L'euro a réussi à se remettre de ses plus bas du mois dernier après que les responsables de la Réserve fédérale ont signalé qu'ils prévoyaient de maintenir les taux d'intérêt inchangés en juin, tout en laissant la possibilité d'une nouvelle augmentation dans les prochains mois. Cela a eu un impact assez important sur les marchés, en particulier avant le rapport clé sur l'emploi prévu pour ce vendredi.
Le gouverneur Philip Jefferson, nommé vice-président et souvent en désaccord avec le président Jerome Powell, a déclaré hier que le refus d'augmenter les taux donnerait aux politiciens plus de temps pour évaluer les données, mais n'empêcherait en rien les futures mesures de resserrement. "Je pense certainement que ce signal correspond parfaitement aux vues du président Powell", a déclaré Jefferson.
Je rappelle que ces 14 derniers mois, le FOMC a augmenté les taux de 5 points de pourcentage, à 5,25%, en se référant à une inflation élevée, plus de deux fois supérieure à l'objectif de 2%. Selon les représentants de la Réserve fédérale, étant donné que le taux est actuellement dans la fourchette cible de 5% à 5,25% après une augmentation de un quart de point début mai, les politiques peuvent se permettre de surveiller les données et les prévisions changeantes. Les arguments en faveur de la suspension de l'augmentation des taux reposent sur l'idée que la politique monétaire fonctionne avec un retard temporaire, de sorte que l'impact des hausses de taux passées ne s'est pas encore pleinement reflété dans l'économie et le marché du travail. De plus, les récents dépôts de bilan de plusieurs banques régionales américaines ont incité les responsables de la Réserve fédérale à sérieusement réfléchir à la poursuite du durcissement des conditions financières, qui réduira encore davantage l'accès au crédit et aggravera les perspectives économiques.
"Le report de l'augmentation des taux lors de la prochaine réunion permettra au comité de voir plus de données avant de prendre des décisions sur le degré de durcissement supplémentaire de la politique", a déclaré Jefferson.
Cette opinion mine l'importance du rapport mensuel sur l'emploi de demain, souvent considéré par Wall Street comme un indicateur clé influençant la politique. Après le discours de Jefferson, les taux d'investissement pour une augmentation lors de la réunion du Comité fédéral des opérations de marché ouvertes les 13 et 14 juin ont chuté d'environ 35% mercredi, contre près de 60% la veille. Encore la veille, les marchés s'attendaient à ce que la politique de la Réserve fédérale américaine soit maintenue à un niveau suffisamment agressif, car les dernières données sur l'inflation aux États-Unis, en termes de dépenses de consommation personnelle, ont témoigné d'une reprise de la pression des prix.
La déclaration a été soutenue par le président de la Réserve fédérale de Philadelphie, Patrick Harker, qui a également appelé à une pause en juin, soulignant que les responsables pourraient plutôt passer à des hausses de taux à chaque deuxième réunion.
En ce qui concerne les données de demain, on s'attend à ce que le nombre d'emplois dans la plus grande économie du monde augmente de 195 000 en mai. Le taux de chômage devrait augmenter de seulement 0,1 point de pourcentage pour atteindre 3,5%. Récemment, Powell et d'autres représentants de la Fed ont déclaré qu'ils voulaient que l'économie ralentisse à des rythmes inférieurs à la tendance, et que le marché du travail se refroidisse à un niveau qu'ils considèrent comme surchauffé.
En ce qui concerne la situation technique de l'EURUSD, le marché baissier de l'euro est toujours d'actualité. Pour que les acheteurs reviennent, il est nécessaire de protéger le niveau de 1,0660 et de récupérer 1,0710. Cela permettra d'atteindre 1,0755. À partir de ce niveau, il est possible de monter jusqu'à 1,0790, mais sans de bonnes statistiques fondamentales pour la zone euro, cela sera assez problématique. En cas de baisse de l'instrument de trading, je n'attends des actions de la part des grands acheteurs que dans la zone de 1,0670. S'il n'y a personne là-bas, il serait bon d'attendre une mise à jour du minimum de 1,0635 ou d'ouvrir des positions longues à partir de 1,0595.
En ce qui concerne la situation technique de GBPUSD, la pression sur la livre a diminué. On ne pourra compter sur une hausse de la paire qu'après le retour sous contrôle de 1,2440. Ce n'est qu'après la rupture de ce niveau que l'on pourra espérer une reprise vers la zone de 1,2480, après quoi il sera possible de parler d'une accélération plus marquée de la livre vers le haut, vers la zone de 1,2500. En cas de baisse de la paire, les ours tenteront de reprendre le contrôle de 1,2410 et 1,2380. Si cela réussit, la rupture de ces niveaux portera un coup aux positions des taureaux et poussera GBPUSD vers un minimum de 1,2340 avec la perspective de sortir à 1,2310.
