En avril, le dollar américain s'est considérablement déprécié par rapport à ses principaux concurrents.
Cette baisse a été largement causée par la diminution des espoirs du marché que la Fed pose les bases d'un futur resserrement de sa politique monétaire.
Toutefois, cette semaine, la monnaie américaine a pu se redresser légèrement.
L'indice du dollar américain est revenu dans la zone des 91 après avoir rebondi de 90,65, son plus bas niveau depuis le 3 mars.
Apparemment, les traders ont décidé d'ajuster leurs positions dans l'attente des résultats de la réunion du FOMC.
La hausse des rendements des obligations du gouvernement américain soutient également le dollar américain.
Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a bondi à 1,65% après avoir atteint jeudi dernier un plus bas de 6 semaines à 1,53%.
Une hausse rapide des rendements du Trésor américain pourrait signaler une inquiétude accrue quant à la décision éventuelle du régulateur américain de réduire ses mesures de relance monétaire dans un avenir proche.
Mercredi, la monnaie américaine continue de se renforcer, cherchant à étendre ses gains après être tombée à un plus bas de huit semaines en début de semaine.
Toutefois, la principale question est de savoir si la Fed veut changer les règles du jeu ou s'en tenir à l'ancien scénario en attendant des progrès économiques significatifs.
Que l'économie américaine se redresse à un rythme rapide, c'est indéniable.
Selon les derniers rapports de l'ISM, l'activité commerciale dans le secteur des services américains s'accélère à un rythme jamais vu auparavant, tandis que l'indice d'activité commerciale dans le secteur manufacturier a atteint un pic en près de 40 ans.
À en juger par la baisse du nombre de nouvelles demandes d'allocations chômage, on peut s'attendre à un autre rapport mensuel solide sur le marché du travail américain. Certains économistes prévoient que le nombre d'emplois en avril augmentera d'environ 1,5 million.
Il est difficile de dire si la Fed tiendra compte de ces améliorations.
De nombreux experts estiment que jusqu'à la réunion de juin, au cours de laquelle le régulateur mettra à jour ses prévisions économiques, les responsables du FOMC ne discuteront pas de la possibilité de réduire l'achat d'actifs.
À moins que la Fed ne modifie sa déclaration, en mentionnant également la nature temporaire de la poussée de l'inflation, le billet vert reprendra sa baisse. Toutefois, tout petit changement reconnaissant la hausse des anticipations inflationnistes ou le fait que les responsables du FOMC envisagent de modifier l'équilibre de l'organisme de réglementation fera remonter le dollar.
Selon les analystes de Commerzbank, la Fed pourrait décevoir certains participants du marché par sa résilience, ouvrant la voie à l'EUR/USD vers de nouveaux sommets, du moins à court terme.
« L'impression générale de la prochaine réunion du FOMC sera à peu près la même que celle de la réunion de la BCE la semaine dernière. À l'époque, la directrice de la BCE, Christine Lagarde, était réticente à donner des prévisions lors de la conférence de presse» , ont déclaré les stratèges de Saxo Banque.
« Si les rendements des obligations d'État américaines restent à un niveau modéré et que le sentiment de risque n'est pas affecté, l'EUR/USD pourrait s'envoler assez rapidement », ont-ils ajouté.
En début de semaine, la principale paire de devises a atteint un sommet de deux mois, mais n'a pas réussi à dépasser la barre des 1,2100 et s'est repliée.
Les États-Unis continuent d'occuper la première place en termes de reprise économique. Bien sûr, à un moment donné, d'autres pays se rattraperont. Cependant, l'Europe est encore moins performante en matière de vaccination et certains pays d'Asie introduisent à nouveau des restrictions de quarantaine. Cela signifie que, dans un avenir proche, le billet vert devrait avoir une longueur d'avance sur ses homologues, même avec un éventuel repli qui pourrait se produire après les résultats de la réunion du FOMC d'avril.
Le rapport sur le PIB américain pour le premier trimestre est attendu jeudi, et il est susceptible de confirmer la durabilité de la reprise économique nationale.
Dans le même temps, les données de la zone euro, attendues vendredi, pourraient nous rappeler pourquoi la monnaie unique européenne a baissé par rapport au dollar américain pendant tout le premier trimestre. À cette époque, l'économie de l'UE stagnait et affichait une contraction dans certains secteurs au milieu d'une nouvelle vague de Covid-19.
Si la Fed ne donne aucun signal indiquant qu'elle va resserrer sa politique monétaire, l'EUR/USD continuera d'augmenter.
Si le chef de la Réserve fédérale, Jerome Powell, donne le moindre indice sur la limitation du programme de stimulation, cela stimulera la demande de dollars.
Mercredi, l'attention des investisseurs se porte également sur le discours du président américain Joe Biden devant le Congrès.
Le chef de la Maison Blanche pourrait donner plus de détails sur la réforme fiscale.
Pour les actifs à risque, ces détails sont susceptibles d'être négatifs, provoquant ainsi une baisse potentielle des cotations de l'EUR/USD.
En prévision d'événements importants, la principale paire de devises continue d'osciller sous le niveau de 1,2100, se négociant dans une fourchette étroite.
La résistance initiale est située à 1,2095. Le dépassement des récents sommets de 1,2115 pourrait accélérer la croissance vers 1,2240.
Le support fort le plus proche se trouve à 1.2050, puis aux niveaux de 1.2000 et 1.1950.
