Le dollar canadien, associé à la devise américaine, perd activement du terrain, reflétant les résultats de la réunion de la Banque du Canada en juin. La situation est anormale car le régulateur canadien a soudainement augmenté le taux d'intérêt de 25 points hier, contrairement aux attentes générales des experts de maintenir le statu quo. Cependant, malgré ce résultat faucon, le dollar canadien est sous une pression significative. Apparemment, les traders ont projeté les événements canadiens d'hier sur les événements à venir aux États-Unis. Après tout, la Réserve fédérale annoncera les résultats de sa prochaine réunion dès la semaine prochaine, le 14 juin.
Résultats de la réunion de la Banque du Canada
La Banque du Canada est devenue la deuxième banque centrale à recourir à un resserrement supplémentaire de la politique monétaire, malgré les prévisions contraires de la plupart des experts. La Banque de réserve d'Australie a pris une décision similaire en augmentant inopinément le taux d'intérêt de 25 points la veille. Tout cela est dû à l'inflation, dont les indicateurs soit accélèrent, soit ne diminuent pas suffisamment activement.
En commentant la décision prise, le chef de la Banque du Canada a déclaré que les craintes concernant le fait que l'inflation pourrait rester "nettement au-dessus de l'objectif de deux pour cent" se sont renforcées le mois dernier.
Il convient de rappeler ici que selon les dernières données, l'indice des prix à la consommation a augmenté en avril à 4,4% en glissement annuel (contre 4,3% en mars), alors que la plupart des experts prévoyaient une baisse à la cible de 4,1%. En termes mensuels, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,7%, alors que le consensus prévoyait un niveau de 0,4% (contre 0,5% en mars). L'indice des prix à la consommation de base, qui n'inclut pas les prix volatils des aliments et de l'énergie, s'est également situé dans la "zone verte", atteignant 4,1% en glissement annuel, alors que les analystes prévoyaient une baisse à 3,9%.
La croissance de l'inflation a été enregistrée sur fond de données assez bonnes sur la croissance de l'économie canadienne au premier trimestre. Selon les données publiées, la croissance annuelle du PIB réel au premier trimestre était de 3,1%, alors que les experts prévoyaient un résultat plus modeste de 2,5%. Cette croissance significative a suivi la contraction de l'économie de 0,1% enregistrée au dernier trimestre de l'année dernière. En termes trimestriels, le PIB réel a augmenté de 0,8%, alors que la plupart des analystes prévoyaient une croissance de 0,4%.
En d'autres termes, l'économie canadienne a connu une croissance plus rapide que prévu au premier trimestre. Cependant, l'inflation a également connu une croissance plus importante, contrairement aux prévisions des experts sur la baisse des principaux indicateurs d'inflation. Cette combinaison a permis au régulateur canadien de recourir à une autre augmentation du taux d'intérêt.
Alors pourquoi le dollar canadien a-t-il chuté sur l'ensemble du marché en réaction aux résultats de la réunion de juin de la Banque du Canada ? À mon avis, il y a deux raisons à ce comportement erratique.
Le dollar canadien sous pression
Premièrement, le régulateur canadien a retiré de la déclaration accompagnant la décision la formulation d'avril selon laquelle il était prêt à augmenter les taux "si nécessaire". C'est un signal de colombe indiquant que la décision de juin est une sorte de dernier accord du cycle actuel de resserrement de la politique monétaire.
Deuxièmement, comme mentionné précédemment, la Banque du Canada est devenue la deuxième banque centrale à resserrer la politique monétaire malgré les prévisions de la plupart des experts selon lesquelles le statu quo serait maintenu. La RBA et la Banque du Canada ont toutes deux souligné l'inflation, qui reste à un niveau assez élevé.
En gros, ces affirmations sont également valables pour les États-Unis, surtout à la lumière des dernières données sur la croissance de l'indice de base PCE. L'indicateur d'inflation le plus important a montré une dynamique ascendante, après quoi certains représentants de la Fed ont durci leur rhétorique et ont envisagé une augmentation des taux lors de la réunion de juin.
Il est intéressant de noter qu'après les réunions de la RBA et de la Banque du Canada, la probabilité d'une augmentation de 25 points de base du taux d'intérêt de la Fed en juin est passée de 20% à 30%, selon les données de l'outil CME FedWatch. Et bien que les chances de maintenir le statu quo soient évaluées à 70%, le dollar américain continue de bénéficier d'une demande accrue, en particulier par rapport à la devise canadienne.
D'un point de vue technique, la paire usd/cad sur le graphique journalier se situe entre la moyenne et la ligne inférieure de l'indicateur Bollinger Bands, ce qui indique une tendance baissière. En outre, l'indicateur Ichimoku a formé un signal baissier "Parade des lignes", ce qui confirme également les sentiments baissiers. Le prochain niveau de support se situe à 1,3330 (ligne inférieure de Bollinger Bands sur le graphique journalier). Les vendeurs doivent franchir cette cible pour se maintenir dans la fourchette de 1,3330-1,3230 et indiquer des perspectives baissières supplémentaires. Le niveau de support le plus solide est situé à 1,3230 - il s'agit de la ligne inférieure de l'indicateur Bollinger Bands sur le graphique hebdomadaire, qui coïncide avec la limite inférieure du nuage Kumo.