L'indice du dollar américain se renforce au-dessus du niveau de 104,00 et pourrait atteindre un nouveau pic annuel. Mardi, la devise américaine a augmenté par rapport aux autres devises du G20, alors que les marchés reprennent leurs activités après le week-end et trouvent du soutien dans de nombreux facteurs.
Les États-Unis semblent rester le seul endroit où les indicateurs économiques sont favorables. Notons que Goldman Sachs a récemment annulé sa prévision de récession ou de ralentissement économique sévère, devenant ainsi la dernière banque à le confirmer. Pendant ce temps, la Chine et l'Europe semblent être à la traîne.
Les dernières données sur l'indice des directeurs d'achat (PMI) témoignent d'un ralentissement de la croissance dans le secteur des services en Chine et d'une contraction continue en Europe, ce qui renforce les craintes d'une possible récession économique sur le Vieux Continent.
Le calendrier économique de cette semaine est faible. Cependant, chaque nouvel événement économique peut renforcer la conviction que les États-Unis sont effectivement le meilleur endroit pour un atterrissage en douceur.
Les traders prêtent une attention particulière aux statistiques des commandes de production aujourd'hui, qui devraient diminuer légèrement, ce qui pourrait entraîner une faiblesse du dollar.
Pendant ce temps, l'indicateur est ressorti moins pessimiste, les commandes de production aux États-Unis ont baissé moins que prévu.
Les nouvelles commandes de biens industriels ont diminué de 2,1% par rapport au mois précédent, pour atteindre 579,4 millions de dollars en juillet 2023. Le consensus prévoyait une baisse de 2,5% après quatre mois consécutifs de croissance.
Les interventions des membres de la Fed seront au centre de l'attention lors des prochaines sessions. L'outil FedWatch du CME Group indique que les marchés estiment à 93% la probabilité que le régulateur américain maintienne inchangés les taux d'intérêt lors de sa réunion de septembre. Pour l'instant, les marchés adhèrent à ce scénario.
Les accents hawkish pourrait renforcer le rallye du dollar.
En raison de la différence des taux d'intérêt entre la zone euro et les États-Unis, les prévisions d'une nouvelle augmentation des taux de la BCE ont été annulées en raison de la baisse des indicateurs PMI. Cela a entraîné une baisse significative de l'euro par rapport au dollar américain.
On s'attend à ce que la perte du niveau de support de 1,0700 incite la paire EUR/USD à tester dans un proche avenir le creux de mai, qui s'établissait à 1,0635 (31 mai).
Les pertes futures restent d'actualité tant que la paire se situe en dessous du niveau clé de 1,0819.
Analyse technique de l'indice du dollar
Le dollar est favorisé par le fait que plusieurs indicateurs économiques américains devancent leurs homologues étrangers en termes de croissance. Il semble que la Réserve fédérale américaine (Fed) soit en mesure d'organiser une sortie en douceur, alors que la situation de l'autre côté de l'océan Atlantique reste extrêmement incertaine. Par conséquent, le dollar américain devient plus attractif du point de vue des investissements.
L'indice du dollar s'apprécie aujourd'hui au-dessus de 104,80 au cours de la journée de négociation. La distance restante jusqu'au nouveau pic de six mois de l'indice est déjà si grande. Le prochain niveau se situe à 105,23, correspondant au sommet de mars 2022 et en fait un sommet de 18 mois. Atteindre ce niveau pourrait entraîner une résistance.
Il convient également de noter que le niveau clé pour maintenir l'indice du dollar américain à des niveaux élevés est de 104,00. En cas de dépassement de ce niveau, le prochain enjeu est de 103,06, ce qui pourrait entraîner une forte baisse.
La ligne de défense la plus critique avant une éventuelle baisse prolongée du dollar américain est une double ceinture de support au niveau de 102,42.
La livre a décidé de ne pas faire d'histoires
La livre est tombée en dessous de 1,2600 par rapport au dollar, atteignant son niveau le plus bas depuis trois mois après que les données ont indiqué une détérioration des perspectives de croissance économique. Cela a augmenté la probabilité que la Banque d'Angleterre se rapproche de la fin de ses mesures de resserrement de la politique monétaire.
L'indice composite actualisé de l'activité économique S&P Global/CIPS au Royaume-Uni a montré une baisse de la production dans le secteur privé en août pour la première fois depuis janvier.
On prévoit que la Banque d'Angleterre augmentera son taux de 25 points de base plus tard ce mois-ci, et les marchés prévoient une autre augmentation du taux après cela jusqu'à 5,75% d'ici le début de l'année prochaine.
Le ministre des Finances du Royaume-Uni, Jeremy Hunt, a déclaré ce week-end qu'il s'attend à une baisse de l'inflation en Angleterre d'environ 5% d'ici la fin de 2023. Il a souligné que le gouvernement était prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif.
À son avis, dès l'automne de cette année, la pression des prix élevés sur les budgets des ménages commencera à diminuer, et l'augmentation de la productivité dans le secteur public contribuera à stimuler la croissance économique.
Les acteurs du marché estiment que la réduction de l'inflation à 5% ne sera possible que si le taux d'intérêt clé continue d'augmenter, voire à des rythmes encore plus agressifs qu'auparavant.
À cet égard, il est probable qu'une décision soit prise lors de la réunion de la Banque d'Angleterre en septembre pour augmenter le taux de 50 points de base immédiatement.
Cette décision pourrait être une sorte de salut pour la livre britannique. Cependant, les perspectives de l'économie nationale, qui pourrait être confrontée à une récession, restent moins optimistes.
Alors qu'à court terme, une nouvelle baisse du taux de change GBP/USD est attendue, un fort soutien se situe autour du niveau de 1,2545.
Le yen a montré des signes de faiblesse
Le dollar a commencé à se renforcer, bénéficiant de différences de taux d'intérêt et de mouvements de capitaux.
Les investisseurs sur le marché obligataire ont de nouveau commencé à augmenter le rendement des obligations américaines, renforçant ainsi l'avantage concurrentiel du dollar dans le domaine des taux d'intérêt. De plus, plusieurs rapports commerciaux décevants en provenance de Chine ont convaincu les investisseurs de la sécurité du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.
Traditionnellement, le yen japonais est la principale victime de l'augmentation des rendements des obligations américaines. Le yen subit à la fois la hausse des revenus étrangers et la forte augmentation des prix du pétrole, car le Japon est un important importateur d'énergie. Cela entraîne une pression sur le yen à chaque hausse des prix mondiaux des ressources énergétiques.
Même en approchant des niveaux que Tokyo défendait activement l'année dernière, la probabilité de nouvelles interventions monétaires semble faible. La dépréciation du yen cette fois-ci est beaucoup plus lente et les fonctionnaires gouvernementaux sont moins actifs dans leurs déclarations.
Les autorités japonaises pourraient renforcer les avertissements verbaux pour prévenir toute spéculation si le taux USD/JPY continue d'augmenter et atteint 150,00. Cependant, une intervention massive est peu probable, comme en témoigne la faible volatilité des options de change.
En général, cela indique que les acteurs institutionnels restent calmes, se couvrant contre de possibles fluctuations majeures du taux de change du yen.
En regardant le graphique quotidien, la paire USD/JPY continue de montrer une tendance à la hausse, s'approchant des niveaux records atteints en début d'année. Au cours de la séance en cours, elle continue de progresser.
Le prochain niveau significatif sera la barre psychologiquement importante de 148,00, après quoi la paire pourrait atteindre le sommet atteint en novembre dernier à 148,82, avant de franchir le seuil des 149,00.
Cependant, en cas d'intervention des vendeurs, il y a un risque de baisse vers le niveau de 146,09, suivi du niveau de 145,35. Une poursuite de la baisse pourrait entraîner un niveau de 144,62, puis de 144,00.
