La première semaine de février promet d'être informative et volatile. Les réunions de janvier de la Federal Reserve et de la Banque Centrale Européenne, qui ont eu lieu la semaine dernière, ont établi une tendance à la baisse pour le taux de change EUR/USD. Les prochains rapports macroéconomiques pourraient soit renforcer cette tendance à la baisse, soit l'affaiblir, selon la nature des publications.
De plus, dans les jours à venir, le marché réagira à l'annonce de Donald Trump concernant les droits de douane sur les produits en provenance de Chine, du Canada et du Mexique.
Rapports clés de la semaine
Le lundi, l'ISM Manufacturing Index des États-Unis sera publié, un indicateur macroéconomique important pouvant entraîner une forte volatilité de la paire EUR/USD. Au cours des deux derniers mois, l'indice a montré une tendance à la hausse. En octobre de l'année dernière, il était à 46,5, puis a augmenté à 48,4 en novembre et à 49,3 en décembre. Les prévisions suggèrent que le chiffre de janvier restera au niveau de décembre. Cependant, s'il entrait de manière inattendue en zone d'expansion (c'est-à-dire s'il dépassait la barre des 50 points), le dollar pourrait recevoir un soutien fort, surtout compte tenu des données mitigées sur la croissance économique des États-Unis au 4e trimestre de l'année dernière, qui ont montré une croissance de 2,3 % par rapport à une prévision de 2,6 %.
Mardi, les données JOLTs (qui rapportent le nombre d'offres d'emploi dans le secteur privé à la fin du mois de référence) seront publiées. Cet indicateur du marché du travail est très informatif, bien qu'il soit considéré comme un indicateur retardé. Néanmoins, des écarts significatifs par rapport aux prévisions pourraient entraîner une volatilité sur le marché. Au cours des deux derniers mois (octobre et novembre), le nombre d'offres d'emploi a augmenté, atteignant 8,098 millions en novembre. Un déclin à 7,880 millions est attendu en décembre. Si le chiffre reste au-dessus de la barre des 8 millions, le dollar recevra probablement un soutien de fond.
Mercredi, un autre rapport clé sur le marché du travail aux États-Unis sera publié : le rapport ADP sur l'emploi. Selon les spécialistes de l'agence, 149 000 emplois ont été créés dans le secteur privé en janvier. Récemment, il n'y a pas eu de corrélation entre les rapports ADP et les Non-Farm Payrolls; cependant, si les données non officielles se situent dans la "zone verte", le dollar américain réagira probablement positivement.
Toujours mercredi, l'ISM Services PMI pour les États-Unis sera publié. Depuis juillet de l'année dernière, cet indice est régulièrement resté en territoire d'expansion, signifiant qu'il a été au-dessus de la marque de 50,0. La plupart des experts pensent que janvier ne fera pas exception, prévoyant que l'indice augmentera à 54,2 ce mois-ci.
Jeudi, Eurostat publiera des données sur les ventes au détail dans la zone euro. Une tendance négative est anticipée, avec une baisse de 0,2 % attendue en décembre, après une croissance minimale de 0,1 % en novembre.
Le rapport le plus important de la semaine sera publié vendredi, révélant la dynamique du marché du travail américain. Les prévisions préliminaires suggèrent que le taux de chômage aux États-Unis en janvier restera au niveau de décembre de 4,1 %. Cependant, l'emploi non agricole devrait croître de seulement 154 000 emplois. Au cours des deux mois précédents, ce chiffre a dépassé les 200 000, il est donc crucial pour les haussiers du dollar que le chiffre de janvier dépasse également les 200 000. Il est important pour la valeur du dollar américain que le taux de croissance des gains horaires moyens ne ralentisse pas. En décembre, cet indicateur a diminué à 3,9 %, après deux mois de stagnation à 4,0 %. Pour janvier, les experts prévoient une nouvelle baisse à 3,8 %. Si, contrairement à ces prévisions, le chiffre revient à l'objectif de 4 %, cela fournirait un soutien fort au dollar.
Trump et la guerre commerciale
Le président américain Donald Trump est passé de la rhétorique à l'action en signant un décret qui introduira des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, à partir du 4 février. Une exception sera faite pour les produits énergétiques canadiens, qui seront soumis à un droit de 10 %. De plus, un droit de 10 % a été mis en œuvre sur les marchandises en provenance de Chine. Dans son ordre, Trump a déclaré que ces mesures avaient été introduites "en raison de la menace sérieuse d'immigrants illégaux et de drogues mortelles, y compris le fentanyl".
En réponse, le Canada a annoncé qu'il imposera des tarifs douaniers de représailles sur les biens américains. Ces droits de douane seront fixés à 25% sur des marchandises totalisant 106 milliards de dollars. Les articles concernés comprennent les boissons alcoolisées et non alcoolisées américaines (telles que la bière, le vin, le bourbon et les jus de fruits), les fruits, les légumes, les parfums, les vêtements et les chaussures. Le Mexique a également annoncé son intention de riposter avec des "mesures tarifaires et non tarifaires", bien que la Présidente Claudia Sheinbaum ait exprimé sa volonté de participer simultanément à des négociations.
La Chine a réagi à la décision de Trump en annonçant qu'elle déposerait une plainte auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et "prendrait les contre-mesures appropriées", bien que les détails de ces mesures restent flous.
La plupart des analystes estiment que la principale conséquence des tarifs sera l'inflation, qui affectera tous les pays, y compris les États-Unis. Dans ce contexte, il est peu probable que la Réserve fédérale assouplisse sa politique monétaire. Si l'inflation continue d'augmenter—puisque l'indice des prix à la consommation global est en hausse depuis plusieurs mois—la Réserve fédérale pourrait même envisager de relever les taux d'intérêt.
La guerre commerciale déclarée par Trump devrait renforcer le sentiment de prudence sur les marchés, entraînant une demande accrue pour les devises refuges comme le dollar, en particulier dans la paire EUR/USD.
D'un point de vue technique, la paire EUR/USD sur l'unité de temps quotidienne (D1) est actuellement positionnée à la ligne médiane de l'indicateur des Bandes de Bollinger, qui s'aligne avec la ligne Kijun-sen. Si les vendeurs parviennent à franchir cette barrière de prix, ils ouvriront la voie vers le prochain niveau de support à 1.0300, qui est la limite inférieure du nuage Kumo sur l'unité de temps H4. La cible principale pour le mouvement à la baisse est 1.0220, située à la ligne inférieure des Bandes de Bollinger sur le graphique quotidien.
