L'indice du dollar américain continue de dégringoler en prévision de la publication des chiffres de l'inflation et dans un contexte d'amélioration du sentiment de risque. Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a fortement chuté pour atteindre la valeur actuelle de 3,96%, après avoir atteint un pic de 4,06% (le plus haut depuis octobre de l'année dernière). En revanche, la paire euro-dollar teste la barre des 1,10, atteignant ainsi un nouveau pic de deux mois à 1,1027. Bien que les acheteurs aient du mal à progresser, le sentiment haussier prédomine clairement sur la paire. Il est important de souligner que cette dynamique des prix est exclusivement due au affaiblissement du dollar - si l'on regarde les principales paires de devises impliquant l'euro, on constate que la monnaie unique n'est pas en grande forme. Par conséquent, si le dollar renforce sa position à la suite des prochaines publications sur l'inflation, l'euro ne pourra pas "tenir la défense" et suivra la devise cotée.
Cependant, selon les prévisions préliminaires, le dollar est peu susceptible de bénéficier du soutien des données macroéconomiques. En fait, la récente baisse de l'indice du dollar est due à la publication d'hier, qui a été un "signal d'alarme" avant la publication des données clés. Ainsi, l'examen mensuel des attentes des consommateurs par la Fed de New York a révélé que les attentes d'inflation des consommateurs américains pour l'année à venir ont chuté en juin pour atteindre leur plus bas niveau depuis avril 2021, à 3,8% (contre 4,1% le mois précédent).
En fin de compte, ce rapport est secondaire - dans d'autres circonstances, le marché aurait tout simplement ignoré cette publication. Mais les traders des paires en dollars sont actuellement trop "électrisés", ils réagissent donc vivement à tout signal qui réduit la probabilité d'une nouvelle augmentation du taux d'intérêt de la Fed après sa hausse en juillet. Un exemple frappant à cet égard est le rapport sur l'emploi de juin, qui était globalement très bon, mais pas "révolutionnaire", si l'on peut le dire ainsi. Le taux de chômage aux États-Unis est passé à 3,6 %, les indicateurs de salaires sont restés au même niveau qu'en mai (contre les prévisions de baisse) et le nombre d'emplois non agricoles a augmenté de 209 000. Mais cela n'était pas suffisant pour renforcer la devise américaine. La publication a une fois de plus confirmé la hausse des taux de juillet, mais n'a pas "modifié" les attentes concernant les perspectives de septembre.
Des exigences accrues sont également imposées aux rapports sur l'inflation. Cela concerne principalement le rapport sur l'indice des prix à la consommation, qui sera publié dès demain, le 12 juillet. Selon la plupart des analystes, l'IPC de juin reflétera un ralentissement de l'inflation aux États-Unis. En particulier, l'indice global des prix à la consommation en juin devrait baisser de manière assez significative, passant de 4,0% à 3,1% en glissement annuel (valeur précédente). L'indice de base, excluant les prix des produits alimentaires et de l'énergie, devrait également démontrer une dynamique à la baisse, passant de 5,3% en mai à 5,0% en glissement annuel.
À propos, les autres rapports sur l'inflation qui seront publiés cette semaine devraient également refléter le ralentissement de l'inflation aux États-Unis. Par exemple, l'indice des prix à la production devrait chuter de manière significative, atteignant 0,4% en glissement annuel, soit le résultat le plus faible depuis août 2020. L'indice pivot des prix à la production devrait démontrer une dynamique similaire. En glissement annuel, il devrait reculer à 2,7% (contre 2,8% précédemment). Ce serait la quinzième baisse consécutive de cet indicateur.
Si les rapports mentionnés ci-dessus correspondent au moins aux prévisions, le dollar américain se retrouvera sous pression de fond. Mais si les sorties ont une couleur "rouge", l'indice du dollar américain pourrait atteindre de nouveaux creux mensuels, chutant autour du niveau de 100. Les principales paires de devises en dollar s'ajusteront en conséquence.
À l'approche de ces événements, les acheteurs d'eur/usd cherchent à capitaliser sur leur succès en visant le seuil des dix chiffres. Chaque ascension est difficile, car la dynamique haussière est principalement due à la faiblesse du dollar. Dans ce cas, la monnaie européenne joue le rôle d'ancrage, en particulier à la lumière des données publiées aujourd'hui sur l'indice ZEW.
Presque tous les indicateurs de cette publication se sont retrouvés dans le "rouge", mettant ainsi une pression sur la devise unique. Par exemple, l'indice de confiance des entreprises en Allemagne a chuté à -14,7 points, alors qu'une baisse à -10 points était prévue. C'est le résultat le plus faible depuis décembre 2022. L'indice de confiance dans les entreprises européennes a également chuté dans la "zone rouge", atteignant -12 points par rapport à une prévision de -10 points (le niveau le plus bas depuis décembre de l'année dernière). En d'autres termes, les indicateurs de confiance économique ZEW plongent encore plus profondément dans la zone négative, les indices étant inférieurs au niveau zéro pour le troisième mois consécutif.
Et pourtant, malgré un tel "coup" de l'institut ZEW, la paire eur/usd se maintient au-dessus de la cible de 1,1000, ce qui témoigne de la faiblesse du dollar américain.
Peut-on envisager des positions longues dans de telles conditions ? À mon avis, non. Les perspectives de hausse du prix dépendent uniquement de la "santé" du dollar, tandis que le rapport de demain peut soit "saborder" le dollar, soit lui apporter un soutien (si par hasard il se trouve dans la zone verte). En d'autres termes, l'euro ne pourra pas "reprendre l'étendard tombant" en cas de renforcement de la monnaie américaine. Dans ces conditions d'incertitude, il est judicieux de rester en dehors du marché - du moins jusqu'au début de la session américaine de mercredi, lorsque le rapport retentissant sera rendu public.
