La devise américaine a connu une hausse vertigineuse après la reconduction de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, à la tête du régulateur. Cependant, les analystes craignent d'éventuelles pressions sur le billet vert de la part de la Réserve fédérale.
Les acteurs du marché s'inquiètent de l'humeur « belliciste » du régulateur, qui pourrait s'intensifier après la nomination de Jerome Powell à la tête du département. De nombreux économistes sont convaincus que son deuxième mandat est la première étape vers une augmentation des taux d'intérêt aux États-Unis en 2022. Dans le même temps, les analystes estiment que le leadership de Jerome Powell ne changera pas grand-chose à la politique actuelle de la banque centrale et ne « bouleversera » pas les marchés.La nomination de Jerome Powell au poste de président de la Fed a rassuré les investisseurs, ayant un effet bénéfique sur l'état du marché. Les experts estiment que sa nomination pour un second mandat est un signe de prévisibilité et de stabilité. Ceci est très important à la lumière des nouvelles décisions de la banque centrale : commencer à augmenter les taux dès la nouvelle année et réduire le taux d'achat d'obligations. Plus tôt, l'importance de la stabilité a été déclarée par le président américain Joe Biden, qui avait nommé Jerome Powell au poste de président de la Fed. Cette décision n'a pas été sans critique de la part de plusieurs représentants des autorités monétaires. Cependant, le président américain a répliqué que c'était l'ancien président qui conduirait la Fed dans la bonne direction, ce qui aurait un effet positif sur l'économie nationale.
La situation actuelle a donné une longueur d'avance au billet vert, lui permettant de devenir le leader. Mardi 23 novembre, le billet vert s'est approché de ses sommets des 4,5 dernières années. A l'heure actuelle, la devise américaine est stable face à la devise européenne, ce qui ne peut être dit de cette dernière. Mardi matin 23 novembre, la paire EUR/USD s'échangeait près du niveau de 1, 1234, essayant de dépasser cette valeur. Une courte pause pendant la remontée n'empêchera pas le billet vert de poursuivre sa tendance haussière, estiment les experts.
Le maillon faible dans la paire EUR/USD reste toujours l'euro. Les acteurs du marché sont alarmés par les statistiques à venir sur le niveau d'activité des entreprises dans la zone euro. Les experts s'attendent à ce que cet indicateur tombe à 53,2 points, ce qui n'ajoute pas d'optimisme à la monnaie unique. A moyen et long terme, l'euro a peu de chances de croissance. Cependant, à court terme, une correction de la monnaie unique est possible, admettent les analystes. Rappelons que la paire EUR/USD s'est effondrée après l'introduction de mesures restrictives strictes en Autriche liées à l'augmentation de l'incidence du COVID-19.
Les économistes sont relativement calmes sur la politique monétaire de la Fed. Ils sont convaincus que le régulateur suivra la stratégie choisie, qui prévoit une réduction des achats d'obligations d'État et une augmentation des taux en 2022. Quant à Jerome Powell, il soutiendra la voie choisie, estiment les analystes. Plus tôt, le chef de la Fed avait déclaré que la banque centrale était prête à lutter contre le chômage et la forte inflation aux États-Unis. Selon Jerome Powell, l'économie américaine se développe actuellement « à un rythme plus rapide qu'auparavant, ce qui promet un retour au pic de l'emploi ». Il a souligné les méfaits d'une inflation élevée pour les ménages américains, notant que la Fed met tout en œuvre pour la réduire et prévenir des conséquences négatives.
Au cours des six derniers mois, l'inflation à la consommation en Amérique n'a pas été inférieure à 5 % en glissement annuel. Dans ce contexte, les déclarations du régulateur sur le « caractère temporaire » de la pression sur les prix semblent peu convaincantes. Selon les prévisions des économistes interrogés par Bloomberg, d'ici la fin de cette année et 2022, l'augmentation de l'inflation à la consommation aux États-Unis sera de 4,5% et 3,6% respectivement. Selon les économistes, la situation actuelle permet à la Réserve fédérale de ne pas se précipiter pour resserrer sa politique monétaire, même si la rhétorique de certains de ses représentants a récemment pris un ton « belliciste ».
Dans la situation actuelle, le dollar est pris entre le marteau et l'enclume. D'une part, la politique monétaire existante contribue à sa croissance, et d'autre part, la menace d'un effondrement devient réelle. Le billet vert marche sur une mince couche de glace, et cet équilibre entre récession et reprise inquiète les investisseurs. En cas d'intensification des sentiments « pigeons » de la part des banques centrales, un déroulement accru de la spirale inflationniste est possible. En conséquence, les investisseurs se concentreront sur les actifs pro-risque. Tout espoir réside dans une réévaluation des décisions de politique monétaire par les régulateurs, qui, sous l'influence de la prochaine vague de la pandémie de COVID-19, des perspectives peu claires pour l'économie mondiale, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et de nouvelles dynamiques inflationnistes, pourraient changer leur stratégie.
La devise américaine a pu profiter de la situation actuelle. Le billet vert détient des positions élevées, profitant de la demande des investisseurs. Selon les analystes, l'année prochaine, l'USD restera en ligne avec la tendance haussière, maintenant la stabilité contre les principales devises mondiales, en particulier contre l'euro et le yen. À bien des égards, cela a été facilité par la réélection de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale. Les experts considèrent qu'il s'agit de la première étape vers la réduction des mesures de relance, ce qui donne une longueur d'avance au dollar.
