Le Royaume-Uni a été confronté à une grave pénurie de main-d'œuvre après le Brexit et pendant la pandémie de COVID-19. Cela a fait des ravages dans certains secteurs de l'économie, perturbant l'approvisionnement en carburant et en médicaments et laissant plus de 100 000 porcs dans les fermes.
La pénurie de chauffeurs routiers a même provoqué une pression sur les chaînes d'approvisionnement, des achats de panique, des bagarres dans les stations-service et des conducteurs stockant du carburant dans des bouteilles d'eau.
Les responsables gouvernementaux ont affirmé pendant plusieurs jours que la crise était presque terminée, mais les détaillants ont déclaré que plus de 2 000 stations-service étaient toujours vides. Des rapports locaux ont également indiqué que des dizaines de pompes étaient toujours fermées, de sorte que des files d'automobilistes en colère se sont dirigées vers les stations-service encore ouvertes à Londres.
Ata Uriakhil, un chauffeur de taxi de 47 ans, était outré que le pays ne soit absolument pas préparé à quoi que ce soit. «Quand est-ce que ça va s'arrêter ?», a-t-il dit. «Les politiciens ne sont pas capables de faire leur travail correctement. Le gouvernement aurait dû être préparé à cette crise. Ce n'est que de l'incompétence».
Uriakhil a révélé qu'il avait perdu environ 20 % de ses revenus hebdomadaires habituels parce qu'il attendait le carburant au lieu d'aller chercher des clients.
Pour expliquer cette situation, les responsables britanniques ont déclaré que le monde est confronté à une pénurie mondiale de chauffeurs routiers et qu'ils s'efforcent d'atténuer cette crise. Ils nient que la cause en soit l'exode massif de travailleurs de l'UE après la sortie du Royaume-Uni du bloc. Ils ont également écarté les craintes de pénuries hivernales et de pannes de courant imminentes.
Dans un autre registre, le gouvernement conservateur a légèrement modifié sa position sur les travailleurs immigrés cette semaine, autorisant certains travailleurs étrangers à venir pendant trois mois pour conduire des camions et combler des lacunes dans le secteur de la volaille.
Mais le leader de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a déclaré que le gouvernement n'allait pas assez vite.
Néanmoins, les chauffeurs de l'armée sont en cours de formation, et Sky News a déclaré qu'ils pourraient être déployés dès lundi pour aider à la livraison de carburant.
Outre le chaos qui règne autour des stations-service, les agriculteurs préviennent qu'une pénurie de bouchers et de travailleurs dans les abattoirs pourrait entraîner l'abattage de dizaines de milliers de porcs.
L'industrie porcine a plaidé auprès des détaillants pour qu'ils continuent à acheter du porc local plutôt que des produits moins chers en provenance de l'UE, affirmant que les entreprises feraient faillite et que le bétail serait détruit si les producteurs ne recevaient pas un soutien immédiat.
Les abattages hebdomadaires de porcs ont chuté de 25 % depuis le mois d'août, après le Brexit et au milieu de la pandémie de COVID-19. Les réglementations sur l'immigration britannique ont également frappé l'industrie de la transformation de la viande, qui souffrait déjà d'une pénurie de main-d'œuvre.
La National Pig Association a déclaré que malgré les tentatives pour persuader le gouvernement d'assouplir les règles d'immigration, la situation semble être dans l'impasse.
