D'après le rapport de la CFTC, la position longue totale du dollar américain a reculé pour la quatrième semaine consécutive, pour s'établir à 19,8 mille milliards de dollars. A première vue, ce facteur semble baissier, puisque la baisse globale en quatre semaines a à peine dépassé un tiers de la croissance enregistrée en une seule semaine au début du mois d'octobre. La tendance à la baisse du dollar américain devrait se maintenir. Seulement, l'incertitude demeure.
La demande pour les devises liées aux matières premières a augmenté, ce qui reflète un intérêt constant pour le risque jusque-là. La Fed insiste que l'inflation est un phénomène temporaire, sauf qu'elle s'est légèrement prolongée. Les marchés voient cette position de la Fed comme une indication sur le rythme du retour de la politique monétaire à la normale, qui ne sera pas rapide. Voilà qui soutient la demande des actifs à risque.
Le rapport sur le marché du travail doit être perçu comme positif, ce qui contribue à son tour à la croissance de la demande du risque. Toutefois, il n'est pas si positif que l'on puisse parler d'une reprise confiante. 531 mille nouveaux emplois ont été créés (la prévision était à +450 mille) - les deux mois précédents ont été révisés de +235 mille, ce qui a entraîné une hausse des indices boursiers et une augmentation des rendements, et si les actions se maintiennent aux prochains niveaux records d'ici la clôture, alors les rendements baisseront après une pause, ce qui signifie une augmentation de la demande d'obligations. Il s'agit en fait d'une augmentation de la demande d'actifs de protection.
Mercredi, un rapport sur l'inflation aux Etats-Unis sera publié. Ce sera l'événement phare de la semaine et il aidera fort probablement à déterminer la direction du billet vert. Et, même s'il faut partir du fait que la dynamique haussière du dollar américain s'est affaiblie, la demande de devises liées aux matières premières domine, mais elle perd aussi de sa force.
EUR/USD
Comme il ressort du rapport de la CFTC, la variation hebdomadaire de l'euro s'est avérée être la plus importante parmi les devises du G10. La position courte a diminué de 743 millions, s'établissant à -888 millions. En fait, les variations sont minimes, reflétant quelques changements de sentiment après la décision de la BCE. Le prix calculé tente de remonter, mais l'élan est très faible.
La paire EUR/USD n'a atteint l'objectif de 1,15 que de 12 points. Lundi matin, la probabilité d'une correction à la hausse est devenue légèrement plus élevée. On peut supposer que la rupture de 1,15 est légèrement reportée, mais pas annulée, après quoi l'objectif se déplacera vers 1,1290/1310. La croissance corrective est limitée par la ligne de tendance 1,1610/20, il n'y a donc pas encore de raisons de poursuivre la hausse.
GBP/USD
La Banque d'Angleterre n'a pas répondu aux attentes et n'a pas augmenté le taux, ce qui a conduit à une certaine déception des haussiers pour la livre, et le point ici n'est pas tant dans les attentes que dans la divergence entre la décision et la rhétorique hawkish du chef de la Banque d'Angleterre Bailey. Bailey s'est justifié en disant que ses commentaires dépendaient de l'inflation, qui a cessé de croître en octobre, et qu'il n'était donc pas nécessaire de forcer les événements.
Les excuses de Bailey ont une certaine raison d'être, surtout si l'on compare l'inflation avec des données sur 15 ans. Les valeurs de 2012 et 2018 étaient déjà plus élevées que les valeurs actuelles, ce qui n'a pas conduit à une augmentation du taux, c'est-à-dire que la Banque d'Angleterre a une marge de manœuvre.
Quoi qu'il en soit, les marchés ont réagi plutôt vivement. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est passé de 1,08% avant la réunion à 0,830% lundi matin, et ce fait a affecté les attentes du marché pour la livre. Malgré l'intérêt croissant pour le risque, le prix du règlement est en baisse. Sur le marché à terme, la position longue formée a diminué de 6 millions après plusieurs semaines de croissance, ce qui n'est pas beaucoup, mais la tendance à l'arrêt est évidente.
Les prévisions du GBP/USD concernant la poursuite de la croissance ne se sont pas réalisées, ce qui est logique, mais la poursuite de la baisse ne semble pas évidente. Le niveau de soutien de 1,3310 a résisté, ce qui est en faveur d'une reprise du mouvement haussier. Il est logique d'acheter avec un stop juste en dessous de 1,3310 et un objectif de 1,3550/70 en cas de baisse, et lorsque le soutien sera cassé, l'objectif se déplacera vers la zone de 1,3260/80.
