Vendredi, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que «les contraintes d'approvisionnement et l'inflation plus élevée devraient durer plus longtemps que prévu, et même continuer jusqu'à l'année prochaine». Naturellement, pour les marchés, cette déclaration n'était pas une rélévation puisque la nature temporaire de l'inflation a longtemps été remise en question. Cependant, la probabilité d'une hausse des taux reste faible, car le marché du travail, sur lequel Powell s'est particulièrement penché, est toujours inférieur de 5 millions d'emplois à ce qu'il était avant la «pandémie», et cet argument ne peut être ignoré.
La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, s'attend elle aussi à ce que le niveau élevé de l'inflation perdure. Elle a déclaré le 24 octobre que «sur une base de 12 mois, le taux d'inflation restera élevé l'année prochaine.»
La position longue cumulée sur le dollar américain a de nouveau légèrement diminué. Il s'agit de la deuxième réduction consécutive, mais les +22,29 milliards de dollars cumulés restent importants, et une légère correction à la baisse n'implique pas encore un renversement baissier du dollar.
Toutefois, ce léger ajustement a contribué au renforcement du sentiment contre les valeurs défensives - le franc a perdu 639 millions, et le yen 2,8 milliards au total. La position courte nette du yen est passée à -11,227 milliards. Pendant ce temps, les monnaies liées aux matières premières et l'euro, qui les a rejointes, continuent d'être recherchées. À en juger par la dynamique sur le marché à terme, cette semaine n'apportera pas de surprises. Il faut s'attendre à la croissance des paires croisées contre le yen, comme CAD/JPY ou AUD/JPY. La pression sur le dollar américain devrait être peu profonde.
EUR/USD
Le 28 octobre, la réunion de la BCE se tiendra. Les marchés n'attendent pas de surprise, se concentrant sur les explications de la présidente de la BCE, Mme Lagarde, qui a indiqué précédemment qu'une décision sur les programmes PEPP et AQ sera prise lors d'une réunion en décembre. Pour l'instant, la BCE peut marquer une pause, car la croissance de l'inflation dans la zone euro reste légèrement inférieure à celle des États-Unis, bien que la discussion sur la nature temporaire ou à long terme de l'inflation gagne du terrain.
Selon le rapport de la CFTC, l'euro a réussi à regagner légèrement ses pertes. La position courte nette a diminué de 891 millions pour atteindre -1.761 millions, et le prix estimé fait une tentative de hausse, mais reste nettement inférieur à la moyenne à long terme. Cela signifie qu'une tentative de hausse doit être considérée comme corrective pour le moment et attendre une opportunité de vendre à partir d'un niveau plus convenable.
La paire EUR/USD se négocie dans la zone de résistance de 1,1660/80. Elle pourrait atteindre le niveau de 1,1720 avant la réunion de la BCE, mais comme le résultat de la réunion ne devrait pas apporter de surprises haussières, la baisse devrait se poursuivre ce vendredi. L'objectif est toujours au niveau de 1,1500.
GBP/USD
Le volume des contrats longs sur la livre a augmenté de 1,157 milliard au cours de la semaine considérée, reflétant les inquiétudes croissantes quant à la probabilité que la Banque d'Angleterre augmente le taux lors de la prochaine réunion dans le cadre de la lutte contre l'inflation. Le prix estimé augmente.
La pression sur la livre pourrait diminuer légèrement, car le rapport sur les ventes au détail publié vendredi a montré, contre toute attente, une réduction de 0,2 % de la demande au lieu de la croissance attendue, ce qui pourrait indirectement faire baisser les prévisions d'inflation.
Le nouvel économiste en chef de la Banque d'Angleterre, M. Pill, a déclaré la semaine dernière que la banque centrale envisageait de relever ses taux afin de réduire les prévisions d'inflation et qu'il n'excluait pas un taux d'inflation de 5 % au début de l'année prochaine. La prochaine réunion de la Banque d'Angleterre se tiendra le 4 novembre. Des surprises ne sont pas écartées, et plus la date de la réunion est proche, plus il est probable que la volatilité de la livre augmente.
Comme prévu, la paire GBP/USD a testé la frontière supérieure du canal, et un léger repli est plus probablement associé à une consolidation avant une nouvelle vague de croissance. La cible la plus proche est la zone de résistance de 1,3910/30, suivie de 1,3980 / 4000.