Le dollar australien est actuellement sous pression. Les données publiées lors de la séance asiatique de mercredi sur l'inflation en Australie sont restées dans la "zone rouge", en deçà des prévisions. Cela signifie essentiellement une condamnation pour la réunion du mois de juillet de la RBA. La probabilité d'une augmentation des taux d'intérêt le mois prochain a considérablement diminué. Selon certaines estimations, elle est même tombée à zéro. Avant même cette publication, de nombreux facteurs fondamentaux indiquaient une pause probable en juillet. Le rapport d'inflation de mai n'a fait qu'ajouter à cette image fondamentale déjà formée.
L'inflation contre l'ozzy
Si l'on parle en termes de chiffres, la situation est la suivante. De décembre 2022 à mars 2023, l'indice des prix à la consommation a démontré une tendance à la baisse, passant de 8,4% à 6,3%. En avril, l'indice aurait dû descendre à 6,1%, mais contrairement aux prévisions de la plupart des experts, il est passé à 6,8%. Ce fait a largement influencé les résultats de la réunion de juin, lors de laquelle la RBA a augmenté le taux de 25 points. Le rapport d'aujourd'hui a également largement influencé les résultats de la prochaine réunion (en juillet), car au lieu de la baisse attendue à 6,1%, l'IPC a chuté à 5,6%. Il s'agit du taux de croissance le plus faible de l'indicateur depuis le printemps 2022.
La structure de la publication indique que la hausse de l'inflation en mai a été largement due à une augmentation du coût du logement (de 8,4%) et à une augmentation des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées (de 7,9%). Cependant, ces augmentations ont été compensées par une baisse abrupte du prix des carburants automobiles (de 8,0%).
Le résultat clé de la publication d'aujourd'hui, dans le contexte de l'aud/usd, est un affaiblissement du ton hawkish concernant les actions futures de la RBA. À l'issue de la réunion de juin, le marché évaluait la probabilité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt en juillet à 50/50. Le ton du communiqué accompagnant était de nature "modérément hawkish" : la banque centrale a déclaré que, à l'avenir, elle pourrait à nouveau resserrer les paramètres de sa politique monétaire, car l'inflation reste encore trop élevée.
Cependant, le compte rendu de la réunion de juin, publié un peu plus tard, a refroidi les ardeurs des "faucons". On a appris que la Banque centrale hésitait entre deux options : maintenir le statu quo ou augmenter le taux de 25 points de base. Finalement, la balance a penché en faveur de la deuxième option, mais comme l'ont souligné les membres du Comité, "les arguments étaient finement équilibrés". Cette formulation indique la volonté de la RBA de déclarer à nouveau une pause dans la hausse des taux, et seule une augmentation significative de l'inflation peut à nouveau rendre pertinente la question du durcissement de la politique monétaire.
Conséquences de la publication
Comme nous pouvons le constater, l'inflation n'était pas en faveur de l'ozzie. En réaction à cette annonce, la paire AUD/USD a atteint un nouveau minimum de trois semaines, chutant à près de 0,66. Fondamentalement, les acheteurs de l'ozzie ont perdu leur dernier atout qui aurait pu ramener l'Australien dans "le grand jeu". Désormais, le scénario haussier n'est possible que si le dollar faiblit, ce qui est en attente du discours de Jérôme Powell et de la publication de l'indice PCE, prévue pour vendredi.
Si le chef de la Réserve fédérale répète les thèses déjà énoncées, la tendance sud sera développée grâce à la décorrélation des taux de la RBA et de la Fed. Je rappelle que la semaine dernière, lors de son discours devant les membres du Congrès, Powell a laissé entendre que la banque centrale est prête à soutenir une nouvelle hausse des taux, peut-être même une autre d'ici la fin de l'année en cours. Le marché est presque certain que la banque centrale augmentera les taux lors de la réunion de juillet, mais continue de douter des perspectives futures de resserrement de la politique monétaire. Si Powell adopte une position plus agressive envers la "période post-jauges", le dollar renforcera sa position sur l'ensemble du marché, y compris face au dollar australien.
Il convient également de noter que les "Nonfarm payrolls australiens" plaident en faveur du maintien du statu quo lors de la réunion de la RBA en juillet. Selon les dernières données publiées, le taux de chômage en Australie a augmenté pour atteindre 3,7% (contre une prévision de croissance de 3,5%), et le nombre d'emplois créés en avril a diminué de 4 000, alors que la plupart des experts prévoyaient une augmentation d'environ 30 000 (cet indicateur est devenu négatif pour la première fois depuis janvier de cette année).
Le rapport sur l'inflation d'aujourd'hui vient compléter le tableau fondamental pour l'aud/usd, qui se dessine en défaveur du dollar australien.
Techniquement, sur le graphique journalier, la paire se situe entre la ligne moyenne et la ligne inférieure de l'indicateur Bollinger Bands, et se trouve sous toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku (y compris le nuage Kumo). De plus, Ichimoku a formé un signal baissier "Parade des lignes", signalant une poursuite de la baisse des prix. Tout ceci suggère que depuis les positions actuelles (ou lors des vagues de corrections), il est possible de considérer des ventes jusqu'au prochain niveau de support à 0,6550 - correspondant à la ligne inférieure de Bollinger Bands sur le même timeframe.
