L'euro résiste, mais cela ressemble à des convulsions. L'EUR/USD tente de se maintenir au-dessus de 1,09, s'accrochant à l'amélioration de la confiance des investisseurs dans l'économie allemande et aux espoirs renouvelés d'une hausse de 50 points de base du taux REPO de la Banque d'Angleterre à 5,75 % lors de sa réunion de septembre. Le mérite en revient à la livre et aux autres devises européennes, grâce à la croissance record des salaires au Royaume-Uni. Cependant, quel que soit le soutien mutuel offert par les unités monétaires du Vieux Continent, elles ne peuvent pas résister à la montée en puissance du dollar américain.
L'indicateur allemand des perspectives économiques de l'Institut ZEW s'est révélé meilleur que les prévisions des experts de Bloomberg en août, cependant l'indicateur des conditions actuelles a chuté à son plus bas niveau depuis octobre 2022. Cette dynamique des indicateurs est due à l'optimisme des répondants quant à la fin imminente des cycles de resserrement de la politique monétaire tant de la part de la Fed que de la BCE, ainsi qu'à la vigueur de l'économie américaine.
Dynamique des perspectives économiques et des conditions actuelles en Allemagne
Le positif a permis à l'euro de se redresser. Surtout que la forte augmentation des salaires au Royaume-Uni a donné à Saxo Bank et TD Securities des raisons de prévoir une augmentation du taux Repo de 50 points de base lors de la réunion de la BoE en septembre. Cela a aidé la livre sterling et accéléré la contre-attaque des "bulls" sur l'EUR/USD. Cependant, la conjoncture des marchés financiers joue en faveur du dollar américain.
Malgré le fait que les taux des obligations britanniques ont augmenté plus rapidement cette année que les taux américains et allemands, en août, le rendement réel des obligations du Trésor américain a atteint son plus haut niveau en 14 ans. Cela crée un contexte favorable pour l'indice du dollar américain.
Dynamique du dollar et rendement réel des obligations du Trésor américain
En effet, lorsque les prix à la consommation aux États-Unis ralentissent au cours de l'année, passant de plus de 9% à 3%, et que les attentes inflationnistes pour l'année à venir, selon les recherches de la Réserve fédérale de New York, chutent de 3,8% à 3,5% en juillet, toutes les conditions sont réunies pour une augmentation des taux d'intérêt réels sur la dette. Dans le même temps, le rendement nominal des obligations du Trésor augmente grâce à l'émission massive du Trésor, à la mise en œuvre du programme de resserrement quantitatif de la Fed et aux attentes d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine.
En même temps, la pression sur l'euro est exercée par les mauvaises nouvelles en provenance de Chine. Les statistiques décevantes des ventes au détail, de la production industrielle, des problèmes du secteur immobilier et du commerce extérieur ont poussé la Banque populaire de Chine à abaisser ses taux plus tôt que prévu. Cela a été perçu par les investisseurs comme une inquiétude du régulateur quant aux perspectives de l'économie chinoise. Le yuan et l'euro en ont souffert. Il est évident que la zone euro, fortement dépendante des exportations, et sa monnaie ne se sentent pas à leur aise lorsque l'économie asiatique est en difficulté.
Techniquement, sur le graphique journalier EUR/USD, la correction vers la tendance haussière se poursuit. Les "taureaux" ont réussi à toucher la limite inférieure de la fourchette de valeur équitable, de 1,091 à 1,1125. Cependant, tant que les cotations de la paire se situent en dessous de la résistance à 1,098-1,0985, il convient de mettre l'accent sur les ventes.
