Aujourd'hui, les bourses américaines sont fermées car c'est la fête de l'indépendance aux États-Unis. Quant à la paire euro-dollar, elle continue de dériver autour des niveaux de 8 et 9 chiffres, reflétant l'indécision à la fois des acheteurs et des vendeurs. Les traders ont besoin d'un puissant catalyseur d'information pour sortir de la fourchette de prix 1,0850 - 1,0930, dans laquelle la paire évolue depuis deux semaines consécutives. Hier, les acheteurs ont tenté de réagir à la publication des données sur l'indice ISM de la production. Mais ils n'ont pas réussi à se maintenir au-dessus de la cible de 1,0930, et les vendeurs ont pris l'initiative. Maintenant, les regards des traders sont tournés vers les prochains événements susceptibles de provoquer une forte volatilité parmi les paires en dollars. Il s'agit du procès-verbal de la réunion de juin (publication prévue pour demain, le 5 juillet) et du rapport sur les emplois non agricoles (le 7 juillet). Les commentaires des membres de la Réserve fédérale et le rapport de l'agence ADP, considéré comme un "avant-goût" de la publication officielle, sont également au centre de l'attention des participants du marché.
Mais revenons aux événements d'hier. L'indice de production ISM a une fois de plus déçu en se retrouvant dans la "zone rouge". Au lieu de la croissance prévue jusqu'à 47,2, l'indice est tombé à 46,0. Il s'agit du résultat le plus faible depuis mai 2020, lorsque les États-Unis (comme le reste du monde) subissaient les conséquences de la crise du coronavirus. C'est un signal d'alarme très inquiétant pour les taureaux du dollar. Je rappelle qu'à la fin de juin, le dollar a reçu un soutien inattendu de la part des statistiques américaines : selon une estimation définitive, le PIB du pays a augmenté de 2% au premier trimestre contre une précédente prévision de 1,3%. Ce résultat a renforcé les attentes agressives concernant les actions de la Réserve fédérale lors de la réunion de juillet. Immédiatement après la publication du rapport, la probabilité d'une augmentation des taux ce mois-ci a augmenté à 90% (selon les données de l'outil CME FedWatch). L'échec de l'indice de production ISM a quelque peu affaibli cette probabilité (à 85%), mais dans l'ensemble, il n'a pas ruiné la construction prévisionnelle existante. Le marché est presque certain que la Fed augmentera les taux en juillet et en même temps, il est presque certain que la BCE maintiendra le statu quo lors de la prochaine réunion (la probabilité d'une "pause en septembre" est de 65%).
Compte tenu de cette disposition fondamentale, le rôle clé dans la détermination des perspectives à moyen terme du dollar vert sera joué plutôt par les Nonfarm payrolls que par les "minutes" de la Fed. Selon le graphique à points mis à jour en juin (dot plot), la majorité des membres du comité de régulation prévoient encore deux hausses des taux d'intérêt d'ici la fin de l'année en cours. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a également confirmé dans l'une de ses récentes déclarations l'orientation "faucon" de la "majorité des membres du comité", qui ont déclaré qu'il était nécessaire de procéder à "au moins deux" hausses des taux au cours de cette année.
Le procès-verbal de la réunion de juin ne fera que refléter les thèses susmentionnées, qui ont déjà été énoncées à plusieurs reprises et digérées par le marché. Si les traders ne voient rien de nouveau pour eux (ce qui est très probable), ils ignoreront simplement cette publication.
Et voici les données Non Farm Payrolls de juin susceptibles de provoquer une volatilité importante sur la paire eur/usd, surtout si elles sortent en territoire "rouge", et surtout si l'indicateur pro-inflation déçoit. Selon les prévisions préliminaires, le taux de salaire horaire moyen en juin devrait atteindre 4,2% en glissement annuel, reflétant un ralentissement (en mai, il se situait à 4,3%). Et bien que ce ralentissement soit minime, le résultat prévu (4,2%) serait le plus faible depuis septembre 2021. Si cette composante du rapport se trouve en territoire "rouge", le dollar américain sera sous pression, même si tous les autres indicateurs sont conformes aux prévisions. Le marché restera confiant dans une hausse des taux d'intérêt en juillet, mais les doutes sur les prochaines étapes de la Réserve fédérale permettront aux acheteurs de l'euro/dollar de tester à nouveau la limite supérieure de la fourchette 1,0850 - 1,0930.
Les commentaires des représentants de la Fed peuvent également "secouer" cette paire. Par exemple, demain, le 5 juillet, le président de la Réserve fédérale de New York, John Williams, prendra la parole. Il a un vote en tant que membre du Comité et est l'un des fonctionnaires les plus influents de la Réserve fédérale. Le lendemain (c'est-à-dire jeudi), sa collègue, la présidente de la Réserve fédérale de Dallas, Lori Logan, qui a également le droit de vote, exprimera sa position.
Ces facteurs fondamentaux mentionnés ci-dessus peuvent renforcer ou affaiblir la devise américaine. Par conséquent, la paire EUR/USD se déterminera dans la perspective à moyen terme : soit vers le niveau des 10 chiffres, soit autour du niveau des 7 chiffres. Cependant, pour le moment, les traders de cette paire sont obligés de négocier dans une fourchette de prix assez étroite, se trouvant de facto dans un piège de range.
Le "taux de technologie" dit la même chose. Sur le timeframe quotidien (D1), la paire se situe toujours entre la moyenne et la ligne supérieure de l'indicateur Bollinger Bands, ainsi qu'entre les lignes Kijun-sen et Tenkan-sen. Il est conseillé de considérer les positions longues seulement après que les acheteurs aient franchi la limite supérieure de la fourchette de prix comprise entre 1,0850 et 1,0930. Dans ce cas, l'indicateur Ichimoku formera un signal haussier appelé "Parade des lignes" sur le D1, ouvrant ainsi la voie au prochain niveau de résistance à 1,1040 (la ligne supérieure de Bollinger Bands sur le même timeframe). En revanche, les positions courtes seront d'actualité une fois que les vendeurs auront franchi la limite inférieure du nuage Kumo (1,0820) - dans ce cas, la "Parade des lignes" prendra une connotation baissière.
