La paire USD/CAD a fait preuve d'une volatilité accrue ces derniers temps, dans un contexte de faiblesse générale du marché. Lundi, elle a actualisé son plus haut niveau de prix sur 13 mois, atteignant le niveau de 1,2963. Toutefois, les baissiers ont pris l'avantage le lendemain, après quoi le dollar canadien a perdu près de 150 points. De tels mouvements semblent atypiques pour la période précédant Noël. Pourtant, il y a des raisons à tout.
Le pétrole est le principal moteur du renforcement de la monnaie canadienne. La valeur de ce que l'on appelle «l'or noir» augmente à nouveau : si un baril de Brent s'échangeait à environ 66 dollars début décembre, aujourd'hui, son prix est passé à 75 dollars. Le dollar canadien profite de la situation, notamment dans un contexte d'appétit général pour le risque et d'affaiblissement de la monnaie américaine. Cependant, il est trop tôt pour parler d'un renversement de tendance. Les baissiers de l'USD/CAD disposent d'une certaine «réserve de puissance» (le niveau de soutien le plus proche se situe à 1,2770), mais le mouvement actuel des prix doit encore être traité exclusivement comme une correction.
Regardons le graphique hebdomadaire de l'USD/CAD : la paire est en tendance haussière depuis la fin du mois d'octobre. Au cours des deux derniers mois, le prix a augmenté de façon progressive mais constante. Au cours de cette période, la paire a progressé de plus de 600 points, malgré les impressionnants retraits à la baisse. Le point de départ de cette croissance a été le discours du président de la Fed, Jerome Powell, au cours duquel il a annoncé que le régulateur allait entamer une normalisation progressive de la politique monétaire. À cette époque, la Banque du Canada avait déjà réussi à réduire son programme de relance, surpassant ainsi son voisin du sud. Cependant, les perspectives d'avenir semblaient vagues : d'une part, les représentants du régulateur canadien ont tenu un discours hawkish, mais d'autre part, ils ont évité les détails.
Le point final a été la réunion de décembre de la Banque du Canada, à la suite de laquelle la banque centrale a adopté une attitude attentiste et a exprimé des formulations vagues concernant les perspectives de la politique monétaire. Le chef du régulateur, Tiff Macklem, a souligné les risques existants tout en occultant les succès de l'économie nationale. Il a notamment déclaré que les inondations à grande échelle en Colombie-Britannique (région du Canada) et une nouvelle souche du coronavirus Omicron pourraient mettre sous pression le processus de reprise économique du pays, en exacerbant les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et en réduisant la demande de certains services. Dans sa déclaration d'accompagnement, le régulateur canadien a noté que le repli de l'économie sera nivelé «approximativement au deuxième ou troisième trimestre de 2022.»
En général, le ton du discours de la Banque du Canada en décembre était moins hawkish qu'en octobre. Le chef du régulateur a déclaré l'automne dernier que la Banque centrale pourrait relever le taux plus tôt que prévu. Étant donné que la Banque a prématurément réduit le programme de relance, les traders ont alors supposé que la Banque centrale déciderait de cette mesure au cours du premier semestre de l'année prochaine, devançant ainsi la Fed. Mais suite aux résultats de la réunion de décembre, les traders ont révisé leur position. Selon de nombreux experts, la Banque du Canada ne décidera de la première hausse de taux qu'au second semestre de l'année (et non en avril, comme supposé précédemment) 2022, suivant ainsi la Fed américaine. De telles conclusions ont aidé les acheteurs d'USD/CAD à découvrir de nouveaux niveaux de prix. Lundi, les traders ont mis à jour le sommet annuel de 1,2963, tandis que le principal objectif haussier est légèrement plus élevé - à 1,3050 (la limite inférieure du nuage de Kumo sur le graphique mensuel).
Cependant, la période précédant les vacances a fait ses propres ajustements, ne permettant pas aux haussiers de l'USD/CAD de consolider leur succès. Le prix du pétrole augmente en raison des données publiées sur une réduction significative des réserves de pétrole aux États-Unis. Les réserves américaines ont diminué de 4 millions 720 mille barils la semaine dernière alors que les experts s'attendaient à une réduction plus modeste (2,5 millions de barils). Il convient également de noter que les stocks de matières premières aux États-Unis ont diminué pour la quatrième semaine consécutive.
Par ailleurs, le marché pétrolier a réagi à un autre événement. On a appris que la production en Libye a été suspendue dans quatre champs pétroliers en raison de conflits internes, dont le plus grand champ du pays, Sharara. Selon les estimations préliminaires, le pays perd (et le marché, en conséquence, ne reçoit pas) plus de 300 mille barils par jour.
Ce contexte de nouvelles a soutenu le dollar canadien, mais ce soutien sera temporaire.
Techniquement, la paire sur le graphique journalier est située entre les lignes médianes et supérieures de l'indicateur des bandes de Bollinger, ainsi qu'au-dessus de toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku. Tout ceci indique la priorité d'un mouvement à la hausse. Compte tenu du renforcement du marché pétrolier, le dollar canadien pourrait atteindre le niveau de soutien de 1,2770 (la ligne moyenne de l'indicateur des bandes de Bollinger coïncidant avec la ligne Kijun-sen sur l'échelle de temps D1). Le prochain niveau de soutien est situé beaucoup plus bas, à savoir à 1,2640 (la ligne inférieure des bandes de Bollinger). Par conséquent, si l'impulsion à la baisse commence à s'estomper autour de la marque de 1,2770, il est conseillé d'envisager l'option d'ouvrir des positions longues avec pour premier objectif 1,2950 (ligne supérieure des bandes de Bollinger sur le même calendrier).