Espérer le meilleur, se préparer au pire. Actuellement, les marchés sont optimistes — ils anticipent la paix en Ukraine et une relance économique en Allemagne grâce à des mesures de relance budgétaire de la part du nouveau parti au pouvoir. Cet optimisme a permis à l'EUR/USD de franchir temporairement le cap de 1,05. Toutefois, le scepticisme des investisseurs croît, et en raison des diverses vulnérabilités de l'euro, la paire de devises majeure est désormais confrontée à un déclin.
Le conflit en Ukraine peut-il être résolu sans la participation de ce pays ? Les États-Unis et la Russie discutent de la situation sans que Kyiv ou Bruxelles ne soient présents à la table, ce qui suscite de vives inquiétudes. Les investisseurs pensent que Donald Trump pourrait apporter une solution, mais compte tenu de ses politiques tarifaires passées, cet aboutissement reste incertain. En cas de retard dans le processus, cela pourrait entraîner une déception chez les investisseurs, une baisse du sentiment de risque mondial et une chute de l'EUR/USD.
Les sondages récents suggèrent que le parti d'opposition conservateur, dirigé par Friedrich Merz, a de grandes chances de gagner, mais il ne devrait pas obtenir une majorité parlementaire lors des élections du 23 février. Une coalition sera nécessaire, et les inquiétudes concernant la capacité de Berlin à en former une mettent la pression sur l'euro. Un tel résultat non seulement entraverait le soutien à l'économie en difficulté de l'Allemagne, mais laisserait également l'Europe sans une position unifiée face aux politiques protectionnistes de Donald Trump.
Dynamique des tendances des sondages des partis politiques allemands
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Parallèlement, le président des États-Unis continue de plaider pour l'imposition de droits de douane, menaçant désormais d'appliquer une taxe de 25 % sur les importations d'automobiles, ce qui porterait un nouveau coup à l'industrie automobile allemande déjà affaiblie. Actuellement, l'UE impose un droit de douane de 10 % sur les importations de voitures en provenance des États-Unis, tandis que les droits de douane américains ne sont que de 2,5 %. On pourrait s'attendre à ce que Bruxelles envisage de réduire les tarifs en réponse. Surtout que Trump a déjà affirmé que de telles réductions étaient en vigueur malgré l'absence de changement concret. Cependant, si les réductions tarifaires doivent s'appliquer aux États-Unis et à d'autres pays membres de l'OMC, l'Europe acceptera-t-elle de telles conditions ?
Isabel Schnabel, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a suggéré qu'après la baisse de taux prévue en mars, il pourrait être temps de faire une pause dans le cycle d'assouplissement monétaire. Elle affirme que le taux de dépôt ne sera plus aussi restrictif pour l'économie de la zone euro qu'il l'a été dans le passé. Les analystes de Bloomberg prévoient trois baisses de taux en 2025, avec une baisse attendue lors de chacune des trois prochaines réunions de la BCE. Si la BCE indique une pause, cela pourrait soutenir les haussiers de l'EUR/USD.
Dynamique du taux de la BCE et prévisions
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La Réserve fédérale a déjà interrompu son cycle d'assouplissement. Cependant, si l'inflation aux États-Unis continue de ralentir, la Fed pourrait envisager de reprendre l'expansion monétaire. Des indications concernant les décisions de politique future pourraient être révélées dans les comptes rendus de la dernière réunion du FOMC.
Sur le graphique quotidien, un rebond depuis la limite supérieure de la fourchette 1.033–1.050, suivi d'un retour à la juste valeur, suggère que les haussiers peinent à maintenir une correction adéquate. Une cassure sous le niveau de support de 1.042 constituerait la base pour la formation de positions courtes, tandis qu'un rebond à partir de ce niveau pourrait justifier des positions longues renouvelées.