Le taux de change euro-dollar continue de se négocier à plat, sans quitter la fourchette de prix délimitée par les niveaux 1,0850 - 1,0930. Les traders travaillent sur les niveaux, suivant une trajectoire ondulante. Lundi, les acheteurs de l'EUR/USD ont testé la limite supérieure de la fourchette de prix, mais n'ont pas pu maintenir leurs positions. Aujourd'hui, les vendeurs se sont approchés de la limite inférieure (le plus bas ayant été fixé à 1,0865), où ils ont bien pris leurs bénéfices et ont transmis le relais aux acheteurs.
En fin de compte, les traders se retrouvent en "territoire neutre", à la frontière des 8 et 9 chiffres. Les vendeurs et les acheteurs se disputent tour à tour la couverture - les premiers cherchant à franchir le seuil de 1,0930, les seconds ne cessant de tenter de s'approcher de la limite inférieure mentionnée ci-dessus. Mais en réalité, la paire s'est consolidée dans une fourchette de 80 points, réagissant de manière réflexe au flux d'actualités actuel.
Il convient de noter qu'après les événements retentissants des deux dernières semaines, la paire fluctue sans aucun enthousiasme ni "éclat". Les participants du marché sont contraints de "patienter dans l'attente", car le sort des réunions de juillet de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne est pratiquement scellé, tandis que le suspense concernant la "période postérieure à juillet" demeure. Par exemple, les dernières données sur l'inflation dans la région européenne ont affaibli les attentes "faucons" des investisseurs concernant les prochaines mesures de la Banque centrale européenne. Cependant, certains représentants de la BCE (dont le président de la Bundesbank) continuent de prôner une orientation plus "faucon", en affirmant que les taux d'intérêt "doivent continuer à augmenter". Pendant ce temps, le récent sondage des attentes des consommateurs concernant l'inflation, mené chaque mois par le régulateur européen, a montré une nouvelle baisse des attentes inflationnistes parmi les consommateurs de la zone euro en mai. Ce fait exerce aujourd'hui une pression sur la monnaie unique.
La devise américaine ne parvient pas non plus à déterminer sa direction. La semaine dernière, l'indice du dollar américain a montré une volatilité accrue, atteignant les niveaux autour de 103 et descendant vers le niveau de 102. Cette semaine, l'indice fluctue dans une fourchette plus étroite, mais avec des résultats similaires : les impulsion vers le nord sont suivies par des impulsions vers le sud et ainsi de suite.
Le greenback est contraint de réagir à un contexte fondamental contradictoire. D'un côté, nous avons la rhétorique belliciste de Jerome Powell, une croissance économique plus forte aux États-Unis au premier trimestre de cette année (les données sur la croissance du PIB américain ont été révisées de manière inattendue de 1,3% à 2,0%) et une augmentation des sentiments anti-risques en raison de rapports macroéconomiques faibles en Chine (dont nous parlerons un peu plus bas).
D'un côté de la balance se trouve l'indice de production décevant ISM (en juin, l'indicateur a atteint un creux de deux ans en chutant à 46,0) et une dynamique à la baisse de l'indice de base PCE. L'indicateur d'inflation le plus important pour la Réserve fédérale est ressorti à 4,6%, alors que la plupart des experts tablaient sur un indice de mai identique à celui d'avril, c'est-à-dire à 4,7%. Bien que l'on ne puisse pas ici parler de ralentissement de l'inflation (l'indicateur se maintient à un niveau assez élevé), le ton "rouge" de la publication a exercé une pression sur le dollar.
En d'autres termes, le fondement fondamental actuel se compose d'un système particulier de compensations et de contre-poids. Certains facteurs fondamentaux empêchent les taureaux d'atteindre le chiffre de 10, d'autres empêchent les ours de descendre jusqu'à la base de la 8. Les traders sont donc contraints de négocier "à l'intérieur" du corridor de prix, en réagissant au flux d'informations en temps réel.
Par exemple, aujourd'hui, le dollar a bénéficié du soutien de la hausse des sentiments anti-risques sur le marché. Les données macro-économiques publiées en Chine ont déçu, renforçant les inquiétudes des traders quant au ralentissement de la plus grande économie mondiale. En particulier, l'indice PMI pour le secteur manufacturier est resté en contraction en juin, c'est-à-dire en-dessous du seuil clé de 50. Et bien que l'indice ait augmenté de facto (de 0,2 point, pour atteindre 49,0), il reste quand même "en dessous de la ligne de flottaison". Cette situation est enregistrée pour le troisième mois consécutif. Par ailleurs, l'activité dans le secteur des services en Chine a ralenti en juin au plus bas depuis cinq mois en raison d'une demande en baisse (l'indice est tombé à 53,9 points).
Le contexte économique actuel a permis au dollar de renforcer sa position, mais la paire eur/usd est restée dans la fourchette de prix mentionnée ci-dessus. Le marché attend un impulsion informatif plus puissant. Cet élan pourrait provenir du rapport sur le marché du travail américain publié le vendredi. Si les données de l'emploi diffèrent des prévisions (en particulier en ce qui concerne les salaires), les traders de la paire eur/usd tenteront de sortir de la zone de prix.
En attendant, dans les prochains jours, l'incertitude persiste sur le marché, ce qui empêche la paire eur/usd de montrer pleinement son potentiel, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Toutes les autres données macroéconomiques auront un impact limité sur la paire de devises.
Il est judicieux d'envisager des positions longues uniquement après que les acheteurs aient dépassé la limite supérieure de la fourchette de prix de 1,0850 à 1,0930. Dans ce cas, l'indicateur Ichimoku formera un signal haussier "Parade des lignes" en D1, ouvrant la voie au prochain niveau de résistance à 1,1040 (ligne supérieure des bandes de Bollinger sur le même graphique). En revanche, les ventes seront pertinentes une fois que les vendeurs auront franchi la limite inférieure du nuage Kumo (1,0820).