Après une chute baissière de cinq jours, la paire euro-dollar est entrée en dérive. Pendant cinq sessions consécutives de trading, la paire a activement décliné au milieu d'un renforcement général du dollar américain. Il y a seulement une semaine, les acheteurs de l'EUR/USD testaient le niveau de résistance à 1,1650 (la limite inférieure du nuage Kumo sur le timeframe D1), tandis que mercredi, le prix s'est établi à 1,1477.
Cependant, malgré le sentiment baissier dominant, les vendeurs peinent à maintenir leurs positions en dessous du niveau de support 1.1480 (la ligne inférieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier et la ligne Kijun-sen sur le graphique hebdomadaire). Les acheteurs, quant à eux, ne parviennent pas à organiser même une correction modeste. Par exemple, le retracement de prix sur l'EUR/USD s'est limité à seulement 20 pips (le sommet intrajournalier était de 1.1499), après quoi les vendeurs ont repris le contrôle.
Un soutien pour le dollar américain a été fourni par le rapport ADP publié aujourd'hui, qui reste essentiellement la seule source d'information sur l'état du marché du travail aux États-Unis. Bien que le rapport soit non officiel et n'inclue pas les données du secteur public et de certaines industries non agricoles, il a réussi à provoquer de la volatilité sur le marché. À en juger par la réaction du marché, les traders ont réagi aux résultats positifs de la publication, même si le rapport d'octobre indiquait un affaiblissement continu du marché du travail américain.
Pour rappel, le mois dernier, le chiffre ADP est tombé en territoire négatif pour la première fois en quatre ans. Selon les estimations préliminaires, le nombre de personnes employées dans le secteur privé a diminué de 32 000 en septembre (le chiffre le plus bas depuis décembre 2020). De plus, le résultat d'août a été révisé à la baisse (de +54 000 à -3 000). Cette publication a exercé une pression importante sur le dollar.
Les prévisions préliminaires suggéraient que le rapport ADP d'octobre refléterait une augmentation de 28 000 emplois dans le secteur privé. Cependant, le chiffre réel s'élève à 42 000. Le résultat de septembre a également été légèrement amélioré (au lieu de -32 000, il a été ajusté à -29 000). La structure du rapport indique que la croissance s'est produite dans les secteurs de l'éducation, de la santé, du commerce et du transport, tandis que les secteurs fournissant des services professionnels/entreprises, des services d'information et de l'hôtellerie ont continué à perdre des emplois.
Dans l'ensemble, la publication reflétait une amélioration modérée de la situation en octobre après le résultat décevant du mois précédent. D'une part, le rapport ADP a envoyé un signal positif, indiquant que les embauches sont de retour à la hausse. D'autre part, la croissance reste faible; une augmentation de 42 000 emplois ne signifie pas que le marché du travail américain est en plein essor. Il est également important de noter que l'ADP ne mesure que le secteur privé, et sa méthodologie de calcul diffère de celle des statistiques officielles fournies par le BLS (Bureau of Labor Statistics).
Néanmoins, malgré de nombreux "mais", le rapport ADP a soutenu le dollar. De plus, un autre indicateur macroéconomique important—l'indice d'activité du secteur des services de l'ISM—est également venu en positif. En septembre, cet indice est tombé au seuil de 50.0, signalant une contraction potentielle. La plupart des analystes ont prédit une légère hausse en octobre, de 50.0 à 50.8. Cependant, l'indice a atteint un sommet de huit mois à 52.4.
Il y a toutefois une mise en garde concernant la situation du marché du travail. L'indice d'emploi est resté en dessous de la barre des 50 points, ce qui signifie qu'il est toujours en territoire de contraction, ne s'améliorant que légèrement de 47.2 à 48.2. Cela indique que les embauches dans le secteur des services restent faibles, ce qui est significatif, car le secteur des services dépend fortement de la consommation et de l'emploi. Un retard dans l'un de ces facteurs diminue le potentiel de croissance supplémentaire de l'indice global.
Cependant, malgré ce problème assez sérieux, le rapport ISM est toujours allé dans le sens du dollar. La paire EUR/USD reste sous pression.
Il est conseillé de considérer les positions courtes sur la paire uniquement après que les vendeurs aient franchi le niveau de support de 1.1480 et sécurisé leurs positions en dessous de celui-ci. Notamment, les baissiers de l'EUR/USD ont testé cette barrière de prix toute la journée sans succès. Si l'élan vers le sud dans cette zone de prix finit par s'estomper, les acheteurs reprendront l'initiative, et les positions longues prendront de nouveau le pas. Dans ce cas, un retracement correctif plus substantiel peut être envisagé vers les niveaux de 1.1510 et 1.1550 (les lignes médiane et supérieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur l'échéance H4).
