Au début de la semaine en cours, dans le contexte de la chaleur des passions géopolitiques entre la Russie et l'Ukraine, une fuite des risques est observée sur le marché mondial. Cela met la pression sur la monnaie unique et soutient le billet vert. Cependant, la situation peut changer radicalement à tout moment.
A court et moyen terme, les risques d'effondrement des actifs risqués subsistent. La raison en est la situation difficile autour de l'Ukraine, en particulier dans le Donbass. Dans ce contexte, les marchés se sont empressés d'inclure dans les prix une solution réussie aux problèmes géopolitiques, estiment les experts.
L'instabilité actuelle a affecté négativement les principales devises, touchant également la plupart des devises mineures. Les analystes, compte tenu de la persistance des tensions géopolitiques et de l'absence d'autres moteurs clés du marché, sont confiants dans la croissance des devises refuges. Le premier violon de l'orchestre des devises défensives est joué par le dollar, suivi du yen et du franc suisse. Les devises refuges recevront un certain soutien cette semaine, estiment les experts.
La devise américaine s'attend à recevoir un « coup de main » de la part de la Fed. Rappelons que les marchés attendent la confirmation d'une éventuelle hausse des taux de la Fed en mars (de 50 pb). La relative confiance des marchés est soutenue par la performance à venir des « faucons » du FOMC, prévue cette semaine.
La dissonance dans les attentes du billet vert est due à l'incertitude des représentants du régulateur concernant le calendrier de l'augmentation des taux. Il semble que la Fed ait fait une pause, prenant du recul dans le resserrement de sa politique monétaire. En conséquence, les commentaires prudents des représentants du régulateur ont légèrement affaibli la demande d'USD.
Vendredi dernier, le 18 février, John Williams, président de la Fed de New York, a souligné la sagesse d'augmenter les taux en mars. Le responsable adhère à l'idée de « mouvement lent » sur la question de la hausse des taux. À noter que de nombreux représentants du FOMC craignent les « gestes excessifs » sur la question du resserrement de la politique monétaire et l'impact négatif des mesures prises sur la croissance économique. Parmi ces mesures figure une hausse rapide du taux d'intérêt en mars (de 50 points de pourcentage).
Des données mitigées sur l'indice des prix à la production aux États-Unis ajoutent de l'huile sur le feu. Selon les rapports, en janvier 2022, cet indicateur a augmenté de 9,7%, tandis que les prévisions des économistes n'atteignaient que 9,1 %. Il ne s'agit pas d'un simple signal d'alarme, mais d'une véritable alarme pour l'économie, préviennent les experts. Dans cette situation, le retard de la part de la Fed est inacceptable.
Cependant, aucun des régulateurs ne se hâte d'augmenter les taux. Le retard est observé non seulement de la part de la Fed. La BCE fonctionne également en « slow mode ». Cela rappelle les habitudes des tigres qui rôdent dans la jungle financière. Le sentiment de prudence dans la zone euro s'est intensifié dans un contexte d'indicateurs macroéconomiques mitigés.
Selon les estimations actuelles, le PMI agrégé de la zone euro est passé à 55,8 points contre 52,7 points prévus, atteignant ainsi un niveau record sur les 5 derniers mois. Dans le même temps, en février, l'indice des directeurs d'achat du secteur manufacturier (PMI) s'élevait à 58,4 points, un plus bas depuis deux mois. Quant à l'indice d'activité des entreprises dans les services de la zone euro, il s'est élevé à 55,8 points contre 52 points attendus. L'indicateur affichait un maximum de trois mois, alarmant ainsi les experts.
Analysant la situation macroéconomique générale, les experts notent que l'économie de la zone euro a retrouvé son élan. Cette évolution a été favorisée par une demande renouvelée pour une gamme de services aux consommateurs tels que les voyages, les loisirs et les divertissements. Une aide supplémentaire a été fournie par une solution partielle au problème d'approvisionnement.
Toutefois, l'effet positif des indicateurs d'activité optimistes de la zone euro s'est sensiblement atténué en raison de l'aggravation de la situation géopolitique. Cela a provoqué une fuite des investisseurs des risques et réduit la demande de devises risquées, en particulier pour la devise européenne. La situation actuelle a provoqué un déséquilibre de la paire EUR/USD. Le lundi 21 février, le tandem classique a atteint un niveau maximum de 1,1390, mais ces réalisations se sont estompées. Mardi matin 22 février, la paire EUR/USD s'échangeait à 1,1304.
La monnaie européenne doit dépenser beaucoup d'énergie pour rester à flot. Cependant, l'euro est impuissant face à la géopolitique, soulignent les experts. Mardi, l'euro s'est sensiblement déprécié, reflétant l'intensification du conflit géopolitique entre la Russie et l'Ukraine. Selon les analystes, les données macro de la zone euro ont peu d'impact sur l'euro dans le contexte de la confrontation en cours.
Au début de cette semaine la paire EUR/USD a affiché une dynamique haussière, grimpant au-dessus de 1,1350 grâce à la hausse de l'appétit pour le risque. Les économistes optimistes s'attendent à ce que le tandem conquière un nouveau sommet de 1,1400, mais à la lumière des événements actuels, cela est peu probable. Le contexte tendu contribue à la baisse mondiale des principaux actifs financiers, à l'intérêt accru des investisseurs pour les devises refuges et au refusdes actifs risqués.
