Le lundi 5 août, la monnaie nationale chinoise a mis à jour le minimum depuis 2008. Beijing a réagi en dévaluant le renminbi face aux agissements de Washington, provoquant l'escalade d'une guerre commerciale prolongée.
Rappelons que le premier jour d'août, le président américain Donald Trump avait provoqué un choc sur les marchés financiers en promettant d'introduire des droits de douane de 10% sur les 300 milliards de dollars restants d'importations chinoises. Cette décision devrait entrer en vigueur le 1 er septembre 2019. Dans le même temps, le leader américain n'exclut pas une hausse des tarifs supérieurs à 25% à l'avenir. Les experts estiment que le président de la Maison-Blanche viole ainsi les accords antérieurs sur la fin de l'escalade du conflit commercial conclu lors du sommet du G20.
La réponse au resserrement de la rhétorique de Washington a été la dévaluation de la monnaie nationale chinoise: le yuan est tombé à 7,0240 pour 1 dollar pour la première fois depuis mai 2008. Une baisse en dessous de 7 pourrait être critique pour la devise chinoise, affirment les analystes. La Banque populaire de Chine (BPC) a fixé le point médian de la fourchette de négociation quotidienne du yuan CNY = PBOC est de 6,9225 pour 1 dollar américain. C'est le chiffre le plus bas depuis décembre 2018, soulignent les experts.
L'escalade des tensions commerciales a suscité des inquiétudes sur le marché financier mondial quant à la mesure dans laquelle la Chine laisserait le yuan s'affaiblir. La formation d'un contexte extérieur négatif au début de la nouvelle semaine suscite également l'inquiétude des investisseurs. Au cours de la session asiatique, les indices et les cours du pétrole chinois se négocient dans le rouge, continuant de montrer une détérioration des relations commerciales entre Beijing et Washington. Les participants au marché s'attendent à l'introduction de nouveaux tarifs sur les produits chinois, ce qui pourrait entraîner des mesures de rétorsion de la part du Céleste Empire. Un conflit commercial prolongé affecte directement le rythme de la croissance économique; il restera un sujet clé à court terme.
Le petrole brut Brent se négocie à 61 dollars le baril et pourrait chuter à 60 dollars cette semaine, ont annoncé des analystes. Malgré une réduction importante des stocks et la situation tendue dans le golfe Persique, les traders en matières premières peuvent augmenter leurs ventes en raison de la menace pesant sur la demande de la Chine dans le contexte d'un conflit commercial, ainsi que de l'activité de l'Iran sur le marché pétrolier.
Les tendances actuelles pas trop positives pourraient se poursuivre dans un avenir proche, il est donc difficile pour les investisseurs de rester optimistes.
