Selon les estimations des analystes, l'été en cours n'a pas été facile pour le marché de l'or noir. Les experts s'inquiètent de l'imprévisibilité de la dynamique future des prix du pétrole. Ils croient que les fluctuations du pétrole peuvent baisser et, par conséquent, le coût de l'or noir sera au minimum.
Rappelons qu'à la fin du printemps, en mai 2019, les cours du pétrole avaient chuté de 13%. Après cela, cette chute a continué périodiquement, entrecoupée d'une légère augmentation. La semaine dernière, les cours du pétrole ont perdu 8%. Selon les calculs de Helima Croft, stratège en chef des produits de base chez le courtier canadien RBC Capital Markets, les sanctions américaines contre l'Iran peuvent «secouer» et faire tomber les marchés des produits de base. La spécialiste pense que dans un avenir proche, les prix du pétrole pourraient chuter aux valeurs minimales de 2019.
Selon Helima Croft, le marché pétrolier ne répond pas aux risques liés à la crise géopolitique actuelle. La spécialiste considère que la production croissante aux États-Unis, le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, ainsi qu'un grave affaiblissement de la demande mondiale d'or noir sont des facteurs de risque. Cela complique grandement la situation pour les investisseurs qui préfèrent agir avec prudence. De nombreux acteurs du marché s'inquiètent de l'impossibilité de prévoir l'ampleur potentielle des conflits géopolitiques. Les experts notent qu'il est très difficile d'inclure les risques politiques dans les prix du pétrole et que le calcul correct en la matière est un art séparé.
«La géopolitique joue aujourd'hui le rôle d'un coussin de sécurité pour les prix du pétrole, mais l'inquiétude suscitée par la demande et le ralentissement de l'économie mondiale l'emportent sur la situation», a déclaré Helima Croft. Les experts estiment qu'en cas d'élimination de cet airbag, les prix du pétrole pourraient s'effondrer. «En cas de chute des cours inférieurs à 54,60 dollars, le pétrole connaîtra les creux de cette année. C'est le point clé. Au cours des deux prochaines semaines, une lutte particulière entre les facteurs d'offre et de demande est attendue. Il ne faut pas perdre de vue la géopolitique, qui déterminera l'orientation des mouvements des prix de l'or noir », souligne Helima Croft.
Selon la spécialiste, en ce qui concerne la production de pétrole, l'administration de la Maison-Blanche continue de faire pression sur l'Iran. La spécialiste a rappelé qu'au cours de cette année, 2 millions de barils de pétrole iranien ont quitté le marché. La situation actuelle illustre le fait que les États-Unis poursuivent leur politique contre l'Iran sans stimuler la hausse des prix de l'énergie. Dans ce contexte, le coût de l'or noir continue de connaître des difficultés de croissance, résume Helima Croft.