Qu'est-ce qui pousse le S&P 500 vers les étoiles ? L'intelligence artificielle ? La robustesse de l'économie américaine ? Ou le succès des accords commerciaux américains ? Les échanges sur les actions américaines le dernier jour de juillet ont donné une réponse à ces questions. Après avoir bondi à l'ouverture grâce aux résultats impressionnants de Meta Platforms et de Microsoft, le large indice boursier a rapidement chuté de ses sommets et a clôturé en territoire négatif.
Performance Mensuelle du S&P 500
La Maison Blanche a finalisé des taux de droits de douane mondiaux allant de 10 % à 41 % et a accordé un délai d'une semaine avant leur mise en œuvre pour permettre de nouvelles propositions et négociations. Donald Trump a augmenté les droits d'importation sur le Canada à 35 % et a conclu une trêve de 90 jours avec le Mexique. Par conséquent, le taux moyen des droits de douane a bondi de 2,3 % à 15,2 %—son niveau le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon Bloomberg, cette mesure pourrait ralentir le PIB américain de 1,8 point de pourcentage et accroître l'inflation de 1,1 point de pourcentage au cours des deux prochaines années.
L'impact final dépendra de la manière dont les entreprises importatrices répercutent les droits de douane sur les consommateurs. Vont-elles réduire leurs bénéfices, ou les ménages américains devront-ils finalement supporter le coût ? Dans tous les cas, une détérioration des bénéfices des entreprises est à prévoir. La question est de savoir si l'intelligence artificielle et les géants de la technologie peuvent compenser cet impact négatif.
La capitalisation boursière des émetteurs du "Magnificent Seven" a dépassé pour la première fois les 19 trillions de dollars dans l'histoire. Après NVIDIA, Microsoft a également franchi la barre des 4 trillions de dollars. Le succès des opérations dans le cloud et une augmentation de 22 % des revenus d'une année sur l'autre pour Meta Platforms au deuxième trimestre ont aidé le S&P 500 à ouvrir en hausse et à atteindre un nouveau sommet historique.
Capitalisation Boursière du Magnificent Seven
Le marché semble pris dans un bras de fer. Les pessimistes estiment que le PIB des États-Unis est en train de ralentir et que la seule chose qui tire le S&P 500 vers le haut est les bénéfices spectaculaires des géants de la tech. Les optimistes soutiennent que plus d'un trillion de dollars en provenance de l'UE, du Japon et d'autres pays—ajouté à 3,4 trillions de dollars de stimulus fiscal via des réductions d'impôts—maintiendront l'économie américaine à flot.
Le chemin futur de l'économie affecte directement la politique monétaire de la Réserve fédérale. Des signes de faiblesse pourraient augmenter les chances d'une baisse du taux des fonds fédéraux en septembre. En juillet, ces probabilités sont passées de 64 % à 35 %, devenant l'un des moteurs du recul du S&P 500.
Dans ce contexte, le prochain rapport sur l'emploi aux États-Unis pour le mois de juillet servira de test décisif. Les experts de Bloomberg s'attendent à une augmentation de 102 000 emplois, après +147 000 en juin. Le taux de chômage devrait passer de 4,1 % à 4,2 %. Ce sont des chiffres relativement stables qui pourraient permettre à la Fed de rester en attente et au marché boursier de subir une correction.
Techniquement, le graphique quotidien du S&P 500 montre un test de support à 6325. Un rebond a permis la formation de positions longues. Cependant, une nouvelle tentative de rupture de ce niveau—si elle réussit—pourrait servir de signal pour un renversement et un passage aux positions courtes.
