L'indice du dollar dans la période de la session asiatique de lundi a flatté, tout en montrant un sentiment pessimiste. L'optimisme de vendredi s'est effondré et les événements du week-end n'ont pas été en mesure d'inspirer les taureaux du dollar à conquérir de nouveaux sommets. La situation actuelle aux États-Unis s'apparente à une crise politique qui pourrait se retourner contre la monnaie américaine. Le coronavirus exerce également une pression de fond sur le dollar, alors que les États-Unis ont franchi la barre des 5 millions de cas. En d'autres termes, au début de la négociation, la devise américaine a de nouveau montré sa vulnérabilité. Par conséquent, en évaluant la croissance de vendredi de la monnaie, on peut supposer que ce n'était qu'une correction à grande échelle – pour inverser la tendance, les taureaux du dollar manquent de stabilité politique et de nouvelles positives du «front médical». Les Non-Farms Payroll seuls ne suffisent pas ici.
Ainsi, la principale nouvelle du week-end est que Donald Trump, contournant le Congrès, a signé quatre décrets visant à aider les victimes de la pandémie. À première vue, c'est une bonne nouvelle pour les taureaux du dollar, qui attendaient depuis des semaines l'adoption d'un projet de loi convenu d'un billion de dollars. Mais en fait, Trump n'a fait qu'aggraver une situation assez difficile en prenant des décisions douteuses au sens juridique.
Comme indiqué ci-dessus, le chef de la Maison Blanche a émis quatre décrets. Premièrement, il a partiellement remboursé des paiements supplémentaires aux allocations de chômage pour les dizaines de millions d'américains qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie de coronavirus. Ces paiements, qui s'élèveront à 400 dollars par semaine (auparavant, ce montant était de 600 dollars), seront financés à 75% par le gouvernement fédéral et à 25% par les autorités des États. Ils seront produits jusqu'au 6 décembre de cette année. Le gouvernement fédéral consacrera à ces besoins des fonds de secours d'urgence d'un montant total d'environ 44 milliards de dollars.
Les autres décrets signés par Trump prévoient un report de la taxe sur les salaires pour les personnes gagnant moins de 100 000 dollars par an, une prolongation du moratoire sur les prêts étudiants et des mesures d'aide aux locataires et aux propriétaires.
Comme l'écrit Bloomberg, ces décrets sont «très, très controversés d'un point de vue juridique», car en vertu de la Constitution américaine, seul le Congrès prend des décisions concernant les dépenses publiques. Des représentants du parti démocrate ont déjà exprimé une position similaire. Selon eux, Trump a dépassé ses pouvoirs, de sorte que les décrets qu'il a signés peuvent être contestés devant les tribunaux.
Le chef de la Maison Blanche, en gros, ne nie pas la controverse de ses actions. Commentant la situation, il a déclaré qu'il «qu'il avait été obligé de prendre de telles mesures», car les négociations au Congrès étaient dans l'impasse, les républicains et les démocrates ne sont pas parvenus à un accord sur le montant de cette aide, et les paiements supplémentaires aux américains au chômage ont cessé d'être versés dès 31 juillet. Par conséquent, il a été «forcé» de prendre de telles mesures, au sens figuré, «sauver l'Amérique».
Naturellement, de telles décisions du président en exercice doivent être considérées à travers le prisme des élections de novembre. 100 jours avant l'heure X, Trump perd face à son principal concurrent à bien des égards. Joe Biden a d'ailleurs déjà déclaré que le chef de la Maison Blanche avait pris «une série de mesures à mi-chemin». Selon lui, ces actions sont «un autre truc cynique» du président, qui veut détourner l'attention de sa responsabilité dans l'échec de la politique en temps de crise. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (porte-parole des démocrates), a également précisé que l'administration de Trump n'avait tout simplement pas réussi à s'entendre avec le parti démocrate. Elle a rapporté que les démocrates avaient proposé un compromis en acceptant de réduire la taille du paquet d'aide prévu de 3 à 2 billions de dollars. Cependant, la Maison Blanche, qui a réclamé une aide de 1 billion de dollars, a rejeté la proposition.
En conséquence, les décrets signés par Trump n'ont pas pu soutenir la monnaie américaine. Tout d'abord, avec une grande probabilité qu'ils seront l'objet d'un recours devant le tribunal. Deuxièmement, même s'ils restent en vigueur, ils peuvent être considérés comme une sorte de «patch» – selon un certain nombre d'experts, même le billion de dollars, qui a été discuté au Congrès ne pourrait pas aider pleinement l'économie américaine dans le contexte de la sortie de la crise des coronavirus. Maintenant que Trump a eu recours à des demi-mesures populistes, les négociations entre les membres du Congrès sont susceptibles de s'estomper définitivement – et ce fait exercera une pression supplémentaire sur le dollar.
Pendant ce temps, la situation du coronavirus aux États-Unis reste difficile. La semaine dernière, le chef de la Maison Blanche a fait une déclaration retentissante selon laquelle «le virus recule», mais l'incidence quotidienne continue d'être élevée. Par exemple, hier, 47 000 nouveaux patients ont été identifiés, avant-hier – 56 000 infectés. Le nombre total de personnes qui ont contracté COVID-19 dans les États-Unis depuis le début de la pandémie a déjà dépassé les cinq millions de personnes – le chiffre le plus élevé au monde.
Ainsi, le dollar commence la semaine de négociation dans des conditions difficiles. Aujourd'hui, le calendrier macroéconomique pour l'eur/usd est presque vide, de sorte que les traders réagiront au flux de nouvelles sur le marché, y compris les perspectives de mise en œuvre des décrets de Trump ci-dessus.
Du point de vue technique, les taureaux eur/usd doivent au moins dépasser la marque 1,1805 (ligne Tenkan-sen sur le graphique journalier) – seulement dans ce cas, vous pouvez envisager des positions longues vers les limites de la figure 19. Jusqu'à présent, il est conseillé de prendre une position attentiste, car à en juger par la dynamique incertaine de l'indice du dollar, le marché n'a pas encore décidé du vecteur de son mouvement, alors que Trump a soudainement «mélangé toutes les cartes», redessinant l'image fondamentale des paires de dollars.
