Le rapport sur le marché du travail aux États-Unis est sorti en dessous des attentes. 187 000 nouveaux emplois ont été créés (prévision de 200 000), tandis que les deux mois précédents ont été révisés à la baisse de 49 000, ce qui signifie que le marché n'a enregistré une croissance que de 138 000, bien en dessous de la moyenne depuis le début de l'année.
La croissance du salaire horaire moyen est de 4,4 % (prévision de 4,2 %), ce qui reste stable par rapport à juin, indiquant ainsi une pression inflationniste élevée sur le marché du travail. Pour la Réserve fédérale, un niveau de rémunération élevé est un signal négatif, mais il est prématuré de conclure que les chances d'une nouvelle augmentation des taux ont augmenté. En effet, la Fed considère que la croissance des salaires ralentit plus lentement que l'inflation et qu'il suffit d'attendre un peu pour observer un ralentissement naturel de cet indicateur. Les contrats à terme sur les taux de la Fed, selon les données de la bourse CME, sont restés pratiquement inchangés, le marché ne perçoit pas de menace d'une nouvelle hausse.
Le rapport de la CFTC montre que les investisseurs ne se précipitent pas pour changer leurs priorités sur le marché à terme. La position nette courte sur le dollar américain a diminué de 1,4 milliard au cours de la semaine de déclaration, pour atteindre -19,2 milliards, principalement en raison de la diminution du volume de positions longues sur l'euro et la livre. En d'autres termes, une certaine amélioration des positions du dollar est due non pas à la force du dollar lui-même, mais au fait que les attentes concernant les deux principales devises européennes se sont détériorées, car pour toutes les autres devises du G10, les changements sont minimes ou pratiquement inexistants.
Il est évident que l'économie américaine ralentit, l'industrie est déjà en récession et le secteur des services connait un ralentissement de sa croissance, mais la profondeur de la prochaine baisse est encore incertaine. Les investisseurs ne se précipitent pas pour se retirer des actifs américains, le marché obligataire a légèrement augmenté après la publication des données non agricoles, la chute de la bourse a été insignifiante. Le dollar est stable et il n'y a actuellement aucune raison évidente de sa baisse.
EUR/USD
L'indice économique Sentix pour la zone euro s'est établi à -18,9 points, soit 3,6 points de plus qu'en juillet, la baisse de l'indice s'est ralentie. Néanmoins, l'évaluation de la situation actuelle reste négative à -20,5 points, mais les prévisions ont augmenté de 7,3 points, à -17,3 points.
En Allemagne, la situation est nettement plus difficile - l'indice global diminue pour le quatrième mois consécutif à -30.7p, la situation actuelle s'est détériorée de 7.3p. Le rapport sur l'inflation en Allemagne sera publié mardi et on s'attend à ce qu'elle reste au même niveau que le mois dernier, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de progrès dans la maîtrise de la croissance des prix.
Le calendrier pour la zone euro cette semaine est vide, la dynamique de l'euro sera déterminée après la publication de l'indice d'inflation aux États-Unis mercredi.
La position nette longue sur l'EUR a diminué de 0.9 milliard de dollars au cours de la semaine de déclaration, pour s'établir à -23.6 milliards de dollars. Malgré le fait que la position sur l'euro reste favorable, la position longue a cessé de croître et est restée pratiquement inchangée depuis six mois, c'est-à-dire que les investisseurs ne voient pas de nouvelles raisons de renforcer l'euro. Le prix calculé descend fermement vers le sud.
EUR/USD a formé un nouveau creux local à 1,0912, ce qui correspond exactement à l'objectif indiqué la semaine précédente, mais il n'a pas eu assez de force pour aller plus bas. Cependant, il est prévu qu'il y aura un rebond à court terme suivi par une autre vague de baisse. Nous nous attendons à ce que le retest de support à 1,0910/20 soit plus fructueux et que l'euro continue de baisser, avec comme prochains objectifs le niveau technique à 1,0875, puis 1,0830, et à moyen terme, la zone de support à 1,0780/0810.
GBP/USD
Comme prévu, la Banque d'Angleterre a augmenté son taux directeur de 0,25%, portant celui-ci à 5,25%. Lors de la réunion, les membres du cabinet ont exprimé des opinions divergentes : deux ont voté en faveur d'une augmentation de 50p, un a proposé de laisser les taux inchangés, tandis que les six autres ont voté en faveur d'une augmentation de 25p.
Le commentaire principal sur la décision d'augmenter les taux d'intérêt est toujours le niveau élevé de l'inflation, qu'il est nécessaire de réduire. Cependant, il a été noté que les hausses précédentes avaient un impact négatif sur l'activité économique. La direction de perspective est maintenue, les principaux thèmes de la politique monétaire sont inchangés, mais il y a une réserve : la Banque d'Angleterre considère le taux actuel comme restrictif et maintiendra un taux restrictif pendant une longue période afin de ramener l'inflation de manière durable à 2%. Cela indique peut-être que la Banque d'Angleterre prépare les marchés à une pause imminente.
Si le marché en conclut que lors de la réunion du 21 septembre, la Banque d'Angleterre fera une pause, la livre subira une pression supplémentaire et une baisse sera très probable. Il est encore trop tôt pour faire des prévisions sur ce scénario.
La position nette longue sur la GBP a diminué de 0,8 milliard au cours de la semaine, pour s'établir à 4,0 milliards. Le prix estimé est orienté à la baisse par rapport à la moyenne à long terme et a tendance à continuer de diminuer.
La livre sterling a établi un nouveau plus bas local la semaine dernière à 1,2619, et après une correction qui semble avoir déjà pris fin, il est très probable qu'elle reprenne sa tendance à la baisse. L'objectif principal est la zone de support à 1,2450/70, puis 1,2240, mais il est encore trop tôt pour dire que le mouvement vers cet objectif sera soutenu et sans recul.
