Observez la réaction ! Lorsque de bons chiffres ne parviennent pas à faire monter l'EUR/USD, mais que la paire chute brusquement au premier signe de faiblesse, c'est de mauvais augure. Après la publication des données sur l'activité économique, les investisseurs avaient le sentiment que l'Allemagne retrouvait son statut de locomotive de la croissance de la zone euro. Cependant, la chute de la confiance des entreprises allemandes, mesurée par l'indice Ifo, après quatre mois de progression, a tout bouleversé.
Dynamique de la Confiance des Entreprises Allemandes
Des rumeurs ont commencé à circuler sur le marché selon lesquelles les entreprises espéraient depuis longtemps un stimulus fiscal de la part de Friedrich Merz. Cependant, avec le temps, il est devenu clair qu'une grande partie du financement était destinée à la consommation, visant finalement à combler les trous budgétaires. Il existe différentes options pour mettre en œuvre les réformes proposées, et certaines d'entre elles sont impopulaires auprès des entreprises allemandes.
L'abandon par l'Allemagne de la rigueur budgétaire en faveur de dépenses somptuaires a jeté les bases de la tendance haussière de l'EUR/USD. Dans ses dernières prévisions, ANZ souligne le rétrécissement de l'écart de croissance, affirmant que le stimulus allemand pourrait porter le PIB de la zone euro à 1,3 % en 2025 et à 1,6 % en 2026, tandis que l'économie américaine devrait ralentir de 1,8 % à 1,7 % au cours de la même période. Cette divergence dans les dynamiques du PIB soutiendrait la hausse de l'euro à 1,20 d'ici la fin de cette année.
Mais il s'avère qu'il y a des embûches en chemin ! D'autant plus que les risques géopolitiques restent plus élevés que jamais. Donald Trump a déclaré que l'Ukraine peut récupérer ses territoires perdus, et que les États-Unis fourniront à l'OTAN autant d'armes que nécessaire. Ce que l'Alliance en fera par la suite est son affaire.
Il est clair que le conflit armé en Europe de l'Est est loin d'être terminé, et le Vieux Continent reste seul à y faire face. Les États-Unis s'en lavent les mains—du moins jusqu'à ce que certains pays européens cessent d'acheter des produits pétroliers et du gaz à la Russie, finançant indirectement des actions militaires contre eux-mêmes.
Attentes du marché pour le taux des fonds fédéraux
Ainsi, les deux principaux espoirs de l'euro—un stimulus fiscal allemand et la fin du conflit en Ukraine—pourraient bien s'avérer être des illusions perdues. Pas étonnant que, dans ce contexte, même une probabilité accrue (jusqu'à 94 %) d'une baisse des taux de la Fed en octobre n'ait pas empêché les baissiers du EUR/USD de passer à l'attaque. Lorsque les fondations s'effritent, la monnaie régionale risque d'être ensevelie sous les décombres.
Techniquement, sur le graphique journalier, un modèle de renversement 1-2-3 semble se former et prêt à s’activer. Pour que cela se produise, il est nécessaire de casser fermement le support proche de la juste valeur à 1,1725. Si cela se produit, le risque d'une correction profonde augmentera. Ce serait une raison de vendre la paire de devises principale. D'autre part, un rebond permettra à l'euro de se consolider dans la fourchette 1,1725–1,1825.
