La paire euro-dollar démontre une volatilité accrue pour le deuxième jour consécutif, mais reste essentiellement stagnante, au niveau des 8 et 9 chiffres. Les acheteurs de l'eur/usd tentent désespérément de prolonger une phase de correction à la hausse, mais reviennent toujours à leurs positions antérieures. Cela indique principalement que les positions longues sont risquées, même si les ours ne parviennent pas à s'installer dans la région du 8e chiffre (sans parler de la rupture du niveau de support à 1,0850). Dans un calendrier économique presque vide, les traders sont contraints de réagir impulsivement aux rapports macroéconomiques secondaires et aux facteurs fondamentaux externes, qui pour la plupart ne favorisent pas le développement d'une tendance haussière. Apparemment, ce genre de "marche-arrière" se maintiendra jusqu'au 24 août, date de l'ouverture du symposium économique de Jackson Hole. Et très probablement jusqu'à vendredi, lorsque le président de la Fed, Jerome Powell, prononcera un discours dans le cadre de ce forum.
Hier, les acheteurs de la paire eur/usd ont réagi à la publication du rapport mensuel de la Bundesbank, certaines formulations de celui-ci ayant un caractère assez agressif. Les économistes de la Banque centrale allemande sont de nouveau préoccupés par le niveau élevé d'inflation dans la zone euro, critiquant les faibles taux de réduction des principaux indicateurs (en particulier l'inflation de base).
Le rapport de la Bundesbank, ainsi que le recul général du dollar, observé hier en première partie de la journée, ont permis aux acheteurs de l'eur/usd de se situer à nouveau autour du chiffre 9. Mais ensuite, le prix s'est à nouveau inversé vers le sud - en partie "grâce" à l'Allemagne, où l'indice des prix à la production a été publié. La publication sur l'inflation s'est révélée être dans la "zone rouge", reflétant le ralentissement de l'inflation dans le pays. Ainsi, l'indice est ressorti à -1,1% sur une base mensuelle. En termes annuels, l'indicateur a chuté à -6,0% - le pire résultat depuis novembre 2009. Pour la première fois en 2,5 ans, l'indicateur se trouve en territoire négatif.
De tels chiffres éloquents ont éteint l'impulsion nordique. De plus, un article de soutien aux vendeurs de l'EUR/USD a été publié dans The Wall Street Journal, qui aborde les perspectives de croissance économique en Chine. Le contenu s'est avéré très pessimiste : les auteurs de la publication en sont venus à la conclusion que le modèle économique qui a permis à la Chine d'atteindre le statut de grande puissance est brisé et présente de multiples signes de problèmes. Les faibles rapports macroéconomiques publiés en Chine en juillet et août (données sur la croissance du PIB du pays, indicateurs du commerce extérieur, de l'industrie, etc.) ne font que illustrer de manière éloquente le matériel résonnant du WSJ.
Sur fond de renforcement de la prudence en matière de risques, le dollar sûr est à nouveau fortement demandé, ce qui a permis aux vendeurs de l'EUR/USD de ramener le prix autour des 8 chiffres.
Aujourd'hui, la paire a répété la trajectoire d'hier : le dollar a reculé ce matin en raison d'une demande accrue d'actifs risqués (les contrats à terme sur les indices boursiers américains étaient en territoire positif, reflétant un intérêt pour le risque), tandis qu'en fin de séance américaine, le billet vert a de nouveau renforcé sa position, permettant à l'EUR/USD de repasser sous le seuil de 1,0900.
Comme mentionné précédemment, ce genre de "balancement" sera probablement observé jusqu'à la fin de la semaine, lorsque Jerome Powell prendra la parole. Cependant, les données qui seront publiées demain dans les pays clés de l'Europe pourraient provoquer une certaine volatilité. Les indices PMI sont capables de provoquer des turbulences de prix, mais seulement s'ils s'écartent considérablement des estimations prévues. Selon les prévisions préliminaires, les indicateurs refléteront un renforcement du pessimisme dans le contexte des affaires européennes.
Par exemple, en France, l'indice d'activité industrielle devrait probablement rester en dessous du seuil critique de 50 points, atteignant 45,2. Cela fait six mois d'affilée que cet indicateur est en dessous de la ligne de flottaison, et août sera le septième mois consécutif. Une situation similaire se dessine également dans le secteur des services, où l'indicateur devrait ralentir à 47,1 points selon les prévisions.
Les chiffres allemands pourraient également décevoir les traders de la paire. Dans le secteur manufacturier, l'indice PMI en Allemagne pourrait chuter à 38,4 points. Dans ce cas, l'indicateur atteindra un creux de trois ans, enregistrant le résultat le plus faible depuis juin 2020. L'indicateur est en baisse constante depuis les cinq derniers mois. Dans le secteur des services également, l'indice devrait démontrer une dynamique négative, en diminuant à 51 points.
Les indices PMI européens devraient suivre la trajectoire des indicateurs français et allemands: dans le secteur manufacturier, l'indice devrait ralentir à 42,4, tandis que dans le secteur des services, il devrait atteindre 50,2, c'est-à-dire pratiquement "au bord de la récession". Les chiffres publiés pourraient exercer une pression significative sur la monnaie unique, car presque tous les composants de la publication (en particulier dans le domaine de la production) resteront en dessous du seuil critique de 50 points.
Encore une fois, les indices PMI ne provoqueront de volatilité sur la paire eur/usd que si les chiffres publiés sont "rouges" ou "verts". Dans tous les cas, les fluctuations de prix seront limitées, dans une fourchette de 1,0850 à 1,0930, dans laquelle la paire se négocie depuis les deux dernières semaines. Par conséquent, il est judicieux de prendre des bénéfices lorsque la paire se rapproche de la limite supérieure ou inférieure de la fourchette et de ne pas espérer une percée significative - du moins jusqu'à la déclaration du président de la Réserve fédérale vendredi.
