La Banque du Canada a donné sa parole au cours de la journée précédente, laquelle s'est avérée favorable au dollar canadien. L'attitude hawkish du régulateur canadien a permis aux baissiers de l'USD/CAD de tester à nouveau le niveau de 1,22, mais le principe de trading «acheter la rumeur et vendre la nouvelle» a anéanti cette impulsion à la baisse. Le dollar canadien est de plus en plus cher depuis plusieurs semaines, c'est-à-dire depuis le 30 septembre jusqu'à l'annonce des résultats de la réunion d'octobre. Par conséquent, lorsque les hypothèses hawkish ont été pour la plupart confirmées, les traders ont réalisé des profits, limitant ainsi la vague de baisse de cette paire. En outre, les haussiers du dollar attendent également le verdict de la Fed. Ainsi, si les membres de la Fed sont moins décisifs la semaine prochaine que leurs homologues canadiens, le dollar canadien aura une raison de se renforcer davantage.
Hier, la Banque du Canada a tenu sa dernière réunion de l'année, au cours de laquelle elle a exposé les perspectives futures de la politique monétaire. Il n'est pas exagéré de dire que ces perspectives sont très hawkish. Tout d'abord, le régulateur a annoncé de manière inattendue la fin du programme d'assouplissement quantitatif. Avant cette réunion, l'écrasante majorité des experts n'envisageait pas un tel scénario. Ils supposaient que la Banque centrale réduirait l'assouplissement quantitatif à 1 milliard d'euros en octobre, et qu'à la première réunion de l'année prochaine (c'est-à-dire en janvier), elle annoncerait la fin du programme. Cependant, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que le pays n'avait plus besoin de mesures incitatives, car l'économie nationale se rétablira complètement bientôt. Dans le même temps, il a noté que les indicateurs des prévisions d'inflation à moyen et long terme restent sous contrôle et sont maintenus près du niveau cible de 2 %.
Le premier point du programme hawkish du régulateur canadien est la fin de l'assouplissement quantitatif. Le deuxième point est l'annonce d'une hausse des taux d'intérêt. Et bien que Macklem n'ait pas annoncé d'objectifs temporels précis, il a assuré aux journalistes que la Banque du Canada pourrait relever le taux «plus tôt que prévu». Étant donné que le régulateur a déplacé la date limite pour la réduction des incitations, on peut supposer que la Banque centrale décidera de cette mesure au cours du premier semestre de l'année prochaine. Certains experts (qui étaient minoritaires avant la réunion d'octobre) ont même indiqué une double hausse des taux, dont la première devrait intervenir l'été prochain. Selon les stratèges en matière de devises du conglomérat financier Wells Fargo, le régulateur canadien relèvera le taux de 25 points de base en juin ou juillet prochain, puis de 25 points supplémentaires lors de l'une des dernières réunions de 2022.
Malgré le fait qu'une double hausse des taux l'année prochaine reste une grande question, les intentions bellicistes du régulateur canadien ne font aucun doute. Il est évident que la Banque du Canada commencera à resserrer les paramètres de la politique monétaire en 2022, et peut-être même avant les dates indiquées par les analystes les plus «hawkish».
Ce fait constituera un soutien de fond pour le dollar canadien apparié à la devise américaine, surtout si la Fed «abandonne» la semaine prochaine, en faisant preuve d'indécision et de prudence. Étant donné le ton de la rhétorique précédente de Jerome Powell, on peut supposer qu'il ne suivra pas l'exemple de Tiff Macklem, qui a effectivement annoncé une hausse des taux. En particulier, le président de la Fed a déclaré à la fin de la semaine dernière que le régulateur américain «ne relèvera les taux que s'il constate des risques sérieux de hausse des anticipations d'inflation.» Mais dans le même temps, il a ajouté qu'un tel scénario est «improbable» puisque la hausse de l'inflation est très probablement temporaire.
Compte tenu de cette disposition, on peut supposer que le chef de la Fed communiquera à nouveau un message similaire après les résultats de la réunion de novembre. Dans ce cas, le dollar canadien disposera d'un atout assez puissant, qui s'exprimera dans la divergence des taux de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale.
Tout ceci suggère que la tendance à la baisse de la paire USD/CAD n'est pas encore terminée. Le régulateur canadien a jeté les fondements d'une baisse plus prolongée hier. Avant la réunion de novembre de la Fed, les traders ne risquent pas de se débarrasser du dollar américain, le dollar canadien est donc à la croisée des chemins. Toutefois, si les représentants de la Fed ne justifient pas les espoirs hawkish des participants au marché, la paire continuera de chuter.
L'image technique de la paire USD/CAD parle également de la priorité des positions courtes. Sur les graphiques quotidiens et hebdomadaires, la paire est située entre les lignes médiane et inférieure de l'indicateur des bandes de Bollinger. Sur l'échelle de temps D1, le prix est situé sur la ligne Tenkan-sen. Si le dollar canadien consolide en dessous (c'est-à-dire en dessous de 1,2350), l'indicateur Ichimoku formera un signal baissier «Line Parade», qui indiquera également la priorité des positions courtes. Le principal objectif à la baisse est le niveau de 1,2250. Il s'agit du niveau de support qui correspond à la ligne inférieure de l'indicateur des bandes de Bollinger simultanément sur les échelles de temps D1 et W1.