que les investisseurs doutent de plus en plus de la victoire des États-Unis, ce qui explique la chute du dollar avec les stocks et les matières premières.
«Quelque part, il existe une mince ligne de démarcation entre le dollar en tant qu'actif défensif, acheté dès que le mot «tarif» fait trembler l'air sur le marché, et le dollar, qui devrait prêter attention à la manière dont les perspectives de l'économie américaine sont liées à un conflit commercial qui menace de se transformer en une guerre froide technologique», expliquent les analystes.
Cependant, la baisse récente du billet vert trouve une explication assez banale: la fermeture des positions longues sur l'USD aux maximums atteints à la veille du week-end de trois jours aux États-Unis et au Royaume-Uni. Autrement dit, les acteurs du marché ont simplement décidé de réduire les positions longues sur le dollar afin de réduire les risques. On suppose que dans les prochains jours, le billet vert sera en mesure de récupérer.
La paire EUR/USD a passé la majeure partie de la semaine dernière dans un corridor étroit. La plage maximale de ses fluctuations ne dépassait pas 45 points.
Le tournant a été la publication jeudi de communiqués sur l'activité des entreprises dans l'UE et aux États-Unis. Tous les indicateurs se sont avérés pires que prévu, mais si les statistiques européennes ne montraient qu'une détérioration locale, les données américaines étaient plutôt décevantes. Dans ce contexte, la parité EUR/USD a mis fin à la tendance baissière et est revenue au-dessus de la barre des 1,12.
Les résultats des élections au Parlement européen ont été au cœur des débats de cette semaine. Selon des données préliminaires, un groupe de représentants des euro-sceptiques (le bloc de Marine Le Pen en France, la Ligue du Nord italienne, le mouvement britannique Brexit, l'EFDD) a réussi à obtenir davantage de sièges par rapport aux élections de 2014, mais la majorité semble rester avec le groupe uni des euro-optimistes et des centristes.
L'UE devrait poursuivre sa politique d'intégration face à une menace commune sous la forme de protectionnisme américain, ce qui signifie qu'il n'est pas nécessaire de s'inquiéter de l'effondrement du bloc monétaire.
Dans le même temps, l'état de santé de l'économie de la zone euro soulève toujours des questions. Les dernières données sur l'activité et le climat des affaires annoncent un ralentissement du PIB de la région.
Avant les «tweets» de mai du chef de la Maison Blanche, Donald Trump, au sujet de la hausse des droits de douane sur les importations en provenance de Chine, la base pour la restauration de la tendance à la hausse de l'euro a été créée. Il semblerait que les économies du Céleste Empire et de la zone euro aient touché le fond, et les investisseurs sont devenus confiants que Washington et Beijing mettraient bientôt fin à la guerre commerciale. Cependant, à la fin du printemps, la situation a radicalement changé.
Apparemment, le temps d'un rebond confiant de la paire EUR/USD n'est pas encore arrivé. Il est donc logique de compter sur la consolidation à moyen terme dans la fourchette allant de 1,1 à 1,15.
