Le dollar australien, associé à la devise américaine, continue de chuter après quelques jours de correction à la hausse. Les ours de l'aud/usd poussent activement la paire vers le seuil de 0,65, c'est-à-dire vers la ligne inférieure de l'indicateur des bandes de Bollinger sur le graphique D1. L'impulsion baissière de la paire est provoquée par de faibles données macroéconomiques en provenance de Chine dans le domaine du commerce extérieur. Cependant, les rapports chinois ne font qu'ajouter à l'image fondamentale. La principale locomotive du mouvement descendant de l'aud/usd est le dollar vert : l'indice du dollar américain se redresse aujourd'hui en prévision des données sur la croissance de l'inflation américaine.
Comme mentionné précédemment, la cause directe du "saut vers le sud" d'aujourd'hui était les données chinoises. On a appris que le solde de la balance commerciale de la Chine en juillet était de 575,5 milliards de yuans, alors que le consensus était de 625,25 milliards de yuans (contre 491,25 milliards de yuans le mois précédent). L'excédent a augmenté en raison de la forte baisse des importations et des exportations. Ainsi, les importations ont diminué de 6,9% (contre -2,6% le mois précédent). La plupart des experts prévoyaient une baisse de 2,5%. Les exportations en juillet ont diminué de 9,2%. Ce composant du rapport est également dans la "zone rouge" (le consensus était de -8,9). En juin, les exportations ont diminué de 8,3%.
En réaction à cette publication, la paire AUD/USD a fortement baissé, perdant tous les gains des jours précédents. Au début du mois d'août, les acheteurs ont tenté de développer une correction à la hausse. Malgré de fortes corrections, le prix a réussi à grimper, atteignant finalement 0,6612. Au moment de la rédaction de ces lignes, la paire est revenue à la base du dernier chiffre 65.
Indéniablement, la dynamique baissière de l'aud/usd est due non seulement à la faiblesse du dollar australien, mais également au renforcement du dollar américain. L'indice du dollar américain est revenu autour de la barre des 102, effaçant les pertes d'hier. Les taureaux du dollar ont réagi positivement à la rhétorique de Michelle Bowman, membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (ayant droit de vote permanent au Comité selon le poste occupé). Lors de son discours hier, elle a une fois de plus déclaré que pour contenir l'inflation, la Réserve fédérale "aura besoin de prendre des mesures supplémentaires pour augmenter les taux". Selon elle, les dernières données sur l'inflation "ont été positives", mais la Banque centrale a besoin de preuves claires que l'inflation diminue de manière constante vers l'objectif de deux pour cent.
Des propos similaires ont été formulés auparavant par d'autres représentants de la Réserve fédérale, appelant leurs collègues à maintenir une position de fermeté, même malgré la "coloration rouge" des rapports d'inflation de juillet. En particulier, la présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, Mary Daly, a averti qu'"il est encore trop tôt pour déclarer la victoire sur l'inflation". Un autre représentant de la Réserve fédérale, Christopher Waller, s'est également prononcé en faveur d'une nouvelle augmentation des taux, soulignant la stabilité du marché du travail et de bonnes performances économiques générales aux États-Unis. À la suite de Daly, il a également répété l'idée qu'il est encore trop tôt pour déclarer la victoire sur l'inflation. À titre d'argument, il a rappelé les événements de l'année dernière, lorsque l'inflation a d'abord ralenti mais a ensuite repris de la vigueur.
La déclaration d'hier de Bowman est un rappel supplémentaire que le sort du taux d'intérêt de la Réserve fédérale est entre les mains de l'inflation américaine. Si les principaux indicateurs d'inflation reprennent leur croissance, la probabilité d'une hausse du taux d'intérêt de la Réserve fédérale en septembre (ou novembre) augmentera également. Le dollar américain renforcera donc encore plus sa position.
Ces perspectives paraissent tout à fait réalistes, compte tenu du fait que l'indice des prix à la consommation global peut montrer une dynamique ascendante pour la première fois au cours des 12 derniers mois, atteignant 3,3% (en juin, l'indice était tombé à 3,0%). L'indice de base devrait légèrement diminuer, se situant à 4,7% (par rapport à la précédente valeur de 4,8%). Si les deux indicateurs se trouvent dans la "zone verte", alors l'indice du dollar américain grimpera en flèche, et ce fait se reflétera dans tous les paires de devises en dollars.
Rappelons que l'indice des prix à la consommation en Australie a atteint 5,4% en juin (son plus bas niveau annuel). Au deuxième trimestre, l'IPC a ralenti à 0,8% (contre une prévision de baisse à 1,0% après une hausse de 1,4% au premier trimestre) - c'est le taux de croissance le plus faible depuis 2021. Ces résultats ont accru la probabilité que la Banque centrale d'Australie maintienne une position attentiste le mois prochain, comme lors de la réunion d'août.
Si l'inflation américaine penche en faveur du dollar, la corrélation prévue entre les actions de la RBA et de la Fed jouera un rôle d'ancrage pour la paire AUD/USD.
Sur le plan technique, la paire est dans une tendance baissière, confirmée par l'indicateur Ichimoku, qui a formé son signal de vente "Parade des lignes" sur le graphique quotidien. Une situation similaire s'est également développée sur le timeframe H4. De plus, le prix sur les "timeframes" supérieurs est situé entre la moyenne et la bande inférieure de l'indicateur Bollinger Bands, qui se trouve dans un canal élargi. Le niveau de support (prochaine cible de la tendance baissière) est la bande inférieure de l'indicateur Bollinger Bands sur le graphique quotidien, qui correspond au niveau de 0,6500. La principale barrière de prix est située au niveau de 0,6450 - il s'agit également de la bande inférieure de Bollinger Bands, mais sur le graphique hebdomadaire. Il serait judicieux de prendre des bénéfices dans cette zone de prix et de prendre une position d'attente.
