La semaine dernière, le ministère de l'Énergie des États-Unis a annoncé une forte baisse des stocks de pétrole du pays. Selon le rapport de l'Administration de l'information sur l'énergie du ministère, les stocks commerciaux de pétrole ont diminué de manière significative lors de la semaine du rapport (jusqu'au 23 juin), avec une réduction de 9,603 millions de barils (alors que les prévisions étaient de -1,757 million de barils et suite à une baisse de 3,831 millions de barils la semaine précédente). Ces données du ministère de l'Énergie des États-Unis indiquent les ventes continues de pétrole du gouvernement américain provenant des réserves stratégiques du pays, dans le but de compenser la réduction de la production de l'OPEP+ et de maintenir les prix du pétrole dans une tendance baissière entamée en juin de l'année dernière. Jusqu'à présent, cela a été réussi - les prix du pétrole ont chuté jusqu'à la semaine dernière, lorsque les données sur les stocks de pétrole aux États-Unis ont été publiées.
Cependant, plusieurs facteurs contradictoires continuent de peser sur le marché pétrolier, tandis que les cours du pétrole WTI ont trouvé un soutien autour de 67,00 dollars le baril : depuis mars, le prix a tenté à cinq reprises de franchir ce support, mais jusqu'à présent sans succès.
Comme vous le savez, au début du mois dernier, lors du dernier sommet de l'OPEP+, il a été décidé de réduire la production de 3,66 millions de barils par jour l'année prochaine (pour atteindre 40,46 millions de barils par jour), soit environ 1,4 million de barils de moins que l'objectif de production de l'OPEP+ pour 2023.
De plus, des représentants de certains pays membres de l'OPEP+ ont annoncé que des réductions volontaires supplémentaires de la production seraient prolongées en 2024. En outre, l'Arabie saoudite a déclaré qu'elle réduirait encore sa production de pétrole en juillet de 1 million de barils par jour, et cette mesure pourrait également être prolongée à l'avenir.
Et voici qu'au début de ce mois-ci (le 3 juillet), les représentants de l'Arabie saoudite ont annoncé la prolongation volontaire de la réduction de la production de pétrole de 1,0 million de barils par jour jusqu'à la fin août. Lundi dernier, les représentants de la Russie au sein de l'OPEP+ ont également annoncé leur décision de réduire encore de 0,5 million de barils par jour les exportations de pétrole en août, en complément des engagements précédemment pris dans le cadre de l'accord avec l'OPEP+.
Selon les analystes du marché pétrolier, les réductions de production de l'OPEP+ entraîneront une augmentation des prix du pétrole, peut-être jusqu'à atteindre les niveaux précédemment atteints de 90 à 100 dollars le baril, bien que cela dépendra également de l'état de l'économie mondiale, des marchés pétroliers des États-Unis et de la Chine, ainsi que de la dynamique du dollar.
Parmi les facteurs négatifs pour les prix du pétrole, il convient de souligner les nouvelles plutôt peu positives concernant l'économie chinoise, le plus grand consommateur de pétrole, et l'intention de la direction de la Réserve fédérale américaine de poursuivre son cycle de hausse des taux d'intérêt.
Selon les données récemment publiées en Chine, les bénéfices annuels des entreprises industrielles du pays ont diminué de 18,8% au cours des cinq premiers mois, tandis que l'activité commerciale dans le secteur manufacturier (selon Caixin) a ralenti en juin pour atteindre 50,5 (contre 50,9 le mois précédent), signalant indirectement une baisse de la consommation de pétrole et de produits pétroliers. Les données sur l'activité commerciale dans le secteur manufacturier du Bureau national des statistiques (NBS), publiées vendredi dernier, ont révélé une hausse de l'indice en juin à 49,0 (contre 48,8 le mois précédent). Cependant, cet indice PMI officiel est resté en dessous de la valeur 50, ce qui indique un ralentissement de la reprise de l'économie chinoise et une probabilité de diminution de la consommation de pétrole.
La poursuite de la réduction de la production de pétrole par l'OPEP+ contribue à la formation d'une dynamique positive des cotations, mais seulement à court terme pour l'instant. Les taureaux du pétrole n'ont pas encore réussi à inverser la tendance baissière des prix du pétrole, et la prochaine résistance pour le pétrole de type WTI se situe déjà au niveau de 71,60 $ (aux cotations actuelles de 71,10 à 71,20 dollars par baril).
Sur le marché pétrolier, comme nous l'avons déjà mentionné, une tendance baissière durable s'est formée et les multiples nouvelles positives du marché pétrolier n'ont qu'une influence positive à court terme sur les prix, sans modifier la tendance générale (voir "WTI: scénarios de dynamique pour le 05.07.2023" pour plus de détails sur la dynamique des prix).
Aujourd'hui et demain, les acteurs du marché pétrolier recevront de nouvelles informations à prendre en compte : à 18h00 (GMT), les procès-verbaux de la réunion de juin de la Réserve fédérale américaine (la publication de ces procès-verbaux est extrêmement importante pour déterminer la trajectoire de la politique monétaire actuelle de la Fed et les perspectives de hausse des taux d'intérêt) seront publiés. En outre, mercredi (à 20h30 GMT), le rapport de l'American Petroleum Institute (API) pour la semaine se terminant le 30 juin sera publié (le rapport précédent a montré une diminution des stocks commerciaux de pétrole dans le pays de 2,408 millions de barils), et jeudi (à 15h00 GMT), le rapport hebdomadaire du ministère de l'Énergie américain avec des données jusqu'à la semaine se terminant le 30 juin sera publié (la valeur précédente était de -9,603 millions de barils de pétrole).
En outre, la dynamique du dollar, et donc la dynamique des prix du pétrole cotés en dollars américains, sera considérablement influencée par la publication vendredi du rapport du ministère du Travail des États-Unis sur les données de juin: les prévisions suggèrent que l'économie américaine a créé +225,0 milliers de nouveaux emplois hors secteur agricole (après +339,0 milliers de nouveaux emplois le mois dernier), et le taux de chômage a diminué de 0,1% à 3,6%. Un rapport solide sur le marché du travail aux États-Unis devrait avoir un impact positif sur le dollar, et donc avoir un impact négatif sur les cotations du pétrole, y compris le pétrole WTI (voir également notre article d'hier "Dollar: récapitulatif et perspectives à court terme" et notre revue "Principaux événements économiques de la semaine du 03/07/2023 au 09/07/2023").
