L'or approche de sa première perte annuelle en 3 ans. Mais il existe une opinion selon laquelle les 12 prochains mois seront plus fructueux pour lui si les « cygnes noirs » arrivent sur le marché.
Au milieu du sentiment belliciste des principales banques centrales, le lingot est sur le point de terminer l'année en baisse. Hier, le coût des métaux précieux a fortement chuté pour atteindre son plus bas niveau depuis le 2 décembre. Il s'agit de la plus forte baisse en un mois.
Mardi, l'actif jaune a reculé de 0,9%, soit 16$. Le prix final était de 1772,30 $. La pression à la baisse sur les cours a été exercée par les attentes du verdict de la Réserve fédérale américaine concernant le calendrier de la hausse des taux d'intérêt.
Rappelons qu'hier a débuté la réunion de 2 jours de la Banque centrale américaine sur la politique monétaire. Les investisseurs pensent qu'aujourd'hui le chef de la Réserve fédérale annoncera l'accélération de la réduction de la relance afin que le régulateur puisse commencer à augmenter les taux dès que possible dans un contexte d'inflation record.
Le rapport sur les prix à la consommation aux États-Unis pour novembre, qui a été publié vendredi dernier, a montré que le taux d'inflation annuel a atteint des sommets de près de 40 ans.
Les statistiques d'hier sur les prix à la production ont également été décevantes. Le mois dernier, l'indicateur a grimpé de 0,8% et a ainsi dépassé les prévisions de croissance. Les économistes ont prédit qu'il augmenterait de 0,5% en moyenne.
Les prix de gros ont également considérablement augmenté au cours de la dernière année. Le taux d'inflation est passé de 8,8 % à 9,6 %, la hausse la plus importante depuis 2010.
Les dernières données sur l'inflation aux États-Unis ont fait tomber l'or qui, à la veille de la réunion de la Fed, essayait de toutes ses forces d'être courageux. Malgré la perspective d'une remontée plus rapide des taux d'intérêt, le métal jaune s'est apprécié pendant 2 séances.
Cependant, hier, sa tendance haussière a été interrompue par un dollar fort et des bons du Trésor américain, qui sont revenus à des rendements plus élevés.
Les chiffres se sont renforcés à mesure que les décideurs de la Fed pouvaient annoncer un doublement du rythme des achats d'obligations et tracer une voie plus abrupte pour les hausses attendues des taux d'intérêt, a déclaré Bloomberg Economics.
"Si la Fed accélère les mesures pour réduire les mesures de relance, il est probable qu'elle réduira davantage le prix de l'or, à mesure que le dollar et les rendements augmenteront, et les attentes d'une hausse des taux augmenteront", a déclaré l'analyste Lukman Otunuga.
Par ailleurs, l'attention des investisseurs se porte désormais sur les réunions d'autres grands régulateurs, qui auront également lieu dans les prochains jours. Les questions de politique monétaire seront discutées par la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon.
"De ces trois banques, en plus de la Réserve fédérale, c'est le régulateur britannique qui s'est le plus avancé sur la voie du faucon", a déclaré le stratège de marché Edward Meir. - Le mois dernier, la Banque d'Angleterre a refusé de relever ses taux, mais il est possible qu'elle l'annonce lors de la prochaine réunion.
Quant à la Banque du Japon, l'analyste estime qu'elle continuera à s'en tenir à son cap actuel, la situation de l'inflation dans le pays n'étant pas encore critique.
La BCE conservera probablement la stratégie également. Actuellement, il est moins disposé que ses « collègues » à soulever la question de la hausse des taux, car il considère toujours l'inflation comme un phénomène temporaire.
Néanmoins, les analystes pensent que toute mention de politique belliciste exercera une pression sur l'or à court terme, l'empêchant de franchir la résistance au niveau clé de 1 800 $.
Le métal jaune ne pourra franchir la barre psychologiquement importante que si son attrait en tant qu'actif refuge augmente sensiblement. Cela sera facilité notamment par le renforcement des risques de coronavirus.
À ce stade, les médecins suggèrent que la nouvelle souche de COVID-19 provoque des symptômes plus légers que, par exemple, le « delta ». Cependant, l'Organisation mondiale de la santé est sérieusement préoccupée par le fait que l'omicron se propage plus rapidement que toute mutation précédente du coronavirus.
Selon les experts, l'apparition de panique sur les marchés en raison de nouveaux blocages sévères pourrait faire sortir l'or de la zone rouge d'ici la fin de l'année. Cependant, si ce facteur de prix est évident pour de nombreux investisseurs, alors il y a aussi des événements moins attendus qui peuvent changer considérablement la valeur du métal précieux. \
Daniel Hines, analyste à la banque australienne ANZ, a nommé les 3 principaux cygnes noirs dont les traders devraient se méfier l'année prochaine :
1. crise énergétique, qui conduira à une augmentation significative de l'inflation ;
2. l'aggravation du conflit entre la Russie et l'Occident liée à la situation en Ukraine ;
3. escalade de la tension en mer de Chine méridionale.
Selon D. Hines, ce sont ces risques qui peuvent augmenter la demande d'un actif protecteur en 2022, et en dehors de ces événements, il est peu probable que l'or affiche un rallye.
L'expert est convaincu que dès que la Fed entamera le cycle de hausse des taux, le métal jaune baissera. Il prédit qu'au milieu de l'année prochaine, le lingot chutera de plus de 170 $ par rapport à sa valeur actuelle et se négociera à environ 1 600 $ l'once.
