Le rapport tant attendu sur l'inflation à la consommation aux États-Unis a provoqué une remontée rapide de l'« américain ». Les données macro impressionnantes se sont avérées être comparables à du carburant pour fusée pour le billet vert, qui a profité de la situation.
Dans la soirée du mercredi 10 novembre, on a appris que l'inflation aux États-Unis s'était accélérée pour atteindre un maximum en 31 ans. Selon les prévisions préliminaires, la croissance de l'inflation annuelle dans le pays était attendue de 5,8% et en octobre de 0,6%. Cependant, les prix à la consommation aux États-Unis ont surpris : en termes annuels, ils se sont envolés - jusqu'à 6,2%, et en octobre - de 0,9%. En conséquence, l'indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis a affiché une croissance record par rapport à la même période en 2020.
Les analystes ont attiré l'attention sur une augmentation significative de l'IPC de base (de 4,6 %), qui n'inclut pas le coût de la nourriture et de l'énergie. En septembre, ce chiffre était de 4 %. Les experts s'attendaient à ce que l'IPC global augmente de 5,9% et celui de base de 4,3%. Cependant, les deux indicateurs ont montré un décollage de fusée. Il s'agit de la hausse annuelle la plus importante de l'inflation en 31 ans, soulignent les économistes.
Rappelons que le taux d'inflation cible fixé par la Réserve fédérale ne dépasse pas 2%. Cependant, le taux d'inflation actuel est loin de l'être. Cela suscite des inquiétudes chez les investisseurs, qui s'inquiètent non seulement de la hausse des taux en 2022, mais aussi du moment précis et de l'ampleur de cette augmentation.
La devise américaine a profité de la situation actuelle. Le billet vert s'est rapidement apprécié sur la vague inflationniste et tente désormais de rester sur sa crête. Les experts estiment que la principale raison du renforcement de l'USD est l'augmentation des taux du marché. L'enchaînement des événements est le suivant : des rapports d'inflation choquants ont déclenché une hausse des rendements du Trésor et encore élargi les écarts entre les obligations d'État américaines et allemandes. Un facteur supplémentaire dans cette affaire a été les récentes déclarations de la BCE sur l'inopportunité d'augmenter les taux. La divergence de rhétorique entre la BCE et la Fed a conduit à un élargissement des spreads des obligations d'Etat, apportant un soutien significatif au billet vert.
La monnaie européenne, contrairement à l'américaine, a perdu du terrain. Cependant, "l'Européen" tente de rattraper son retard, même si dans un avenir proche, il lui sera difficile de contourner son rival en tandem. Jeudi matin 11 novembre, la paire EUR/USD s'échangeait à 1,1477, laissant la fourchette précédente de 1,1500 à 1,1550.
Selon les analystes, les problèmes liés à l'accélération de l'inflation aux États-Unis ébranlent l'économie nationale et le dollar. La situation s'aggrave alors que les difficultés économiques déclenchées par la vague COVID-19, en particulier la variante Delta, restent en place. Les experts attirent l'attention sur les problèmes à long terme liés à l'approvisionnement en marchandises. La pandémie a bouleversé les marchés du travail mondiaux, provoquant une pénurie de main-d'œuvre totale. Cela a eu un impact négatif sur les processus de production et un ralentissement du trafic mondial. Les paiements de soutien de milliers de milliards de dollars des gouvernements ont stimulé la demande de biens. Cela a surchargé les chaînes d'approvisionnement et créé des problèmes supplémentaires dans l'économie mondiale.
Malgré les assurances de la Fed sur le "caractère temporaire de l'inflation", la situation s'aggrave et le marché est de moins en moins confiant dans ce qui a été dit. Dans le même temps, les conditions préalables à la poursuite de la croissance du billet vert demeurent. La devise américaine est soutenue par la réduction du programme d'achat d'actifs lancé par la Réserve fédérale. Selon les experts, il s'agit du premier pas vers une augmentation des taux.
