La paire euro-dollar continue de "se promener" dans une large fourchette de prix, réagissant de manière impulsive au flux d'informations actuel. Les impulsions nord/sud apparaissent/s'éteignent dans le cadre d'une seule journée de négociation. Ensuite, le cycle se répète. Mais en réalité, la paire stagne, malgré une volatilité relativement forte intraday. Apparemment, cette situation se maintiendra jusqu'à la réunion de la Fed en juin, dont les résultats seront annoncés mercredi prochain, le 14 juin. Les traders ne se précipitent pas pour ouvrir de grandes positions - ni en faveur du dollar, ni contre lui.
"Tirer et pousser"
Prenons l'exemple de la dynamique des prix de l'eur/usd hier. Au cours de la première moitié de la journée, la paire a fortement baissé, atteignant 1,0675. Cependant, au début de la session américaine de lundi, le prix a tourné à 180 degrés, clôturant la journée de négociation à 1,0713. Tout cela est dû à l'indice d'activité commerciale dans le secteur des services de l'ISM, qui s'est avéré être dans la "zone rouge". Au lieu de la croissance prévue à 52,6 points, l'indice a chuté assez brusquement à 50,3 points (il s'agit du résultat le plus faible depuis décembre de l'année dernière). Le fait est que l'indice de production de l'ISM, qui a été publié la semaine dernière, a également été sérieusement décevant, chutant à 46,9 points. L'indicateur est en dessous du seuil clé de 50 points pour le septième mois consécutif. Les données de base ont montré que l'inflation des ressources de production a diminué plus rapidement par rapport aux prévisions antérieures et que le nombre d'emplois a diminué (l'indice d'emploi est passé de 50,8 points à 49,2).
En fin de compte, le dollar a cédé hier ses positions sur l'ensemble du marché, y compris face à l'euro.
Cependant, les acheteurs de l'eur/usd n'ont pas réussi à poursuivre leur avancée vers le nord. Après avoir atteint un nouveau sommet local aujourd'hui (1,0733), la paire s'est de nouveau retournée vers le sud et est revenue à ses positions précédentes, autour de la moitié de la sixième figure. La raison formelle de cette baisse a été le rapport sur le volume des ventes au détail dans la zone euro. Sur une base mensuelle, l'indicateur est resté inchangé à 0,0%, alors que les prévisions tablaient sur une croissance de 0,2%. Sur une base annuelle, le volume des ventes a diminué de 2,6%, alors que les prévisions tablaient sur une baisse de 1,8%. Ce rapport si faible, publié à la veille de la réunion de la BCE de juin (le 15 juin), a déçu les traders de l'eur/usd.
En outre, le marché a de nouveau commencé à se tourner vers le billet vert : l'indice du dollar américain a de nouveau grimpé dans la seconde moitié de la journée, récupérant les pertes subies en début de journée.
Les traders ne prennent pas de risques
Nous constatons que mardi, la paire eur/usd répète de manière inversée la trajectoire de prix d'hier. Une baisse est suivie d'une hausse, une hausse est suivie d'une baisse. Toutefois, tous ces mouvements ondulatoires se produisent dans la fourchette de prix de 1,0650-1,0750 (la ligne inférieure de l'indicateur Bollinger Bands sur le graphique de quatre heures correspond à la limite supérieure du nuage Kumo sur le même intervalle de temps). Cela indique que les traders ne prennent tout simplement pas le risque de quitter cette plage donnée, en utilisant des raisons formelles pour fermer des positions longues/courtes.
Par exemple, l'actualité d'aujourd'hui (la baisse des ventes au détail dans la zone euro) revêt un caractère formel, car la rhétorique des représentants de la BCE s'est nettement durcie ces derniers temps, même malgré la baisse significative de l'indice des prix à la consommation en mai dans la zone euro. En particulier, Christine Lagarde a déclaré hier qu'il était nécessaire de continuer à augmenter les taux, car il n'y a "aucune preuve claire que l'inflation de base a atteint son pic". Un autre représentant de la BCE, Klaas Knot, a soutenu la position de Lagarde et a souligné que la banque centrale continuerait à durcir sa politique jusqu'à ce que l'inflation revienne à son objectif de 2%. Plus tôt, d'autres responsables de la Banque centrale européenne ont exprimé des thèses de faucon similaires, annonçant une nouvelle augmentation des taux d'intérêt.
Cependant, les acheteurs d'eur/usd ne se précipitent pas pour développer une offensive nordique, en regardant le dollar, qui à son tour attend la réunion de la Fed en juin. Comme l'a montré aujourd'hui la Banque de réserve d'Australie, les banques centrales sont encore capables de surprendre - et les faucons en font partie. Il ne faut pas oublier que certains membres de la Fed ont plaidé en mai en faveur d'un durcissement supplémentaire des paramètres de la politique monétaire. Parmi eux se trouve la présidente de la Fed de Dallas, Lori Logan, qui a déclaré que les données disponibles "soutiennent une augmentation des taux lors de la prochaine réunion". Cette position a été soutenue d'une manière ou d'une autre par certains autres représentants du régulateur américain - tels que Loretta Mester, Thomas Barkin, Raphael Bostic et John Williams.
Il convient de rappeler ici que le "régime de silence" est actuellement en vigueur, pendant lequel les membres de la Réserve fédérale n'ont pas le droit de faire publiquement part de leurs évaluations et commentaires. Par conséquent, les traders sont obligés d'interpréter eux-mêmes les publications macroéconomiques américaines. Et à en juger par la dynamique des prix "à la tirette", les participants du marché ne sont pas du tout sûrs que la Réserve fédérale mettra en œuvre la scénario de base la semaine prochaine, qui prévoit le maintien du statu quo.
Conclusions
Le fondement fondamental actuel ne favorise pas le développement d'un mouvement unilatéral - ni vers le sud, ni vers le nord. Il est probable que la paire eur/usd continuera à être négociée dans la plage de 1,0650 - 1,0750 dans les prochains jours, en se basant sur les limites de cette fourchette de prix.
