Quand tout le monde vend, c'est une excellente opportunité pour acheter. Au cours des cinq dernières semaines, les fonds spéculatifs et les gestionnaires d'actifs ont liquidé six contrats à terme majeurs sur le pétrole et les produits pétroliers totalisant 372 millions de barils. Les liquidations de Brent ont atteint leur rythme le plus rapide depuis 2011 en raison des craintes de récession aux États-Unis et des turbulences sur les marchés financiers. Mais alors que la tempête s'est apaisée et que les craintes se sont dissipées, les investisseurs ont de nouveau concentré leur attention sur la géopolitique.
Les responsables de la Réserve fédérale ne croient pas que les États-Unis sont confrontés à une récession et débattent même de la nécessité de baisser le taux des fonds fédéraux. La Banque du Japon n'a pas l'intention de resserrer sa politique monétaire en période de turbulences accrues sur les marchés financiers, et la forte baisse des demandes de chômage est un signe que le marché du travail américain est en meilleure forme que prévu. En conséquence, les craintes d'une forte baisse de la demande mondiale dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale se sont atténuées, et le Brent a entamé une remontée.
Les investisseurs n'ont pas été découragés par la décision de l'OPEC+ de réviser à la baisse les prévisions de demande mondiale de 140 000 barils par jour (bpd) en 2024, en raison du ralentissement de la demande de pétrole brut en Chine. L’alliance a longtemps été considérée comme bien plus optimiste que l'Energy Information Administration (EIA) des États-Unis et l'Agence internationale de l'énergie (AIE), et cette réduction était plutôt insignifiante.
Prévisions de la demande de pétrole
Les détails révèlent l'impact réel. Malgré la réduction de ses prévisions pour la Chine de 80 000 bpj, la projection suggère que l'appétit de la Chine pour le pétrole devrait augmenter dans un avenir proche après des premiers mois décevants de l'année. En juillet, les importations de pétrole sont passées de 11,3 millions de bpj à 9,97 millions. Globalement, de janvier à juillet, la consommation était plus faible que prévu.
En plus d'apaiser les craintes d'une récession aux États-Unis et de la demande mondiale de pétrole, la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient est devenue un argument puissant en faveur de l'achat de Brent. L'invasion de Gaza par Israël se poursuit, et l'Iran a juré de riposter pour l'assassinat des dirigeants du Hamas et du Hezbollah. Le conflit armé menace un embargo sur les exportations de pétrole iranien d'environ 1,5 million de bpj. De plus, en guise de représailles, Jérusalem pourrait cibler les infrastructures pétrolières de Téhéran. Dans le pire des cas, l'Irak pourrait également être affecté.
Ainsi, la réduction des risques liés à un ralentissement significatif de la demande mondiale et les craintes d'aggravation des problèmes d'approvisionnement au Moyen-Orient sont devenues des catalyseurs pour la montée du brut de la mer du Nord. Le seul facteur qui a ralenti cette progression est l'anticipation des statistiques clés de l'inflation américaine pour le mois de juillet. Ces données influenceront la politique monétaire de la Réserve fédérale et fourniront des indices sur l'état de l'économie américaine.
Techniquement, sur le graphique journalier du Brent, le signal d'achat déclenché par la rupture du niveau important de 78,1 dollars par baril, conformément au modèle Wolfe Wave, a été suivi de manière précise. Il est judicieux de maintenir des positions longues et de les augmenter lors de replis ou lors d'un test du niveau pivot à 82,5 dollars.
