Lors de la session asiatique d'aujourd'hui, l'indice du dollar américain a, une nouvelle fois, percé le niveau de support psychologiquement important de 90,00, passant dans la zone des 0,89. Le renforcement du billet vert hier a été de courte durée: la correction n'a pas duré plus d'une heure, après quoi la situation est redevenue normale.
La raison immédiate de la croissance corrective de la devise était la vive augmentation des rendements du Trésor. Toutefois, les experts expliquent le saut inattendu du billet vert par un autre événement. Hier, il y a eu une grave défaillance du système informatique de la Réserve fédérale. Cette perturbation a affecté le système des candidatures dont dépend l'activité de banques, d'entreprises, et d'institutions fédérales américaines. Selon les médias américains, des problèmes techniques ont touché le fonctionnement de services qui assurent le processus de compensation de chèques et permettent le passage quotidien de paiements de plusieurs milliards de dollars dans le système financier. En moyenne, ces services traitent près de 900 mille transactions par jour, dont le volume quotidien est aux environs de 3-3,5 mille milliards de dollars. Le système gère des dépôts directs de salaires, de la sécurité sociale et des remboursements d'impôts sur le revenu, ainsi que les paiements automatiques des hypothèques et des factures de services publics. Suite à la détection du problème, un message a été publié sur le site officiel de la Réserve fédérale autour de l'occurrence d'une "situation d'urgence dans plusieurs domaines de services". Ceci a provoqué une montée en puissance du sentiment de risque, et le dollar a commencé, dans ce contexte, à profiter d'une demande croissante. Mais quelques heures après, la dépendance a été réparée, la vie a repris son cours normal, et le billet vert a été frappé par une nouvelle vague de ventes.
Le président de la Fed, Jerome Powell, n'a fait qu'augmenter la pression sur la devise nationale, dans son discours sur deux jours au Congrès. En gros, il a répété les thèses déjà annoncées mardi. L'essence de son discours est que l'économie américaine a considérablement ralenti après sa croissance de l'été dernier: les principaux indicateurs dans le domaine du marché du travail et de l'inflation sont alarmants, il est donc trop tôt pour parler de la réduction imminente de la relance monétaire, malgré l'augmentation des rendements du trésor. Le président de la Fed, hier, a encore une fois mis l'accent sur le fait que la banque centrale va d'abord évaluer la dynamique des indicateurs macroéconomiques principaux, et adopter simultanément une approche intégrée (par exemple, le renforcement du marché du travail à lui seul ne sera pas une raison suffisante pour le resserrement de la politique monétaire).
Pour le dire autrement, Powell a été très clair sur le fait que l'économie américaine est encore très loin d'atteindre les niveaux cibles dans le domaine du marché du travail et celui de l'inflation. Par conséquent, les paramètres actuels de la politique monétaire ne seront changés que dans le sens d'un allègement. L'affirmation de ce fait a accru la pression sur le billet vert, qui avait auparavant démontré sa vulnérabilité.
Quant au dollar australien, il continue à prendre de l'élan, stimulé à la fois par les principaux rapports macroéconomiques et d'autres facteurs fondamentaux. Le marché du travail australien est en train de se rétablir à un rythme plus accéléré (par rapport aux prévisions de la RBA de l'année dernière), les indicateurs d'inflation sont également en zone verte, en même temps que le nombre de personnes atteintes du coronavirus est passé sous la barre des 2 000 (avec une population de 25 millions d'habitants). Lundi, une campagne de vaccination, qui devrait être terminée en automne, a été lancée.
Un facteur supplémentaire qui dynamise le dollar australien est le marché des matières premières. Le minerai de fer se négocie au-dessus de la barre des 160 dollars (à titre de comparaison: l'année dernière, le prix d'une tonne de minerai de fer a fluctué entre 80 et 120 dollars), et selon les prévisions des experts, il atteindra le niveau de 200 dollars en 2021. Les analystes estiment que la reprise de l'économie chinoise pourrait conduire au fait que les prix de l'acier sur le marché intérieur de son plus grand consommateur dépasseront des niveaux records. À son tour, cela entraînera une augmentation de la demande d'acier importé, ce qui conduira à une nouvelle hausse des prix mondiaux.
Ainsi, le contexte fondamental actuel continue de soutenir le dollar australien, tandis que le dollar américain continue à être soumis à une pression considérable. L'appétit général pour le risque, les commentaires "dovish" du président de la Réserve fédérale et les rapports macroéconomiques faibles ne permettent pas aux haussiers du dollar de retourner la situation en leur faveur.
En d'autres termes, la tendance nord du AUD/USD est toujours en vigueur. D'un point de vue technique, la paire sur toutes les unités de temps supérieures (à partir de H4) se trouve soit sur la bande supérieure de Bollinger, soit entre les bandes centrale et supérieure, ce qui indique la priorité de la direction nord. Sur les périodes de H4 à W1 (sauf pour le graphique mensuel), l'indicateur Ichimoku a formé un signal haussier "Line Parade", lorsque le prix est au-dessus de toutes les lignes de l'indicateur, y compris le nuage Kumo. Ce signal indique un sentiment haussier. Le niveau de résistance le plus fort est à 0,8030 - c'est la bande supérieure de Bollinger sur le graphique hebdomadaire. Il est important pour les acheteurs de dépasser cet objectif afin de prendre pied dans la zone des 0,80 et d'identifier d'autres perspectives. Mais ici, il faut tenir compte du fait qu'à l'approche de la barre des 0,8000, la paire peut ralentir et se diriger vers une correction, qui peut également être utilisée pour ouvrir des positions longues.
