Les divergences gouvernent le bal sur le Forex. La divergence dans la croissance économique entre les États-Unis et la zone euro a entraîné une baisse de l'EUR/USD en juillet-août. Les espoirs déçus de divergence dans la politique monétaire de la BCE et de la Réserve fédérale ont accéléré ce processus. La question est de savoir à quoi s'attendre ensuite de la part des banques centrales et des économies qui les soutiennent. Et les réponses à cette question diffèrent.
Selon ING, les investisseurs surestiment le facteur d'exceptionnalisme américain. Le niveau d'épargne de la population diminue, les incitations fiscales s'amenuisent en raison de la pandémie, les taux d'intérêt sur le marché obligataire augmentent rapidement et des fissures apparaissent sur le marché du travail. Une détérioration supplémentaire de la situation contraindra la Réserve fédérale à baisser le taux des fonds fédéraux plus tôt que ce que prévoient les dérivés du CME. Leurs prévisions indiquent juin, mais ING suppose que cela se produira au premier trimestre. En conséquence, le dollar américain s'affaiblira.
En revanche, le pessimisme à l'égard de l'économie de la zone euro est à son comble. Il est possible que la BCE n'augmente plus son taux de dépôt à 4%, cependant, le retournement "colombe" en Europe interviendra plus tard qu'aux États-Unis. Cela se produira à l'été 2024. Cela permet à ING de prévoir une réduction de l'écart de rendement réel entre les obligations américaines et allemandes et une montée de l'EUR/USD à 1,15.
Dynamique du taux de dépôt de la BCE
Danske Bank adopte des points de vue opposés. Ils disent qu'il y a beaucoup de discussions sur le marché concernant un atterrissage en douceur, une situation où l'économie américaine ralentit mais ne tombe pas en récession. En même temps, l'inflation chute jusqu'à la cible de 2%. Les investisseurs sous-estiment clairement les risques d'une nouvelle accélération des prix à la consommation. Si cela se produit, la Réserve fédérale sera contrainte de relancer le cycle de resserrement de la politique monétaire, ce qui fera chuter l'EUR/USD à 1,05.
À mon avis, les deux prévisions contiennent des éléments rationnels. L'économie américaine ralentira vraiment, ce qui permettra d'acheter de l'EUR/USD à moyen terme. L'inflation américaine risque bientôt d'atteindre un nouveau sommet, ce qui favorisera le dollar. Il est probablement préférable dans la situation actuelle de suivre une stratégie de vente à court terme pour la paire principale, puis passer à des positions longues à moyen et long terme.
Cette stratégie s'est révélée assez efficace à la fin de l'été et en automne, lorsque des données plus solides sur les prix à la consommation en Europe ont soudainement fait chuter l'euro. En réalité, les investisseurs ont remarqué le ralentissement de l'inflation des services, passant de 5,6% à 5,5%.
Dynamique de l'inflation en Europe
À mon avis, les données sur le marché du travail aux États-Unis pour le mois d'août ne donneront pas d'avantage aux acheteurs ou aux vendeurs de l'EUR/USD. Bien que des mouvements importants soient possibles. Je m'attends à ce que l'économie américaine ne perde pas trop rapidement de sa vigueur, mais que l'inflation fasse bientôt son apparition.
Techniquement, sur le graphique hebdomadaire de l'EUR/USD, il y a la formation d'un sous-pattern "Trois Indiens" dans le contexte de la réalisation des Vagues Wolfe. Une baisse des cotations en dessous de 1,08 sera un signal de vente. À l'inverse, un retour au-dessus du niveau pivot à 1,093 sera une occasion d'acheter la paire.
