La BCE n'a pas relevé ses taux d'intérêt, mais l'euro s'est renforcé jeudi. La monnaie unique européenne teste le plus haut niveau des trois derniers mois et a toutes les chances d'afficher sa meilleure performance depuis mars 2020.
La Banque d'Angleterre a décidé de resserrer sa politique monétaire et la Banque centrale européenne n'a pas suivi, mais l'euro a surperformé la livre par quatre fois dans les échanges de jeudi. La faiblesse de la livre sterling peut s'expliquer par le fait que la probabilité d'une hausse des taux au Royaume-Uni a déjà été évaluée dans les cotations, en outre, une hausse des taux de 25 points de base était pour de nombreux investisseurs un resserrement insuffisant, certains prédisaient un scénario plus agressif. Notamment, la Banque d'Angleterre par ses signaux n'a pas justifié les espoirs du marché, ce qui ne peut être dit sur la rhétorique de la BCE.
La directrice de la Banque centrale européenne Christine Lagarde lors d'une conférence de presse après la réunion a finalement admis que la situation dans la zone euro est vraiment alarmante. L'inflation est actuellement à un niveau exorbitant et dure depuis assez longtemps. Il faut admettre que les déclarations de Lagarde étaient tout à fait attendues. Tôt ou tard, la Banque centrale européenne aurait dû admettre que la pression sur les prix dans la zone euro était trop forte. Cependant, peu s'attendaient à la rhétorique belliciste acerbe du régulateur si tôt, surtout si l'on se souvient des récents commentaires de Lagarde selon lesquels la BCE n'a pas besoin urgent de répéter les actions de la Fed. La BCE a surpris les marchés, et c'est un fait.
Au moment de la rédaction de cet article, la paire EUR / USD a augmenté de 0.21% à 1.1460 $. Dans le contexte d'un changement inattendu de la politique de la BCE, l'euro va afficher la plus forte hausse depuis mars 2020.
Comme nous pouvons le voir, la demande pour la devise peut revenir si le marché reçoit un signal sur les changements de politique. Le marché d'aujourd'hui est déjà plein d'attentes d'une hausse des taux de la BCE d'ici décembre et d'au moins 50 points de base. Ce qui compte, ce n'est pas seulement le moment où les banques centrales vont mettre en œuvre leur politique de resserrement, mais aussi la rapidité et la durée de la hausse des taux. Désormais, cela s'applique non seulement à la Fed, mais aussi à la Banque d'Angleterre, à la BCE et même à la Reserve Bank of Australia.
Les données du marché américain pour janvier seront publiées aujourd'hui, ce qui pourrait secouer le dollar américain et les cours des actions. Ces données signaleront aux investisseurs et aux traders à quel point le resserrement de la politique de la Réserve fédérale américaine sera actif et à quel point l'inflation est ancrée dans les salaires. En outre, les données sur l'emploi aideront à déterminer si l'économie américaine est en perte de vitesse ou non.
Selon le dernier consensus des analystes du marché, les données montreront une augmentation de l'emploi d'environ 110 000 (en décembre, le chiffre était de 199 000). Soit dit en passant, au début de la semaine, 165 000 étaient attendus, mais plus tard, l'information a été corrigée.
Si les données montrent une baisse de l'emploi, il sera beaucoup plus difficile pour la Fed de mettre en œuvre un resserrement brutal de sa politique monétaire. Cependant, s'il devient clair que la croissance des salaires s'est accélérée, la Fed n'aura tout simplement pas d'autre choix que de tout mettre en œuvre pour refroidir l'activité économique et commerciale.
Les données optimistes sur l'emploi et les gains horaires moyens devraient stimuler le dollar. S'il devient clair que la croissance des salaires a ralenti et que la création d'emplois est atone, le dollar pourrait se corriger après avoir atteint des sommets de 1,5 ans récemment.
