Comme la croissance du PIB au Royaume-Uni était inférieur aux prévisions de la Banque d'Angleterre , la livre a chuté. Les dépenses de consommation ont également montré des signes d'affaiblissement en raison de l'inflation élevée. Il est donc possible que les taux flambent d'ici décembre.
D'après le rapport du Bureau des statistiques nationales du Royaume‑Uni, le PIB a augmenté de 1,3% au troisième trimestre, ce qui est inférieur à la valeur attendue de 1,5%. La raison en fut le déclin des dépenses de consommation, laquelle a neutralisé la croissance meilleure que prévue : 0,6% en septembre. Il est évident que l'inflation élevée mine le niveau de vie générale et force les gens à économiser.
Ainsi, certains experts pensent que la hausse des taux ce décembre serait la bonne décision, surtout que des représentants de la Banque d'Angleterre ont alerté que l'inflation pourrait aller bien au-delà de l'objectif de 2%. Le redressement économique ralentira également au cours du quatrième trimestre en raison du déficit d'approvisionnement, de la flambée des prix et de la fin des mesures de relance.
Si l'on examine le rapport de plus près, on constate que le secteur des services a progressé de 0,7% grâce à une activité accrue dans le secteur de la santé. Dans le même temps, les services liés à la consommation ont chuté de 0,6% en raison de la baisse des ventes au détail. Selon le Bureau des statistiques nationales, cela va accroître les craintes de la Banque d'Angleterre alors que les ménages se préparent à une forte augmentation des factures d'électricité et aux hausses d'impôts en 2022.
Concernant le marché du travail, encore 1 million de citoyens auraient perdu leurs emplois. En outre, depuis le 1er octobre, le gouvernement du Royaume-Uni a arrêté de payer des subventions supplémentaires à ceux qui sont en congé payé. Cela signifie que les rapports à venir mettront en évidence la véritable situation du secteur, ce qui influencera la manière dont la banque centrale prendra des décisions sur la politique monétaire.
Une autre question, tout aussi importante pour le RU, c'est sa politique à l'égard de l'UE et sa conformité avec l'accord commercial signé après le Brexit.
Hier, l'Union européenne a prévenu que les négociations avec le Royaume-Uni visant à résoudre le différend diplomatique sur l'Irlande du Nord pourraient être dans l'impasse si le gouvernement de Boris Johnson n'accepte pas de modifier sa position. Un représentant de la Commission européenne a déclaré que les deux parties se heurtent à des obstacles dans trois domaines importants. En clair, le bloc ne peut accepter la position du Royaume-Uni sur la Cour européenne de justice.
Cela fait un moment que le Royaume-Uni demande une révision importante de l'accord, arguant des dégâts causés par son implémentation sur les affaires et les communautés en Irlande du Nord. Johnson a, à maintes reprises, prévu qu'il allait suspendre une partie de l'accord si l'UE refuse de le réécrire. Par ailleurs, il exige aussi l'interdiction à la Cour de Justice d'intervenir dans la supervisionn des mécanismes commerciaux dans la région.
Toutefois, au cours des négociations sur le Brexit, les deux parties se sont entendues sur une frontière douanière efficace en mer d'Irlande, tandis que l'Irlande du Nord continue de suivre les règles du marché unique de l'UE pour éviter de créer une frontière dure en Irlande. Cela signifie que les marchandises britanniques entrant en Irlande du Nord sont soumises à un contrôle douanier si leur destination finale est le territoire de l'UE. Depuis son entrée en vigueur, ce protocole a suscité la colère des syndicats de la région, et le gouvernement britannique se dit depuis longtemps prêt à recourir à l'article 16, qui permet à chaque partie de prendre des mesures unilatérales pour remédier aux violations. Si le Royaume-Uni fait cela, il n'y aura pas besoin d'attendre une réponse de l'UE. Mais l'acte est très critique pour la livre.
Les États membres de l'UE sont divisés sur la manière de réagir à cette question. La France, la Belgique et plusieurs pays nordiques prônent une réponse très ferme, tandis que d'autres pays appellent au dialogue et à une réponse proportionnée.
Pour en revenir à la livre, beaucoup de choses dépendent de 1,3360 pour le moment, car une cassure entraînera une chute vers 1,3310, 1,3250 et 1,3190. En même temps, une hausse au-dessus de ce niveau poussera le GBP/USD vers 1,3425, puis vers 1,3480 et 1,3530.
EUR/USD
L'euro a été négocié près des plus bas mensuels et il semble qu'il va chuter encore plus bas.
La raison en est les déclarations de Robert Holzmann, membre du Conseil des gouverneurs, qui a indiqué que la Banque centrale européenne pourrait cesser d'acheter des obligations dès septembre prochain si l'inflation revient au niveau cible. «Considérant que tous les objectifs ont été atteints, le terme du programme pourrait - en fonction de l'évolution de l'inflation - intervenir en septembre ou à la fin de 2022», a déclaré Robert Holzmann.
La directrice de la BCE, Christine Lagarde, a également annoncé lors de leur dernière réunion que le programme d'achat d'obligations d'urgence prendrait fin en mars de l'année prochaine. Pendant ce temps, il n'y a pas de consensus sur ce qu'il faut faire avec le programme habituel d'achat d'obligations de la banque centrale, qui s'élève actuellement à 20 milliards d'euros par mois.
En ce qui concerne l'EUR/USD, beaucoup de choses dépendent de 1,1450 car une cassure pourrait entraîner une chute vers 1,1420 et 1,1370. En même temps, une montée au-dessus de ce niveau poussera la cotation vers 1,1485, puis vers 1,1520 et 1,1570.
