L'histoire de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ressemble de plus en plus à un feuilleton: les personnages et les conditions changent, et quand il semble que la fin est déjà proche, l'un ou l'autre bouleversement et certaines péripéties se produisent à nouveau.
Jeudi dernier, Londres et Bruxelles ont convenu d'un accord sur le Brexit. La Chambre des communes devait tenir une réunion d'urgence samedi et décider d'approuver ou non l'accord. Cependant, les parlementaires au lieu d'approuver le document ont obligé le chef du gouvernement, Boris Johnson, à demander à l'Union européenne un nouveau report du Brexit – cette fois jusqu'au 31 janvier 2020.
Le 19 octobre, trois lettres ont été envoyées du bureau du Premier ministre britannique à Bruxelles: la demande de report du Brexit de trois mois sans la signature du Premier ministre, une explication de l'ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l'Union européenne et une lettre personnelle, déjà signée par B. Johnson, dans laquelle il exprime son désaccord avec la prolongation de la date limite de sortie d'Albion Brumeux de l'Alliance.
«La décision d'accepter la demande, dont l'envoi est dicté par le Parlement, reste à la discrétion du Conseil européen, tout comme la proposition d'une autre période de report. Cependant, ma position et celle du gouvernement, que j'ai clairement exprimée dès le moment où j'ai pris mes fonctions de Premier ministre et que j'ai de nouveau clairement expliquée au Parlement aujourd'hui, est qu'un nouveau report serait préjudiciable aux intérêts du Royaume-Uni et de nos partenaires de l'Union européenne, ainsi qu'à nos relations», - a écrit B. Johnson. Il a exhorté l'Union européenne à mettre fin au processus de "divorce" et à passer à la prochaine étape des relations, en les construisant sur la base d'une longue histoire d'amitié et de bon voisinage.
L'Union européenne reportera la procédure de sortie du Royaume-Uni du bloc jusqu'en février si le Parlement du pays n'approuve pas l'accord cette semaine, rapporte le journal The Times citant ses propres sources.
Pendant ce temps, le gouvernement britannique se prépare toujours à quitter l'Union européenne sans accord.
«C'est notre position ferme. Nous avons les possibilité et les moyens de le faire», a déclaré Michael Gove, nommé par B. Johnson un responsable de la préparation d'un tel scénario.
Le ministre fantôme du Brexit, Keir Starmer, a déclaré à son tour que le parti travailliste soutiendrait la proposition de cette semaine visant à organiser un deuxième référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
«Cet accord ou tout autre doit être prise en charge par les citoyens, qui doivent décider si nous acceptons cet accord et quittons l'Union européenne ou si nous le rejetons et restons», a-t-il expliqué.
La paire GBP / USD a entamé une nouvelle semaine de négociation par une baisse de 0,5% dans un contexte d'incertitude persistante autour du Brexit. Toutefois, elle a pu récupérer assez rapidement à 1,30.
Les dernières déclarations des représentants du Parti Unioniste Démocratique d'Irlande du Nord (DUP), selon lesquelles ceux-ci ont refusé de soutenir les amendements à l'Union douanière, ont suscité un regain d'optimisme. Un peu plus tôt, DUP avait l'intention de s'unir au parti travailliste et de voter pour ces amendements, qui bloqueraient le projet d'accord de B. Johnson et empêcheraient le Royaume-Uni de mettre en œuvre sa propre politique commerciale.
Les spécialistes du Crédit Agricole s'attendent à ce que la paire GBP / USD passe à 1,36 à moyen terme.
Dans le même temps, ils recommandent d'utiliser toute tentative de suppression de la devise britannique pour l'acheter à des niveaux plus favorables.
«Les informations sur les reports du Brexit devraient rassurer les investisseurs, dans la mesure où le risque que l'Albion Brumeux quitte l'Union européenne sans un accord serait minimisé dans ce cas», a déclaré l'entreprise Crédit Agricole.
