Aujourd'hui, des données clés sur l'inflation en Allemagne ont été publiées, tandis que des données clés sur la croissance de l'économie américaine ont été publiées aux États-Unis. Les publications se sont révélées être dans la "zone verte" : tous les éléments des rapports ont dépassé les estimations prévisionnelles. Ce fait a compliqué la tâche des traders de la paire eur/usd, qui tentent toujours de "décrypter" la rhétorique de Lagarde et Powell, qui se sont exprimés hier lors du forum de la BCE à Sintra. À l'issue de ces interventions, on peut conclure que le président de la Fed a durci sa position, tandis que la présidente de la Banque centrale européenne, au contraire, est devenue un peu plus prudente dans ses déclarations. Mais à cet égard, tant Powell que Lagarde ont pratiquement "lié" les perspectives futures de resserrement de la politique monétaire à l'évolution de la croissance de l'inflation (aux États-Unis et dans la zone euro respectivement) et à l'évolution de la croissance économique. C'est précisément pour cette raison que le marché a réagi de manière contenue aux déclarations des chefs des banques centrales. Et c'est précisément pour cette raison que les rapports d'aujourd'hui ont provoqué une réaction si vive chez les traders.
Rapport sur l'augmentation de l'inflation en Allemagne
Commençons par l'Allemagne. Selon les données publiées, l'inflation dans le pays a augmenté à un rythme plus élevé que prévu ce mois-ci. Ainsi, l'indice général des prix à la consommation a atteint 6,3% en glissement annuel, alors que les prévisions tablaient sur une baisse à 6,2% (la valeur de mai était de 6,1%). Sur une base mensuelle, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% après une baisse de -0,1% le mois précédent.
L'indice harmonisé des prix à la consommation (HICP) sur douze mois, que la Banque centrale européenne préfère utiliser pour mesurer l'inflation, n'a pas non plus correspond
En d'autres termes, l'inflation allemande a vraiment surpris aujourd'hui avec des chiffres assez élevés, qui signalent une augmentation de l'inflation au niveau européen. Selon les prévisions préliminaires, l'indice des prix à la consommation dans la zone euro devrait baisser à 5,6%, tandis que l'indice clé devrait augmenter à 5,5%. Mais en tenant compte de la dynamique de l'inflation allemande, on peut supposer que la prochaine publication sera dans la "zone verte", soutenant ainsi l'euro. À propos, les données publiées aujourd'hui en provenance d'Espagne ont également montré une accélération de l'inflation dans le pays : l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,6% en juin par rapport au mois précédent, après avoir stagné en mai. Sur une base annuelle, l'indicateur a atteint 1,9% alors que le pronostic prévoyait une baisse à 1,7%.
Malgré cette situation fondamentale, la paire eur/usd n'a pas réussi à se maintenir au-dessus de la neuvième figure, après une augmentation impulsive jusqu'à 1,0942. Tout cela est dû aux publications américaines, qui ont apporté un soutien inattendu au dollar.
Alliés du dollar
Au début de la session américaine aux États-Unis, un bloc de statistiques macroéconomiques a été publié. Tout d'abord, nous avons appris l'estimation finale des données sur la croissance du PIB américain pour le premier trimestre. La grande majorité des experts étaient convaincus que l'estimation finale correspondrait à l'estimation précédente (deuxième estimation). Mais l'indicateur a été révisé de manière inattendue à la hausse, et de manière significative, passant de 1,3% à 2%. Selon les représentants du Bureau d'analyse économique, la révision à la hausse a été effectuée en révisant les données sur les exportations, les investissements dans le logement, les dépenses de consommation, les dépenses des États et des autorités locales.
De plus, aujourd'hui, un autre indicateur macroéconomique a surpris - cette fois dans le domaine du marché du travail. Le nombre de demandes initiales d'allocations de chômage a diminué de manière inattendue à 239 000 - c'est le niveau le plus bas des quatre dernières semaines. Selon les prévisions, cet indicateur aurait dû se situer autour de 270 000.
"Une cuillerée de goudron" dans le pot de miel s'est avérée être un rapport sur le secteur immobilier. Il s'est avéré que le volume des transactions immobilières inachevées aux États-Unis a diminué de 2,7% en mai en termes mensuels et de 22,2% en termes annuels. Les deux composantes de la publication sont sorties dans la "zone rouge".
Pourtant, les traders eur/usd ont porté leur attention sur les points forts des données économiques américaines. Les données révisées sur la croissance économique américaine au premier trimestre ont permis aux baissiers de rappeler leur présence, en raison de l'intensification des attentes haussières concernant les actions de la Réserve fédérale lors de la réunion de juillet. Selon les données de l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une hausse des taux est passée à 90%. Après la publication des données, le rendement des T-notes à 10 ans a atteint 3,86% (la plus haute valeur depuis le 9 mars) et le rendement des obligations à 2 ans a grimpé à 4,9%. Le dollar, en conséquence, a renforcé sa position sur l'ensemble du marché, y compris face à l'euro.
Cela semble être une paire de vente particulièrement attrayante. Mais il y a deux "mais". Premièrement, demain (c'est-à-dire vendredi), les données sur les dépenses personnelles seront publiées. Deuxièmement, le rapport sur l'inflation de la zone euro sera publié demain également. Selon un "aperçu" allemand, l'inflation européenne peut soutenir les acheteurs de l'eur/usd, tandis que l'indice PCE peut exercer une pression sur le dollar (selon les prévisions, cet indicateur d'inflation devrait rester au même niveau que le mois précédent, soit à 4,7%).
À l'approche de ces lancements majeurs, ouvrir de grosses positions commerciales est risqué a priori. La baisse de prix d'aujourd'hui est plutôt due à des émotions qui, en règle générale, ne durent pas longtemps (les traders ont réagi à une révision inattendue des données de croissance économique aux États-Unis). Cependant, si l'indice de base des dépenses de consommation personnelle (PCE) se retrouve dans la "zone rouge" demain, tandis que l'inflation européenne affiche une "couleur verte", les acheteurs d'EUR/USD pourraient reprendre l'initiative. Par conséquent, il est actuellement judicieux de rester en dehors du marché.
