L'euro a augmenté après la réunion de politique monétaire de la BCE. Toutefois, les experts estiment que ce résultat a porté un coup significatif à la domination du dollar américain.
À l'issue de la réunion, le régulateur européen a conservé sa stratégie monétaire précédente. Toutefois, les analystes sont convaincus que les représentants du régulateur pourraient modifier la décision actuelle et réviser les programmes d'assouplissement quantitatif (QE) lors de la prochaine réunion.
Les commentaires «dovish» de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, ont contribué à la hausse de l'euro et à l'éviction de son rival en dollars sur la paire EUR/USD. L'euro a notamment été soutenu par les déclarations sur l'inflation. Le régulateur s'attend à une poursuite de la croissance dans un avenir proche et à une baisse ultérieure au cours de l'année 2022. Selon Mme Lagarde, l'économie de la zone euro continue de se redresser, mais à un rythme plus lent que prévu.
La situation actuelle a permis à la paire EUR/USD de franchir la limite supérieure de la fourchette actuelle et de remonter brièvement à 1,1700. Jeudi, l'humeur haussière est restée pour cet instrument, lorsqu'il a réussi à atteindre un nouveau sommet mensuel de 1,1686. Dans la matinée de vendredi, la paire a légèrement perdu sa position, s'échangeant près du niveau de 1,1670. Elle a été soutenue par l'effondrement du dollar américain sur l'ensemble du marché.
La monnaie américaine s'est effondrée à son plus bas niveau depuis un mois sur fond d'un euro triomphant. Les experts soulignent que cette baisse s'est produite à un rythme maximal au cours des deux dernières semaines. Les données décevantes sur le PIB américain ont également aggravé la situation. Selon le ministère américain du commerce, ce chiffre a augmenté de 2 % au troisième trimestre 2021, ce qui s'est avéré pire que les prévisions. On peut rappeler que les analystes s'attendaient à ce que le PIB augmente de 2,6 %. Toutefois, la propagation du variant delta du COVID-19 et les perturbations dans l'approvisionnement ont apporté leurs propres ajustements.
Cette année, l'économie américaine a affiché des taux de croissance plus élevés, ce qui a contribué à surestimer les attentes des spécialistes. Au premier trimestre 2021, le PIB américain a augmenté de 6,3 % par an, et au deuxième trimestre, il a atteint le chiffre record de 6,7 %. Cependant, les indicateurs du troisième trimestre ont ramené les marchés en dessous, décevant par leurs statistiques.
Selon les économistes interrogés par le Wall Street Journal, les ruptures d'approvisionnement vont se poursuivre aux États-Unis jusqu'au milieu de l'année prochaine. Ce problème, ainsi que la pénurie de marchandises, aura un impact négatif sur la poursuite de la production dans le pays. Dans une telle situation, les experts préviennent que les dépenses de consommation vont fortement diminuer et que les taux d'inflation resteront élevés.
Un facteur supplémentaire qui exerce une pression sur le dollar américain est l'attente d'une réduction des programmes de relance de la Fed. De nombreux experts pensent que l'organisme de réglementation commencera à réduire les incitations à partir du mois prochain et qu'il relèvera le taux d'intérêt en 2022. La mise en œuvre d'un tel scénario permettra à la paire EUR/USD de tester le niveau de 1,1680 et de se diriger vers de nouveaux sommets. Selon les stratèges en devises de TD Securities, l'extrapolation de la force de l'euro pourrait créer des problèmes sur la paire EUR/USD avant la réunion de la Fed, au cours de laquelle une réduction des incitations sera annoncée.
