Dans le contexte de craintes croissantes que le conflit commercial entre Washington et Beijing sera grave et durable, les investisseurs vendent activement les devises des pays en développement et augmentent la part des actifs défensifs dans leurs portefeuilles. Cela pousse l'indice USD à la hausse et les monnaies des pays en développement - à la baisse.
Contrairement à l'opinion répandue sur le marché selon laquelle le pire d'une guerre commerciale reste à venir, les experts de Brandywine Global Investment Management estiment que le président américain Donald Trump sera obligé d'adoucir la rhétorique et de conclure un accord commercial avec la Chine afin de protéger les intérêts des consommateurs américains.
«Trump a intérêt à conclure un accord. En fait, la taxe est une taxe sur les consommateurs américains.», ont déclaré les représentants de Brandywine.
Selon eux, la position actuelle du dirigeant américain pourrait s'inscrire dans une stratégie visant à obtenir le soutien des électeurs conservateurs avant l'élection présidentielle.
Brandywine pense que le rallye de l'USD touche à sa fin.
«Tous les supports traditionnels de la dynamique avancée du billet vert semblent être en train de s'effondrer ou se sont déjà effondrés. Dans ces conditions, on peut prêter attention aux actifs les plus touchés par les conflits commerciaux, y compris le dollar australien», ont noté les experts.
Il est supposé qu'en raison du passage des investisseurs du financement des devises aux actifs risqués dans le cadre de la réanimation de la stratégie de carry-trade, les taureaux de la paire EUR/USD pourraient également en souffrir.
Il faut reconnaître que seule la cessation des guerres commerciales conduira au renforcement de l'euro. Sans la reprise des exportations allemandes et de la production industrielle européenne, les taureaux de la paire EUR/USD semblent difficiles à atteindre la barre des 1,15.
Pendant ce temps, les problèmes de l'euro sont loin d'être confinés aux conflits commerciaux et à la faiblesse de l'économie de l'UE.
Le Vieux Monde ne s'est pas encore remis des élections au Parlement européen, et les craintes d'une éventuelle escalade du conflit entre Rome et Bruxelles sont déjà revenues.
Selon Reuters, début juin, la Commission européenne pourrait commencer à envisager des mesures disciplinaires à l'encontre de l'Italie, qui viole des règles budgétaires de l'UE.
En outre, bien que le président américain ait décidé de différer pour l'instant l'augmentation des droits de douane sur l'importation de voitures en provenance d'Europe en Amérique, il peut toujours bloquer l'oxygène des fournisseurs de voitures de l'UE.
Dans ces conditions, le potentiel de croissance de la paire EUR / USD semble limité. À cet égard, l'achat ne sera intéressant que lors de la percée des niveaux de résistance de 1,1265 et 1,132.
