Au cours des quelques jours qui se sont écoulés depuis la reconduction de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale, la devise américaine a connu une volatilité importante. Le dollar a réussi à s'équilibrer, mais l'avenir proche lui promet des surprises.
Le régulateur américain reste une source clé de changement pour le billet vert. Sa position, qui semblait transparente sur la politique monétaire et les hausses de taux, inquiète désormais les investisseurs. Auparavant, les acteurs du marché étaient confiants dans les actions décisives de Jerome Powell concernant la lutte contre l'inflation, mais maintenant cette ferveur s'est atténuée.
Auparavant, les acteurs du marché étaient confiants dans les actions décisives de J. Powell concernant la lutte contre l'inflation, mais maintenant cette confiance a diminué. Les investisseurs pensaient que la Fed accélérerait le rythme de stabilisation de la politique monétaire afin d'ajuster les prix à la consommation. Dans le même temps, bon nombre d'entre eux s'attendaient à ce que la Fed annule rapidement les incitations et augmente les taux plus tôt que prévu. Ces mesures sont censées « freiner » la hausse des prix à la consommation, qui se sont envolés en octobre 2021.
Cependant, les attentes du marché n'ont été satisfaites que partiellement. Dans le même temps, le régulateur est déjà sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs, mais leur mise en œuvre est en suspens. De nombreux investisseurs s'inquiètent du fait que « la Fed ne suit pas le rythme de la courbe de l'inflation », soulignent les analystes. Dans la situation actuelle, les acteurs du marché parient sur les obligations d'État à court terme et sur l'USD. Les traders et les investisseurs sont convaincus que le régulateur devra augmenter les taux trois fois en 2022 pour rester en avance sur l'inflation.
La situation actuelle est déroutante pour le billet vert. Dans un état d'incertitude, la devise américaine craint une astuce de la Fed. cela n'empêche pas l'USD de maintenir ses positions gagnées. Depuis plusieurs jours, la devise américaine progresse activement, tentant de prendre pied sur les sommets conquis. Le billet vert a atteint un sommet de 16 mois grâce à une augmentation des rendements des obligations du Trésor, notent les experts.
Le jeudi matin 25 novembre, le dollar s'est légèrement affaissé, corrigeant par rapport à l'euro, mais a réussi à rester fort. La hausse du prix des bons du Trésor américain a mis la pression sur la devise européenne, qui est devenue complètement désespérée sur fond de triomphe de la devise américaine. Cela a été facilité par la détérioration du climat des affaires en Allemagne au cours des cinq derniers mois. La locomotive de l'économie européenne a été égarée par des problèmes d'approvisionnement dans l'industrie manufacturière et une recrudescence des infections à coronavirus. Selon les rapports de l'Institut Ifo, en novembre, l'indice allemand du climat des affaires est tombé à 96,5 points contre 97,7 points auparavant. Cela a contribué à l'effondrement de la monnaie unique de 0,3%, à 1.1205. Les experts considèrent que ce chiffre est le plus bas enregistré depuis juillet 2020. Jeudi matin 25 novembre, la paire EUR/USD s'est légèrement redressée, s'échangeant dans une fourchette de 1.1214 à 1.1215.
Le renforcement du billet vert est facilité par les statistiques positives sur le marché du travail américain. À ce jour, la croissance de l'emploi dans le pays s'est élevée à 582 000 emplois par mois. Dans le même temps, le nombre d'Américains qui ont déposé de nouvelles demandes d'allocations de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis 1969. Selon les économistes, c'est la preuve du développement durable de l'économie américaine. On espère que cette tendance se poursuivra jusqu'à fin 2021. La croissance des ventes au détail et la hausse des dépenses de consommation aux États-Unis soutiendront les perspectives positives.
Le contexte macroéconomique positif est encourageant pour le dollar. Cependant, les experts mettent en garde contre l'euphorie, craignant des distorsions sur le marché. Le mot décisif revient à la Fed, qui commence tout juste à mettre en œuvre les mesures annoncées pour normaliser la politique monétaire. Selon le compte rendu du FOMC du 3 novembre, le régulateur est prêt à réduire le programme d'achat d'actifs et à relever le taux d'intérêt en 2022. Cependant, les critères selon lesquels les responsables de la Fed sont guidés semblent un peu vagues.
Certains désaccords parmi les membres du FOMC peuvent être observés dans l'approche de la réduction des programmes d'incitation. La majorité est favorable à l'accélération du rythme de réduction du programme d'achat d'actifs, tandis que certains plaident pour la nécessité d'une hausse des taux plus tôt. Les analystes et acteurs du marché craignent une recrudescence des polémiques qui empêchera les membres du FOMC de parvenir à un compromis.
La prochaine réunion de la Fed est prévue les 14 et 15 décembre. Les acteurs du marché attendent avec impatience les décisions qui y seront annoncées et les nouvelles actions du régulateur. La rhétorique actuelle des responsables de la Fed implique un achèvement rapide du programme d'achat d'actifs. L'essentiel est de se mettre d'accord sur des questions clés pour ne pas se retrouver dans la position des héros de la fable d'Ivan Krylov « Le cygne le cancer et le brochet ».
