Si la Banque de Russie voulait calmer les marchés, elle y est parvenue. Elvira Nabiullina a déclaré que lors de la réunion de mai, des questions concernant le maintien du taux clé à 7,5% et son augmentation ont été discutées. Elle et ses collègues s'attendent à ce que le PIB croisse de 2% en 2023 et revienne aux niveaux d'avant le conflit armé en Ukraine d'ici fin 2024. Il semble que les sanctions occidentales n'aient pas été aussi terribles que prévu et que la Banque centrale de Russie ne soit pas effrayée par un ralentissement soudain de l'inflation. Si c'est le cas, pourquoi les "ours" sur USD/RUB devraient-ils avoir peur ?
En réalité, de bonnes nouvelles pour le rouble ont commencé à arriver la semaine dernière, mais les craintes d'une expansion monétaire ont poussé la paire analysée à la hausse. L'inflation en Russie est tombée à 2,25%, les attentes d'inflation ont suivi les prix et les investisseurs étaient en droit de s'inquiéter de la baisse du taux clé.
Dynamique de l'inflation, des attentes d'inflation et du taux clé de la Banque centrale de Russie
Elvira Nabiullina a qualifié la baisse du CPI en dessous de la cible de 4% de phénomène temporaire. Cela est dû, entre autres, à l'effet de base élevé. Cependant, il existe des risques d'inflation dans l'économie qui pourraient entraîner une augmentation des prix à la consommation au-dessus de l'objectif cible. C'est pourquoi la Banque centrale doit être vigilante. Elle n'exclut pas un durcissement de la politique monétaire, ce qui est une bonne nouvelle pour les "ours" sur USD/RUB.
Même l'information selon laquelle Moscou est prête à reprendre l'achat de devises étrangères pour renflouer le Fonds national de bien-être de 154 milliards de dollars a été accueillie avec enthousiasme par le rouble. Cela signifie que les revenus de l'exportation de pétrole et de gaz augmentent, ce qui aura un impact positif sur la balance des paiements et favorisera le renforcement du "russe" à moyen terme. Selon les estimations de Blomberg Economics, les achats de devises étrangères, en particulier de yuan chinois, pourraient atteindre 200 millions de dollars dès mai.
Les revenus de la vente de pétrole et de gaz commencent vraiment à se redresser. Et la croissance des exportations de pétrole brut de plus de 4 millions de barils par semaine jusqu'au 28 avril est un argument de poids en faveur de la poursuite de cette tendance. Cela a été une sorte de rayon de lumière dans le royaume sombre pour les "ours" sur USD/RUB et a déclenché une correction vers la tendance haussière.
Dynamique des revenus de la Fédération de Russie provenant de la vente de pétrole et de gaz
La nouvelle sur la volonté de l'Occident d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie ne fait pas peur au rouble. La discussion de cette question est prévue pour la fin du printemps. En réalité, les pays du G20 ont fait pratiquement tout ce qui était possible. Maintenant, ils ont l'intention d'examiner des options pour fermer les échappatoires aux restrictions existantes. Si auparavant les "ours" sur USD/RUB étaient nerveux lorsque des rumeurs de sanctions circulaient sur le marché, l'économie s'est maintenant habituée à vivre dans ce régime.
Techniquement, sur le graphique journalier de la paire analysée, la rupture des supports dynamiques sous forme de moyennes mobiles indique la gravité des intentions des vendeurs. S'ils parviennent à se maintenir en dessous du niveau pivot de 79,25, les risques de correction augmenteront. Les traders devraient passer des ventes à court terme de USD/RUB à des achats à moyen terme sur rebond des supports à 77,2 et 76,7.
