Les gouvernements et les banques centrales sont prêts à mettre en marche les presses d'impression à pleine capacité. L'or bénéficiera d'un soutien à la croissance dans un contexte d'inondation de l'argent non garanti sur les marchés financiers.
L'or, comme tous les autres actifs, a été durement touché pendant la panique et le retrait massif des investisseurs en dollars américains. Dans ce contexte, le métal précieux a chuté de plus de 14% par rapport au sommet de mars de 1 700 dollars par l'once, après avoir testé la barre des 1 460 dollars. Après que la Réserve fédérale a annoncé un assouplissement quantitatif illimité, le prix de l'or a pu revenir dans la zone de 1 600 dollars pour 1 once.
Goldman Sachs estime que le métal précieux est maintenant au point d'inversion et au cours des douze prochains mois et atteindra la marque de 1 800 dollars.
«Nous avons longtemps dit que l'or est la monnaie de dernier recours et agit comme un outil de couverture lors de l'effondrement du marché des changes, lorsque les politiciens tentent d'atténuer le coup porté à l'économie et au système financier», – ont déclaré les représentants de la banque.
Ils voient un lien direct entre l'augmentation de la disponibilité de l'USD et le retour de l'or au statut d'actif refuge, car les investisseurs n'auront pas à vendre les actifs de manière aussi agressive pour libérer de l'argent.
«Le retour de la FED à un assouplissement quantitatif complet, qui fournit effectivement aux marchés un flux sans fin de dollars et réduit la valeur de la monnaie américaine, augmentera probablement à nouveau la demande d'or des investisseurs», a déclaré Goldman Sachs.
«Dans les prochains mois, il y aura un afflux de monnaie fiduciaire sur le marché financier, qui n'est soutenu par rien. À l'avenir, cela deviendra un facteur de soutien pour le marché de l'or », estime Commerzbank.
«La situation est la même qu'en 2008 et 2009, lorsque les gouvernements et les banques centrales ont activé les presses à imprimer à pleine capacité», ont déclaré les spécialistes de Sprott Asset Management.
"La FED est prête à inonder les marchés de flux de trésorerie illimités pour les rachats d'obligations et les opérations de pension. C'est ce que nous appelons le "bazooka". Dans ce contexte, les anticipations d'une baisse de l'inflation ont enfin trouvé leur place, stoppant ainsi la croissance des taux réels. En même temps, le taux directeur est presque à zéro », ont déclaré les stratèges de Valeurs Mobilières TD.
«Les fonds de couverture ont mis fin à leur programme de vente d'or et ont commencé à cibler des positions longues, ce qui pourrait stimuler une nouvelle augmentation de la valeur du métal précieux», ont-ils ajouté.
Selon les experts, la volatilité sur le marché de l'or dans un proche avenir ne disparaîtra pas, mais la Banque centrale américaine semble avoir été en mesure de faire face au principal mal de tête – la poursuite de liquidités.
Les accords de la Fed avec quatorze banques centrales sur l'échange des flux de paiement ont quelque peu ralenti la demande de billets verts. À l'issue de la semaine du 25 mars, cinq régulateurs ont reçu de la FED 200 milliards de dollars, contre 45 milliards de dollars énumérés la semaine précédente.
«Il n'est pas encore clair si les nouvelles lignes de swap aideront à freiner le dollar, mais au moins elles le rendent plus abordable», a déclaré James Steele, analyste chez HSBC.
«Les taux d'intérêt seront probablement maintenus à des niveaux proches de zéro et les gouvernements nationaux essaieront d'utiliser des politiques fiscales pour ramener l'inflation aux niveaux cibles», a déclaré Jim Luke, directeur du fonds Schroders. Il considère la hausse des prix à la consommation comme un facteur positif pour l'or.
«La politique budgétaire peut prendre diverses formes et nous n'excluons pas les interventions directes. Il est donc difficile d'imaginer des conditions plus "haussières" pour l'or», a déclaré l'expert.
Les interruptions de l'approvisionnement en actifs physiques dues à la pandémie de coronavirus devraient entraîner une «tempête parfaite», condition préalable à une forte hausse de la valeur de l'or.
