Achetez la rumeur - vendez la nouvelle. La décision de la Banque d'Angleterre d'augmenter le taux de REPO de 25 pb, à 4,5%, était largement attendue sur le marché et a été le catalyseur de la clôture des positions longues sur la livre sterling. C'est cette décision qui a initié le repli de la GBP/USD. Malgré l'amélioration la plus significative des prévisions de la BoE pour l'économie depuis 1997, le désir des investisseurs de prendre leurs bénéfices et le renforcement du dollar américain contre les principales devises mondiales n'ont laissé aucune chance aux "taureaux" de la livre sterling.
Le verdict de la Banque d'Angleterre sur l'augmentation du taux de REPO d'un quart de point était une mesure nécessaire. L'inflation au Royaume-Uni perd de la vapeur beaucoup plus lentement qu'aux États-Unis ou dans la zone euro. Les salaires augmentent plus rapidement que ce que la BoE souhaiterait. Et l'économie stagne plutôt que de tomber en récession. De plus, après l'augmentation du coût des emprunts de la part de la Fed et de la BCE, les dérivés ont augmenté les chances que la Banque d'Angleterre fasse le même pas de 25 pb, à 90%. Si les marchés sont déçus, ne vous attendez à rien de bon.
Dynamique de l'inflation
Ainsi, la BoE n'avait d'autre choix que de relever les taux et de signaler leur augmentation future. Après sa réunion de mai, les investisseurs prévoient une augmentation du coût des emprunts de 4,5% à 4,75% en juin avec une probabilité de 65%. Les chances d'atteindre 5% en septembre sont évaluées à plus de 50%.
En théorie, cela devrait soutenir la GBP/USD. Cependant, en regardant avec quelle prudence les membres du MPC parlent de la future restriction monétaire, on commence à en douter. Selon le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, le régulateur approche du moment où il faut se reposer. Du point de vue des taux. Mais il n'y a pas encore de preuves claires sur la façon d'agir. Le chef économiste Hugh Pill a noté que si la banque centrale voit plus de preuves que l'inflation ralentit, alors les perspectives de coût des emprunts seront différentes.
Ainsi, la BoE est passée en mode pilote automatique. Elle prendra des décisions en matière de politique monétaire en fonction des données. Formellement, la croissance du PIB britannique de 0,1% au premier trimestre aurait pu être un catalyseur pour augmenter la probabilité de restriction monétaire. Après tout, l'économie a évité la récession dont la Banque centrale parlait en 2022. Elle prévoit maintenant une stagnation et une inflation de 5,1% d'ici la fin de l'année.
En réalité, le fait que le Royaume-Uni ait évité une récession est déjà pris en compte dans les cotations GBP/USD. Cela n'affectera pas le marché. Les investisseurs sont beaucoup plus préoccupés par leur propre erreur concernant le "virage de la colombe" de la Fed. Sa prise de conscience les pousse à revenir au dollar américain. Les dérivés ont augmenté les chances d'une hausse des taux fédéraux en juin à 1,7 % après la hausse des attentes d'inflation à long terme de l'Université du Michigan à 3,2 %. Il s'agit du niveau le plus élevé depuis 2011.
Techniquement, sur le graphique quotidien GBP/USD, une correction complète a commencé. Le rebond du niveau pivot à 1,2675 nous a permis de vendre la paire. Des tentatives infructueuses de franchir la juste valeur à 1,2475, ainsi que la résistance dynamique sous forme d'une combinaison de moyennes mobiles près de 1,254, seront un signal pour augmenter les positions courtes.
