La livre sterling face au dollar stagne, faisant occasionnellement des tentatives de baisse vers le niveau de 1,26. Mais en réalité, la paire se négocie dans la fourchette de 1,2680 à 1,2800 depuis la deuxième semaine consécutive, en attendant les prochaines données économiques.
Il ne reste plus longtemps à attendre - les prochains jours seront assez "chauds" pour les traders gbp/usd. Non seulement le dollar américain, mais aussi la livre sterling se retrouveront dans une zone de turbulences des prix, réagissant à leurs propres facteurs fondamentaux. Jeudi, les États-Unis publieront un rapport sur la croissance de l'indice des prix à la consommation, et vendredi, les données sur la croissance de l'économie britannique au deuxième trimestre seront publiées (+ l'indice des prix des producteurs américains). Si les publications "résonnent" en faveur ou contre le dollar, la paire gbp/usd se libérera de la fourchette de côté (la question est seulement dans quelle direction). Selon les prévisions préliminaires, le dollar américain sera le bénéficiaire des rapports mentionnés ci-dessus. Mais si la publication américaine se retrouve dans la "zone rouge" et que les chiffres britanniques surprennent les investisseurs avec une couleur "verte", les acheteurs de gbp/usd recevront un soutien beaucoup plus important que les vendeurs dans la mise en œuvre du scénario "de base". L'intrigue s'épaissit, ce qui signifie qu'à l'heure actuelle, il est opportun de prendre une position d'attente sur cette paire.
Commençons par les événements britanniques. Tout d'abord, il est nécessaire de rappeler les détails de la dernière réunion de la Banque d'Angleterre, à l'issue de laquelle la banque centrale a augmenté de manière inattendue son taux d'intérêt, contrairement aux prévisions de la majorité des experts qui tablaient sur le maintien du statu quo. La devise britannique a réagi de manière assez modérée aux résultats formellement hawkish de la réunion d'août. Après une brève hausse, la paire GBP/USD a atteint un nouveau minimum de cinq semaines, chutant à la base du 26ème chiffre.
Le fait est que le gouverneur de la Banque d'Angleterre, en commentant la décision de la banque centrale, a mis l'accent sur les effets secondaires d'une politique agressive. Andrew Bailey a déclaré en particulier que la banque centrale avait été confrontée à "quelques surprises désagréables" lors de la période de reporting précédente, et que les membres du régulateur "ont pris en compte tous les risques existants" lorsqu'ils ont pris la décision sur le taux.
En juillet, la Banque d'Angleterre a été confrontée à plusieurs "mauvaises surprises", mais il convient de souligner le rapport sur la croissance économique du Royaume-Uni. Le PIB du pays a diminué de 0,1% en mai (contre une prévision de croissance de 0,1%), alors qu'une augmentation de 0,2% avait été enregistrée le mois précédent. La production industrielle a diminué de 0,6% par mois et de 2,3% par an. La production dans le secteur de la transformation a diminué de 1,2% par an, contre une prévision de baisse de 1,7%.
Vendredi 11 août, nous aurons les données sur la croissance de l'économie britannique pour le mois de juin et pour le deuxième trimestre. Selon les prévisions préliminaires, le PIB du pays affichera une croissance nulle au deuxième trimestre (en termes trimestriels) et une faible croissance de 0,2 % en glissement annuel. Les chiffres pour le mois de juin ne devraient pas non plus impressionner les acheteurs de gbp/usd (même s'ils correspondent aux attentes) : selon les prévisions, l'économie devrait croître de 0,1 % en termes trimestriels et de 0,2 % en termes mensuels. La production industrielle devrait diminuer de 1,1 % en glissement annuel (ce serait la douzième baisse consécutive) et la production manufacturière augmenter de seulement 0,3 % d'une année sur l'autre.
Comme nous le constatons, les prévisions faibles ne présagent pas d'un renforcement de la devise britannique. Même si les indicateurs atteignent le niveau prévu (sans parler de la "zone rouge"), les attentes hawkish concernant les prochaines mesures de la Banque d'Angleterre s'atténueront. D'autant plus que les autres indicateurs macroéconomiques laissent également à désirer. En particulier, la dernière publication concernant le marché du travail au Royaume-Uni a été décevante. Le taux de chômage est passé à 4,0% (alors que la plupart des experts s'attendaient à ce qu'il reste à 3,8%), et le nombre de demandes d'allocations chômage a augmenté de 25 000.
Parallèlement, l'inflation montre une tendance à la baisse : l'indice global des prix à la consommation en juin, sur une base annuelle, s'est établi à 7,9%, tandis que la plupart des experts prévoyaient une baisse à 8,2%. L'indice clé a diminué pour atteindre la cible de 6,9%, alors que la plupart des analystes s'attendaient à ce qu'il se maintienne au niveau du mois précédent, c'est-à-dire à 7,1%. L'indice des prix de détail sur une base annuelle s'est établi à 10,7% en juin, avec une prévision de baisse à 10,9% (le taux de croissance le plus faible depuis mars 2022).
Ainsi, la publication du vendredi sera capable soit de renforcer la position de la livre sterling (si les principaux indicateurs dépassent les attentes des analystes), soit de la "couler" en intensifiant la pression sur la paire gbp/usd. L'ampleur de la baisse ou de la hausse de gbp/usd dépendra d'un autre rapport qui sera publié un jour avant la publication britannique. Comme mentionné précédemment, demain aux États-Unis, les données sur la croissance de l'indice des prix à la consommation seront annoncées. Selon les prévisions, l'IPC global devrait accélérer pour la première fois au cours des 12 derniers mois, tandis que l'indice de base, au contraire, devrait ralentir. Si les deux indicateurs montrent une dynamique à la hausse, il sera difficile de contenir la pression des vendeurs sur gbp/usd - même si les chiffres britanniques ne déçoivent pas.
Tout cela indique que la paire entrera bientôt dans une zone de turbulence des prix, à la suite de laquelle le prix baissera vers 25-26 figures ou reviendra au niveau de résistance de 1,2870 (la ligne médiane de l'indicateur Bollinger Bands, qui coïncide avec la ligne Kijun-sen sur le timeframe D1).
