Jeudi, le chef de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a prononcé pour la deuxième fois cette semaine un rapport semestriel sur la politique monétaire devant le Congrès, répétant essentiellement les mêmes propos que dans son discours de mercredi.
Il a confirmé qu'il serait "prudent d'augmenter les taux une fois de plus cette année et peut-être encore deux fois".
Powell a également déclaré de nouveau que l'atteinte de l'objectif de 2,0 % pourrait prendre plus de temps que prévu et qu'il sera peut-être nécessaire de procéder plus lentement.
"La pression inflationniste reste élevée et le processus de retour à l'inflation de 2 % sera long", a déclaré Powell, notant que la Réserve fédérale était "consciente des difficultés que pose une inflation élevée" et "reste résolue à ramener l'inflation à l'objectif de 2 %".
Essentiellement, il a dit à peu près la même chose que mercredi, mais cette fois-ci le marché a davantage cru à Powell, et le dollar a entamé une forte attaque dès le matin aujourd'hui, poursuivant sa croissance modeste d'hier. Hier, l'indice dollar DXY a testé le niveau de rupture de 102,00 et l'a facilement dépassé aujourd'hui, atteignant 102,65 au moment de la publication de cet article.
La macro-statistique modérément positive des États-Unis a également contribué à la force du dollar hier. Selon les données publiées jeudi, le nombre de demandes initiales d'allocations de chômage pour la semaine de transmission (au 16 juin) est resté inchangé à 264,0 milliers, tandis que le nombre de demandes en répétition (pour la semaine du 9 juin) a diminué à 1,759 million (contre les précédents 1,772 million et une prévision de 1,782 million).
L'Association nationale des agents immobiliers des États-Unis a également annoncé hier une augmentation des volumes de ventes sur le marché immobilier secondaire en mai de +0,2% (contre une prévision de -0,6% et une valeur précédente de -3,2%). Le secteur immobilier est un élément important de l'économie américaine et la croissance des indicateurs de vente indique une croissance de l'intérêt des investisseurs pour cet instrument et indirectement une croissance du pouvoir d'achat, qui influence ultérieurement la croissance de l'inflation.
Aujourd'hui, l'attention des investisseurs se concentrera sur les statistiques macroéconomiques de l'activité manufacturière et des services du secteur économique américain (voir plus de détails dans Les événements économiques les plus importants de la semaine du 19.06.2023 au 25.06.2023).
Il est prévu que les indices PMI préliminaires (de S&P Global) indiquent une croissance modérée en juin dans le secteur manufacturier et le composite (48,5 et 54,4 contre 48,4 et 54,3, respectivement), tandis que le PMI dans le secteur des services a légèrement baissé (à 54,0 contre 54,9 en mai), restant néanmoins au-dessus de 50, séparant la croissance de l'activité de la décélération. En mai, le PMI manufacturier a baissé pour la première fois cette année, ce qui indique que le cycle prolongé de hausse des taux d'intérêt (c'est-à-dire le coût des emprunts pour les entreprises) a déjà des conséquences négatives sur les entreprises, poussant l'économie vers la récession.
Si les données sur l'activité commerciale aux États-Unis sont meilleures que prévu, cela renforcera la probabilité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la Fed, ce qui aura un effet positif sur le dollar (les marchés intègrent actuellement une probabilité de 77% de hausse des taux de la Fed en juillet).
Cependant, des données PMI inférieures aux prévisions indiqueront une intensification des problèmes économiques aux États-Unis. Cela est un facteur négatif pour le dollar.
En ce qui concerne le principal concurrent du dollar sur le marché des changes, l'euro, il est actuellement en baisse active tant dans les paires de devises principales que face au dollar. Les données macroéconomiques publiées ce matin en Allemagne et dans la zone euro ont indiqué une poursuite de la baisse de l'activité commerciale, avec un indice PMI préliminaire de production respective de 41,0 et 43,6, tous deux tombant en dessous du seuil de 50, rappelons-le, qui sépare la croissance de l'activité commerciale de son ralentissement.
Au moment de la publication de cet article, la paire EUR/USD se situait près du niveau de 1.0865, rebondissant d'un niveau de soutien important de 1.0845 atteint en début de la séance de trading européenne d'aujourd'hui.
Compte tenu de la tendance haussière à moyen terme de l'EUR/USD, cette baisse devrait pour le moment être considérée comme une correction, offrant une opportunité d'entrer dans de nouvelles positions longues avec la perspective d'une croissance en direction du niveau de résistance de 1.1570, séparant la tendance globale haussière de l'EUR/USD de celle baissière, avec un objectif intermédiaire au niveau de résistance de 1.1070 (plus de détails et un scénario alternatif voir dans EUR/USD: scénarios de dynamique au 23.06.2023).
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