De nombreux États qui ont initialement rejoint la course appelée «dédollarisation» ont été obligés de repenser leurs priorités. Les experts ont estimé que l'euro pourrait remplacer le dollar américain dans les règlements internationaux, mais cette option s'est avérée extrêmement peu rentable.
La devise américaine, malgré la volatilité périodique, reste le leader du marché. À ce jour, la part du lion des paiements internationaux est effectuée dans la monnaie des États-Unis. Les analystes sont certains qu'en cas de transition vers des règlements en monnaie européenne, l'économie européenne pourrait en souffrir.
Un des avantages de la «dollarisation» pour de nombreux pays des marchés émergents est le paiement de contrats commerciaux. Une telle stratégie est bénéfique pour la Russie et un certain nombre de pays de la CEI, notent les experts. Le refus du dollar dans les règlements en vertu de contrats commerciaux risque de faire perdre une part substantielle des bénéfices. La raison en est la grande volatilité des taux de change nationaux.
Actuellement, la plupart des pays du monde soutiennent indirectement la monnaie américaine, en lui donnant la préférence dans les opérations commerciales. Cependant, selon les estimations des analystes, l'économie américaine ralentit lentement et pourrait entraîner le dollar au plus bas. Malgré les indicateurs plutôt optimistes du récent rapport sur l'emploi et le marché du travail aux États-Unis, l'état actuel du marché américain laisse beaucoup à désirer. Pour le moment, le taux annuel est au plus bas depuis douze mois, bien que la baisse du chômage soit la plus faible des cinquante dernières années, soulignent les experts.
La monnaie européenne a profité d'un léger affaiblissement du dollar américain. Elle se négocie actuellement dans une fourchette de 1,0965 à 1,0967. Il convient de noter que l'euro s'est activement renforcé au cours de quatre des cinq séances de négociation récentes. Les experts expliquent cette tendance par la faiblesse des données américaines, la vente de la devise américaine et l'attente d'un assouplissement de la politique monétaire par la Fed. Dans le même temps, les experts considèrent que la monnaie européenne est trop vendue, ce qui menace l'économie de l'UE de complications.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, mais le cap sur la dédollarisation peut conduire l'Europe dans une impasse économique. Les experts soulignent qu'un refus à grande échelle des règlements dans la monnaie américaine crée des risques énormes pour l'économie européenne. À l'heure actuelle, l'Union européenne est l'un des plus gros importateurs d'énergie, pour laquelle elle paie en dollars américains. Selon les analystes, jusqu'à ce que soit créé un benchmark pétrolier hautement liquide libellé en euros (c'est-à-dire un indicateur permettant d'évaluer le marché), les paiements pour le pétrole dans la monnaie européenne ne sont pas seulement non rentables, mais comportent également un risque énorme.
Si l'Europe refuse le dollar lors du paiement des importations, en particulier des produits de base, l'euro devrait être renforcé. Cependant, la monnaie nationale forte est un désavantage pour l'Union européenne, notent les experts. Le raffermissement de l'euro pèsera lourdement sur les revenus des exportateurs européens, car les produits fabriqués dans la zone euro vont devenir plus chers et perdre de la compétitivité sur le marché mondial, concluent les experts.
