Au cours de la session asiatique, l'indice USD est passé par le niveau psychologiquement significatif de 90,00, après être resté dans la barre des 89 pendant sept semaines. L'indice montre une forte tendance baissière continue depuis le 17 février, où l'indicateur a atteint son plus haut local vers 90,94. Depuis, le dollar américain a été marginal dans le marché des changes, alors que les actifs risqués et de marchandises sont très demandés.
Ceci inclut la devise européenne qui a ses propres raisons de se fortifier. Ce contexte fondamental permet aux acheteurs de l'EUR/USD d'avancer vivement vers le niveau de 1,22, quoiqu'à un rythme progressif. D'un point de vue technique, les obstacles éventuels à la réalisation de cet objectif ne sont pas visibles. Ici, la résistance la plus proche se situe à 1,2205, à partir de laquelle la frontière supérieure du nuage Kumo sur le graphique journalier coïncide avec la ligne supérieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger. Les facteurs fondamentaux favorisent également plus de croissance pour la paire, mais sous une condition: la Fed doit aider le dollar faiblissant.
Aujourd'hui, Jerome Powell commence son discours de deux jours au Congrès américain. Il va d'abord présenter le rapport semi-annuel sur la politique monétaire devant le Comité des Services Financiers de la Chambre des Représentants. Il le présentera au Comité sénatorial chargé des banques, du logement et de l'urbanisme le jour suivant. Son intervention commencera approximativement à 15h (UTC), même si le sujet principal de son rapport sera probablement publié avant l'heure.
Étant donné l'importance de cet événement, il est assez risqué de passer des ordres pour la paire EUR/USD (d'achat ou de vente). Et ceci parce que Jerome Powell peut influencer la perspective fondamentale et permettre au dollar américain de se corriger après un déclin de plusieurs jours. Dans le même temps, il n'est pas attendu que le président de la Réserve Fédérale délivre un discours "belliciste", qui soutiendrait la devise nationale. Toutefois, il y a un risque que le marché interprète le discours de Powell à sa propre manière, et en tire des conclusions individuelles. Par exemple, si le ton de Powell est plutôt optimiste, notamment pour ce qui est du rythme de rétablissement de l'économie des Etats-Unis à la seconde moitié de l'année, le marché parlera du fait que la Fed a réduit l'assouplissement quantitatif plus tôt que prévu. Mais on ne sait pas encore si Powell va le mentionner dans son discours.
D'un point de vue théorique, son discours ne devrait pas être surprenant, ce qui est en conformité avec ses interventions précédentes. Il a récemment déclaré que le vrai taux de chômage pour le mois de janvier était proche de 10%, contre les 6.3% reportés, alors que la faible dynamique de croissance du nombre d'employés reste décevante. Selon lui, le marché de travail pourrait mettre des années à se rétablir, mais la Fed est déterminée à atteindre son objectif en matière d'emploi. Powell n'a pas précisé en quoi consistait cette "détermination", mais il est clair qu'une telle démarche sera associée avec plus d'assouplissement des paramètres de la politique monétaire. Il est possible qu'il précise ses intentions aujourd'hui, au cours de son discours au Congrès. Mais une autre option est plus probable: le président de la Fed se limitera encore une fois à une stimulation patiente de la politique monétaire, qui est essentiellement importante pour le processus de rétablissement. Dans ce cas, la réaction du marché pourrait être restreinte: le dollar américain continuera à baisser et la paire EUR/USD approchera le niveau de 1,22.
Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs américain sera également publié aujourd'hui. Le mois dernier, il a connu une hausse après avoir baissé pendant trois mois consécutifs. Les experts croient qu'il va continuer sa tendance haussière ce mois-ci, atteignant le niveau de 90,2 points. Cependant, s'il repasse dans la zone "rouge", le dollar américain pourrait être soumis à plus de pression.
Concernant l'Europe, les rapports macroéconomiques favorisent toujours la devise européenne. Plus particulièrement, l'indicateur de l'environnement des entreprises de l'IFO en Allemagne publié hier a suivi la trajectoire haussière des rapports précédemment publiés par le centre ZEW et l'association PMI. Il y a clairement un sens général d'optimisme sur le marché, principalement associée avec la vaccination contre le Covid-19. Récemment aussi, les médias ont commencé à parler de l'efficacité des vaccins. Israël, où 4 millions sur 9 ont déjà reçu leur première dose du médicament, et presque 3 millions ont reçu les deux doses, est considérée à cet égard. D'après les dernières données du Ministère de la Santé israélien, la vaccination prévient le décès dû au Covid-19 de 98,9%, et réduit l'hospitalisation de 95%.
Par conséquent, l'appétit pour le risque général pousse la paire EUR/USD, dans le même temps que les rapports macroéconomiques positifs (IFO, ZEW, PMI) fournissent une aide supplémentaire à l'euro dans un contexte d'affaiblissement du dollar. Si le discours de Powell n'inspire pas les haussiers du dollar aujourd'hui, la paire testera les limites du niveau 1,22 cette semaine.
Dans ce cas, il est recommandé d'ouvrir des positions longues en se basant sur les résultats du discours de Powell, surtout sur les récessions baissières de la paire EUR/USD, avec un premier objectif situé à 1,2200. La rupture de cet objectif ouvrira la voie au prochain niveau de résistance de 1,2290 (ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur le graphique mensuel).