Les experts évaluent positivement le potentiel de la devise américaine. Dans le même temps, la relative accalmie de la dynamique du dollar inquiète les marchés. Les craintes croissantes sont renforcées par l'instabilité géopolitique et l'attente d'une remontée rapide des taux d'intérêt de la part de la Fed.
L'escalade de la situation géopolitique à la fin de la semaine dernière a exercé une pression importante sur le billet vert et la paire EUR/USD en général, qui s'est effondrée d'un plus haut proche de 1,1375 à 1,1320, mais s'est ensuite redressée. Actuellement, le tandem évolue dans une large fourchette de 1,1300 à 1,1400, dans laquelle il restera dans un avenir proche.
La nouvelle semaine a commencé pour le dollar avec une légère baisse face à l'euro. La raison en est un petit répit dans la situation géopolitique difficile autour de l'Ukraine. Lundi matin 21 février, la paire EUR/USD s'échangeait à 1,1363. La devise européenne a renforcé sa position face à la devise américaine, profitant de la pause dans l'affrontement géopolitique.
De nombreux analystes tablent sur la croissance du billet vert, malgré le contexte extérieur tendu. Après avoir réduit leurs positions sur la croissance de l'USD au cours du mois, les investisseurs et les traders ont mis le cap sur leur augmentation. Au cours de la semaine dernière, les grands fonds d'investissement ont augmenté leurs achats de billets verts de 5 %. Le maintien de cette tendance sur le marché contribue à la poursuite de la croissance de la devise américaine.
Cependant, à moyen et long terme pour l'USD, tout n'est pas aussi rose qu'il n'y paraît à première vue. Le dollar a un sérieux rival, préviennent les experts. Ce n'est pas l'euro, mais la monnaie britannique, capable de rivaliser avec la monnaie américaine sur un pied d'égalité.
L'optimisme à l'égard de la livre est soutenu par sa croissance lente mais régulière par rapport à la volatilité du billet vert et de l'euro. Dans le contexte du resserrement à venir de la politique monétaire des principales banques centrales, la Fed et la BCE, la Banque d'Angleterre s'est retrouvée dans une situation plus avantageuse. Le régulateur britannique s'est occupé de la normalisation de la politique monétaire à l'avance, augmentant deux fois le taux d'intérêt: la première fois - de 0,125% à 0,25%, et il y a deux semaines - de 0,25% à 0,5%. Selon les analystes, cela n'était pas arrivé depuis 2004.
Les spécialistes estiment que dans le contexte d'inflation galopante au Royaume-Uni, le régulateur va encore augmenter le taux. La Banque d'Angleterre est poussée vers cette décision par une nouvelle vague d'inflation (jusqu'à 5,5%), qui n'a pas été enregistrée depuis 1992. En conséquence, la livre sterling, ayant obtenu le soutien monétaire du régulateur, pourrait concurrencer le dollar.
Un autre facteur de pression sur le billet vert, selon les experts, est la hausse prochaine des taux d'intérêt de la part de la Fed. Les analystes ne s'entendent pas sur le resserrement de la politique monétaire de la part de la Fed, pesant le pour et le contre pour le dollar. Dans le même temps,ils ont du mal à donner une évaluation univoque de ce qui se passe, craignant la soi-disant la « boucle de rétroaction » qui maintient l'inflation à un niveau élevé. Selon les experts de JPMorgan, une telle « boucle » dans l'économie se forme entre forte croissance, pression sur les prix et actions des ménages. L'effet de la « boucle de rétroaction » est généré par la charge financière colossale inhérente à une inflation qui monte en flèche. Une situation similaire est actuellement observée.
Dans ce contexte, la Fed est en mesure d'augmenter les taux d'intérêt 9 fois, préviennent les analystes de JPMorgan. Les stratèges monétaires y voient une mesure nécessaire pour freiner l'inflation aux États-Unis : « Cette année, la Fed augmentera ses taux de 25 points de base à chacune de ses neuf réunions ». De tels mouvements devraient soutenir le billet vert, qui conservera son statut d'actif défensif mondial. La puissance de la devise américaine lui permet de se maintenir à flot et de renforcer ses positions en période de crise.
